« On aurait dû emmener le champagne, car nous avons vraiment une bonne grande nouvelle. C’est une divine surprise pour la Franche-Comté jusque là oubliée », a déclaré ce jeudi matin à Besançon le président du pôle des Microtechniques, Etienne Boyer, en ouvrant la conférence de presse sur l’obtention par la région d’une partie du projet « Matériaux, métallurgie, procédés » dans le cadre des investissements d’avenir liés au Grand emprunt.
En partenariat avec la Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Université de Franche-Comté avec l’Université technologique Belfort-Montbéliard (UTBM), l’ENSMM à Besançon et le CNRS, ont remporté l’appel à projet IRT (Institut de recherche technologique) dont le campus principal sera situé à Metz. Deux autres entités seront implantées à Belfort-Montbéliard et à Troyes.
Le projet associe les équipes de recherches universitaires lorraines, franc-comtoises et champardennaises avec des industriels français comme Saint-Gobain PAM, Arcelor Mittal, PSA, Faurecia, Eramet, Safran… Des PME sont également impliquées par le biais des pôles de compétitivité (microtechniques, fibres, véhicule du futur, matéralia).
« L’objectif est de constituer un institut de recherche technologique d’excellence dans le domaine des matériaux en général, dans celui de la métallurgie et de ces procédés en particulier. Le campus franc-comtois accueillera la thématique traitement de surface. La mise en forme des matériaux, l’usinage, le découpage et l’emboutissage seront également traités », a expliqué Malua de Carvalho, chargée de mission au Pôle des microtechniques basé à Besançon.
« C’est une remarquable opportunité d’accélérer la constitution d’une recherche mutualisée de pointe dans le domaine des matériaux et de s’affirmer dans la thématique des traitements de surface », a complété Etienne Boyer en rappelant que la Franche-Comté est la troisième région française pour cette activité. 160 entreprises sont impliquées dans ce secteur.
Le président du Pôle des microtechniques a également souligné les enjeux financiers de «ce succès ». Un budget de 110 millions d’euros, dont 13 directement investis en Franche-Comté, va être dégagé sur dix ans au bénéfice de 300 chercheurs qui seront mobilisés dans cinq secteurs : amélioration des procédés de fabrication, maîtrise des installations industrielles, performance des matériaux, allègement des matériaux, recyclage et éco-conception.
L’Institut de recherche, qui a également bénéficié du soutien des collectivités locales, sera doté d’un statut de société privée (SAS) et aura une gouvernance associant tous les partenaires.