Jean-Luc-Mélenchon répond à Joseph Pinard sur France Inter

Publié le 14/05/2012 - 16:56
Mis à jour le 14/05/2012 - 19:59

L’historien bisontin Joseph Pinard a posé une question ce lundi matin à Jean-Luc Mélenchon invité de Patrick Cohen sur France Inter.

"Patrick Cohen donne la parole à Joseph de Besançon.

Joseph Pinard : Quand M. Mélenchon a lancé son Parti de Gauche, il a pris pour modèle Die Linke en Allemagne. Or Die Linke vient de subir trois cinglants échecs successifs. Dans la Sarre, le 25 mars, perte de 5 points, le SPD en gagne autant. Dans le Schleswig-Holstein le 6 mai, l’Humanité a parlé d’un « terrible revers » et hier en Rhénanie, même chose. Aux yeux de Monsieur Mélenchon, Die Linke devait prendre la place d’une social-démocratie discréditée. C’est l’inverse qui se produit. Qu’en pense-il ?

Patrick Cohen : Merci Joseph pour cette question documentée. Jean Luc Mélenchon …

Jean Luc Mélenchon : Est-ce Joseph Pinard que j’ai le bonheur d’entendre ?

Joseph Pinard : Tout à fait

Jean Luc Mélenchon : Voilà bonjour Joseph. Il s’agit de l’empereur Joseph Pinard, ancien conseiller général socialiste de Besançon qui est un personnage, un historien très pointu et un grand socialiste donc j’ai beaucoup de bonheur à le saluer. Alors donc Joseph est traditionnellement un social-démocrate lié au socialisme qui est passé de la démocratie chrétienne à la sociale démocratie. Mais dans la région, ce sont des combattants. Donc, Joseph, regarde bien la situation. J’ai gagné 4 millions de voix, c’est-à-dire qu’entre le dernier vote national que nous avons eu aux élections européennes et le vote présidentiel, le Front de gauche a gagné plus de 3 millions de voix. Au total nous arrivons à au moins 4 millions. Nous sommes donc une force nouvelle et ascendante.

Et Joseph sait mieux qu’un autre que les forces politiques nouvelles naissent de synthèses idéologiques nouvelles et nous, nous avons fait la synthèse entre le vieux mouvement ouvrier, entièrement notamment pour le sociaux-démocrates, bâti sur l’idée qu’on partageait les fruits de la croissance, c’est-à-dire qu’on ne partage pas la nature du gâteau au départ ; on prend sur ce qui va venir en plus et on le partage. Cette vieille idée au fond productiviste, la logique de la gauche, nous l’avons marié avec l’écologie politique et les idées nouvelles que nous portons comme la planification écologique, en même temps que la règle verte et le projet de 6eme République sont un véritable renouveau stratégique pour la gauche. Et je crois que d’une certaine manière cela a été entendu. Nous sommes une force ascendante.

A l’inverse, Die Linke qui a été un modèle pour nous, je ne veux pas dire le contraire, et en particulier Oskar Lafontaine, social-démocrate comme toi au départ, lui n’a jamais été de la tradition du socialiste jacobin et républicain des Français. Et bien cette force a aujourd’hui de très grandes difficultés. Il faut se demander pourquoi. Je crois que leur erreur – ils en ont quand même commis quelques-unes – c’est d’avoir voulu à tout prix faire un parti unifié au lieu de faire un front comme nous venons de le faire en France, c’est-à-dire qui permet à la fois de faire valoir la diversité et de faire valoir l’énergie du rassemblement. Donc oui Die Linke est en grande difficulté et il va falloir qu’ils procèdent à un renouveau idéologique beaucoup plus profond que ce qu’ils n’ont fait jusqu’à présent, dans la tradition sociale-démocrate finalement. Ils ont été les Monsieur Plus de la sociale démocratie allemande. Nous, nous ne sommes pas les Monsieur Plus du Parti Socialiste Français, nous sommes autre chose, une autre force politique qui a une cohérence idéologique.

Voilà Joseph, j’ai été heureux de t’entendre et j’invite tout le monde à lire tes œuvres parce que c’est magnifique même si tu n’es pas d’accord avec moi et que des fois tu me le dis très et trop vigoureusement".

 

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