"La forêt est notre avenir" : les employés de l'ONF réclament des bras et une vision

Publié le 26/11/2021 - 13:15
Mis à jour le 25/11/2021 - 15:29

« La forêt peut nous sauver si on la préserve »: des centaines d’employés de l’Office national des forêts (ONF) ont manifesté jeudi pour demander la « renégociation du contrat avec l’État » qui prévoit 500 suppressions de postes, et une vision d’avenir pour affronter le changement climatique.

Archives © D Poirier
Archives © D Poirier

"Des bras pour planter des arbres", "des moyens et une nouvelle gouvernance": vêtus de l'uniforme vert bouteille de forestier, ils étaient réunis devant le siège de l'Office à Paris jeudi à l'appel d'une intersyndicale, pour dire leur colère face à "un modèle économique à bout de souffle" et "incapable de répondre à l'urgence climatique."

"On a perdu 5.000 emplois en vingt ans: aujourd'hui, nous ne sommes plus que 8.000 à assurer la gestion des forêts publiques. La baisse des effectifs a conduit à un recentrage sur les activités commerciales au détriment de nos missions de service public", explique Patrice Martin, secrétaire général du Snupfen-Solidaires, premier syndicat du secteur public à l'ONF.

"Nous demandons la renégociation du contrat ONF-Etat 2021-2025, qui a été adopté de justesse par le conseil d'administration en juillet: tous les syndicats, mais aussi les représentants des 11.000 communes forestières, les associations ont voté contre", a-t-il déclaré.

Les ouvriers forestiers ne comprennent pas qu'on supprime 500 postes "tout en injectant des millions pour planter des arbres: qui va les planter, les entretenir ?", demande David Druesne, venu d'Annecy.

"L'État étrangle financièrement l'ONF au lieu d'assurer ses missions: ce qu'on demande, c'est un modèle économique viable, qui permette de faire face aux enjeux climatiques", martèle Patrice Martin. Le nouveau contrat d'objectifs et de performance a fait l'objet d'âpres batailles, tant au sein de l'ONF que parmi les élus.

"On voit déjà les dégâts"

Parallèlement aux suppressions de postes - qui visent des ouvriers forestiers qui seront remplacés par des prestataires extérieurs -, le contrat prévoit une rallonge budgétaire de l'État, afin de permettre à l'ONF, lourdement endetté, de retrouver l'équilibre budgétaire d'ici 2025.

Il envisageait aussi une contribution supplémentaire des communes forestières de près de 30 millions d'euros, à laquelle le gouvernement vient de renoncer face à la levée de boucliers des communes. Ces dernières se sont engagées en retour à accroître la contractualisation qui assure une meilleure garantie d'approvisionnement et de prix aux scieries.

Parmi les ouvriers, la colère le disputait au dégoût: "Les prestataires qu'on embauche n'ont pas de formation de forestier. On voit déjà les dégâts: sur une parcelle où du dégagement (enlèvement de bois morts, arrachage pour favoriser les essences adaptées ou précieuses) a été fait dans l'Allier, ils n'ont laissé que du chêne, au détriment des cerisiers ou des cormiers", témoigne Julien Odrat, ouvrier forestier à l'ONF depuis treize ans.

Les syndicats pointent eux un modèle économique à bout de force. "Notre modèle reste basé les ventes de bois, qui ne cessent de baisser depuis 40 ans. On le sait tous, le bois ne paye plus la forêt", affirme Philippe Canal, de Snupfen-Solidaires.

"Il faut se rendre compte que la forêt, qui couvre 30 % du territoire, rend d'immenses services économiques à la société: elle protège les sols, préserve les ressources en eau, abrite la biodiversité et stocke le carbone", détaille-t-il.

Il plaide pour un "vrai débat, à l'Assemblée" sur ce que représente la forêt, "notre premier rempart face au changement climatique", rappelant qu'un tiers des communes forestières est désormais concerné par le risque d'incendie.

Initialement prévu ce jeudi, le conseil d'administration n'a finalement pas été convoqué, dans l'attente de la nomination d'un nouveau président. Le précédent conseil est arrivé en fin de mandat en septembre. "Encore un exemple du désintérêt de l'État", commentaient plusieurs représentants syndicaux, alors qu'il faut voter le budget avant la fin de l'année.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Nature

Vigilance jaune : risques d’inondation dans le Jura, neige et verglas dans le Doubs

Météo France a placé le Jura et la Saône-et-Loire en vigilance jaune "pluie et inondation" mardi 26 mars 2024. Le phénomène devrait perdurer jusqu’à mercredi 27 mars. Le Département du Doubs est quant à lui placé en vigilance jaune pour risque de neige et verglas jusqu'à 12h ce mercredi.

Les morilles sont en avance cette année…

Attendues entre la mi-mars et la mi-mai, certaines espèces de morilles sont déjà sorties depuis le mois de février 2024 dans le Doubs. Comme le démontrent les trouvailles fièrement exposées sur les réseaux sociaux. Comment les trouver ? Charles Grapinet, pharmacien et mycologue à la Société d'Histoire Naturelle du Doubs, nous en parle…

Écoquartier des Vaîtes : la demande de reclassement en zone agricole étudiée ce jeudi par le tribunal

Le 21 septembre dernier plusieurs organisations, dont Les Jardins des Vaîtes, avaient déposé une demande de reclassement des terres des Vaîtes en zone agricole au tribunal administratif. Les associations ont prévenu par le biais d’un communiqué que l’audience aura finalement lieu ce jeudi 21 mars à 10h30 à Besançon. 

Journée mondiale de l’eau : des ateliers ouverts à tous pour protéger la source d’Arcier !

PUBLI-INFO • Grand Besançon Métropole exploite la source d’Arcier qui alimente un tiers de la population bisontine. Dans ce cadre, la protection de cette ressource est un enjeu majeur que le grand public est invité à découvrir en participant aux ateliers proposés à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau du 22 mars 2024.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.43
légère pluie
le 28/03 à 12h00
Vent
7.46 m/s
Pression
997 hPa
Humidité
78 %