L'Assemblée nationale se penche sur la vie des maires

Publié le 20/11/2019 - 10:54
Mis à jour le 20/11/2019 - 10:55

 
Après le Sénat, l’Assemblée nationale se penche depuis lundi 18 novembre 2019 sur le sort des maires, réunis au même moment en Congrès à Paris, auxquels un projet de loi est dédié dans la perspective des élections municipales de mars 2020.

Maire illustration  © CC Yoann Legrand https://www.flickr.com/photos/ylegrand/ ©
Maire illustration © CC Yoann Legrand https://www.flickr.com/photos/ylegrand/ ©

« Signal important envoyé envers les élus locaux », ce texte déjà voté au Sénat est « très attendu et nous devons montrer collectivement notre pragmatisme« , a plaidé le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu, au coup d’envoi des débats dans l’hémicycle aux côtés de Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires).

Après des mois de tensions avec l’exécutif, ce projet de loi « Engagement et Proximité » se veut une réponse concrète aux attentes des maires exprimées lors du Grand débat national, et tout particulièrement ceux des communes rurales.

Défendu par le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu, ce texte devant faciliter la vie des élus locaux est au menu du Palais Bourbon jusqu'à vendredi, avec quelque 1.500 amendements à la clé.

"Des maires seront dans les tribunes", ce qui "évitera la démagogie", glisse un député, alors que le 102e congrès de l'Association des maires de France (AMF) se tient jusqu'à jeudi à Paris.

Après des mois de tensions avec l'exécutif, ce projet de loi Engagement et Proximité se veut une réponse concrète aux attentes des maires exprimées lors du Grand débat national, et tout particulièrement ceux des communes rurales.

Baisse de dotations, "marche forcée" vers les grandes intercommunalités et aussi, dans une certaine mesure, défiance vis-à-vis du politique : les maires et plus généralement les 600.000 élus locaux, très majoritairement bénévoles, se sentent dépossédés, déclassés, impuissants.

Voté à une très large majorité au Sénat, le projet de loi est plutôt bien accueilli à l'Assemblée mais plusieurs groupes politiques attendent de voir son évolution pour fixer leur position de vote.

Les Républicains souhaitent notamment inscrire le respect du "principe de laïcité" dans la charte de l'élu local, reprenant par là une proposition de Bruno Retailleau, président des sénateurs LR.

Pas de "grand soir des compétences"

Le texte gouvernemental repose sur deux piliers majeurs : redonner des libertés locales afin de répondre au sentiment d'impuissance des maires. Et décliner une série de mesures pour faciliter le quotidien des élus (revalorisation des indemnités, frais de garde des enfants, droit à la formation...), autant d'encouragements à s'investir ou renouveler son engagement dans la vie politique locale, à cinq mois des municipales.

"Les +marcheurs+ ne sont pas déracinés ou éloignés des réalités locales. Nous serons des aiguillons", Sacha Houlié, chef de file des députés LREM sur le texte.

En octobre, les sénateurs, majoritairement de droite, ont largement réécrit le projet de loi, notamment en poussant un peu plus loin le rééquilibrage des relations communes/intercommunalité et en proposant une "intercommunalité à la carte".

"Le Sénat a voulu faire le grand soir des compétences. Nous allons retenir ce qui peut l'être", indique un responsable de la majorité à l'Assemblée.

Dès l'examen en commission, les députés sont revenus sur nombre d'ajouts de la chambre haute. Ils ont aussi esquissé des compromis, par exemple en aménageant le transfert obligatoire des compétences "eau" et "assainissement" des communes à l'intercommunalité, transfert dont le Sénat ne voulait pas.

Les députés ont aussi mis leur patte : alors que le scrutin de liste paritaire ne s'applique actuellement qu'aux communes de plus de 1.000 habitants, ils ont abaissé le seuil à 500 habitants à compter de 2026.

Certains élus dans la majorité plaident pour aller plus loin en faveur de l'entrée de femmes dans les conseils municipaux, mais avec le risque que des listes ne puissent se monter dans certaines communes, à l'heure de la crise des vocations.

"Points durs" avec le Sénat

Le président du Sénat, Gérard Larcher, affirme qu'"il n'y aura pas d'accord" au Parlement sur le texte destiné à faciliter la vie des maires "sans évolution sur plusieurs points durs", alors qu'a démarré son examen à l'Assemblée nationale. "Soyons clairs. Sans évolution sur plusieurs points durs, il n'y aura pas d'accord sur ce texte", déclare-t-il dans une interview à La Gazette des communes diffusée lundi. Avec en ligne de mire les compétences des intercommunalités ou les indemnités des élus.

Voté à une très large majorité au Sénat, le projet de loi Engagement et proximité est débattu à partir de lundi à l'Assemblée nationale, après son examen en commission des Lois.

"La suppression, que propose la commission des Lois de l'Assemblée nationale, de l'obligation faite au procureur d'informer les maires sur les classements sans suite sur les plaintes répétées sur les questions de propreté et d'urbanisme n'est pas acceptable", estime le président du Sénat.

Il se dit "effondré" de revoir la question du transfert de l'eau et de l'assainissement aux intercommunalités "revenir sur la table": "Partout où c'était judicieux, c'est fait. Mais là où il y a des problèmes de bassins versants, c'est la bronca des maires ruraux".

Lecornu a critiqué la "souplesse pour les élus en trompe-l'oeil" que souhaite le Sénat. "La délégation (des intercommunalités aux communes) est la vraie souplesse", a-t-il défendu.

Larcher juge enfin "incompréhensible" la position de la commission de l'Assemblée sur les indemnités des maires. "Nous avons voté au Sénat un système qui coûte moitié moins cher tout en répondant à une attente légitime des maires", fait-il valoir.

Lecornu a indiqué qu'il présenterait "un amendement d'équilibre" permettant de "combiner la liberté proposée initialement" par le gouvernement avec "le besoin d'une sécurité".

(AFP)

Info + 

Le gouvernement a aussi quelques amendements nouveaux pour la séance, sur les indemnités des élus, pour remettre en circulation des licences IV permettant la vente d'alcool dans les débits de boissons, dans les communes rurales en soutien au commerce. Ou encore pour prévoir, en cas de crise, une information des maires par le préfet, après l'incendie de Lubrizol, dans le sens souhaité par le Sénat.

Le gouvernement entend "bâtir un consensus le plus large possible" et souhaite une adoption définitive rapide du texte, pour une mise en oeuvre dès début 2020.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

La maire de Besançon appelle l’État à renforcer les moyens contre les violences faites aux femmes

À la suite du féminicide récemment survenu à Besançon et d’un quadruple féminicide le même jour en France, la maire de Besançon, Anne Vignot, a adressé le 25 novembre 2025, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, un courrier à la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. Elle y relaie les inquiétudes locales sur la persistance des violences malgré les dispositifs existants.

Protoxyde d’azote : Laurent Croizier tire la sonnette d’alarme

Dans un communiqué du 25 novembre 2025, le député du Doubs a évoqué le "fléau de plus en plus récurrent" concernant l’usage détourné du protoxyde d’azote notamment chez les jeunes et a insisté sur la nécessité de définir un cadre législatif "strict" lors de la réunion d’un groupe parlementaire et d’élus locaux au ministère de l’Intérieur. 

Commission permanente : la Région Bourgogne – Franche-Comté vote 61,2 M€ de financements

Réunis à Besançon vendredi 21 novembre 2025, les élus régionaux ont adopté 61,2 millions d’euros de financements destinés à soutenir l’économie, la transition écologique, la formation, le tourisme et l’attractivité locale. Cette enveloppe vise à "soutenir l’économie, la transition écologique, la formation et l’attractivité des territoires".

Ensemble! valide sa dissolution et acte la création d’une nouvelle dynamique politique avec L’Après

Ensemble!, Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire, a annoncé sa dissolution volontaire à compter du 15 décembre 2025. Cette décision marque l’aboutissement d’un processus engagé de longue date. Pour autant, ses adhérent(e)s n’arrêtent pas leur engagement à cette décision, en rejoignant L’Après. Explications.

Marie-Guite Dufay et Dominique Voynet appellent à “l’union des forces de la gauche et de l’écologie” à Besançon

Municipales 2026 • L’ancienne présidente socialiste de la Région Bourgogne - Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, et la députée écologiste du Doubs, Dominique Voynet, publient une lettre ouverte ce lundi 24 novembre appelant à l’unité de la majorité municipale sortante autour de la maire Anne Vignot (EELV), en vue des prochaines échéances locales. 

Municipale 2026 : la liste Besançon Forte et Solidaire de Jean-Sébastien Leuba “dans une dynamique de construction”

La liste Besançon Forte et Solidaire portée par le candidat socialiste Jean-Sébastien Leuba à la mairie de Besançon a tenu ce vendredi 21 novembre 2025 une conférence de presse dans la capitale comtoise. Parmi les points évoqués, l’apport du Parti radical de gauche, quelques tacles au candidat LR Ludovic Fagaut, un appel aux citoyens désireux de s’investir et des discussions avec Anne Vignot qui semblent toujours en cours. 

Election municipale 2026 : “Nous serons en tête au premier tour des opposants à Besançon” selon le candidat RN Jacques Ricciardetti

Avant son meeting prévu ce 21 novembre 2025 à Besançon, Jacques Ricciardetti, candidat à l’élection municipale de Besançon pour le Rassemblement National a tenu une conférence de presse aux côtés de ses trois premiers colistiers, Anaïs Vial, responsable du RNJ sur circonscription 1 et 2 du Doubs, Thomas Lutz, conseiller régional RN et Géraldine Grangier, députée RN du Doubs.

Municipales 2026 à Besançon : Séverine Véziès lance officiellement sa campagne sous le slogan ”Faire mieux pour Besançon”

La candidate de La France insoumise (LFI) a lancé ce vendredi 21 novembre sa campagne pour les élections municipales de 2025 lors d’une conférence de presse organisée au Bodega, au cœur du quartier Battant à Besançon. Séverine Véziès a été officialisée comme tête de liste d’une ”union populaire”, accompagnée de son co-chef de file, Martin Meilhon et de citoyens engagés avec la candidate.

Déforestation : Dominique Voynet et Marie Pochon appellent l’UE à “ne pas céder aux lobbies”

Deux députées du groupe Écologiste et Social, Dominique Voynet (Doubs) et Marie Pochon (Drôme), ont annoncé ce jeudi 20 novembre le dépôt d’une proposition de résolution européenne visant à défendre l’application du Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE). Elles entendent ainsi répondre aux pressions croissantes qui visent à retarder ou affaiblir ce texte adopté en 2023.

Bardella à la Foire de Vesoul pendant le vote sur le Mercosur à Strasbourg… “Il préfère les selfies au travail de fond” selon Grudler

Le 25 novembre prochain, Jordan Bardella sera en séance de dédicaces à Vesoul, lors de la foire agricole de la Sainte-Catherine, tandis que le même jour, s’ouvre à Strasbourg une session plénière jugée déterminante par plusieurs élus européens, en particulier en raison d’un vote "difficile" sur le Mercosur, rappelle le député européen Christophe Grudler (MoDem/Renew). 

Statue de Jenny d’Héricourt à Besançon : le procureur de la République ouvre une enquête

Le Mouvement Franche-Comté a annoncé le 18 novembre 2025 par voie de communiqué, que le procureur de la République a décidé d’ouvrir une enquête à la suite d’une plainte déposée pour des faits de favoritisme concernant la statue de Jenny d’Héricourt installée place de la Révolution à Besançon depuis le 5 mars dernier.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.63
légère pluie
le 26/11 à 00h00
Vent
3.38 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
94 %