Les querelles entre les établissements de Bourgogne et de Franche-Comté semblent être, ou plutôt, doivent être de l'histoire ancienne si l'on en croit le discours rassembleur de Dominique Grevey, élu président de la communauté d'universités et d'établissements (Comue) Université Bourgogne Franche-Comté* en décembre 2020. Pour rappel en février 2019, une campagne publicitaire de la métropole de Dijon avait réalimenté la gue-guerre entre Bourgogne et Franche-Comté (voir notre article).
Selon lui, tout le monde a "trouvé sa place" en ayant conscience que "l'avenir se construit". Aussi, il qualifie le passage de la première gouvernance à la seconde de "passage à l'âge adulte" : "La crise d'adolescence du système est passée. La première gouvernance a essuyé les plaintes, les personnes n'ont pas réussi à tomber d'accord sur un consensus. On entre à l'âge adulte désormais", précise-t-il.
Faire bloc, c'est aussi sortir d'une situation difficile ensemble, selon lui. À titre d'exemple, il donne le sujet des repas des étudiants. Les chefs d'établissement ont contacté le Premier ministre pour que les étudiants puissent manger dans l'enceinte du Crous. "Nous avons vu que certains d'entre eux mangeaient à quatre dans une voiture. Je ne pense pas que cela soit très respectueux des gestes barrières", lance-t-il. (NDLR Les Resto U' ont rouvert depuis ce mercredi 10 février 2021, voir notre article ici).
Une projection à l'international
Pour le président, l'UBFC est avant tout une "université fédérale de la recherche" : "Si l'on veut briller à l'international, il faut améliorer notre ancrage territorial. Nous devons essayer de faire masse pour exister au niveau national et international", souligne-t-il en rappelant que le principal financeur de l'université est le Ministère de la Recherche et de l'Innovation. "Il ne faudrait pas que l'on nous oublie", prévient-il.
Le projet de labellisation I-SITE
Porté par l'UBFC, le projet PIA "I-SITE-BFC" (initiatives sciences innovation territoire économique en Bourgogne Franche-Comté), a été lauréat en 2016 du programme "Investissements d'avenir". Il a pour ambition de créer un environnement international qui attire les étudiants et chercheurs du monde entier. Ce projet vise également à davantage d'échanges internationaux pour ouvrir des opportunités d'emplois.
En avril prochain, un jury international évaluera les avancées du site de Bourgogne Franche-Comté. Un financement pourra ensuite être accordé à l'université.
L'I-SITE promeut ses masters à l'étranger afin de permettre les doubles diplômes internationaux. Il favorise la mobilité des étudiants en leur permettant d'effectuer des recherches, par exemple, dans des laboratoires internationaux.
La formation Graduate School
En Amérique du Nord anglophone, les établissements d'enseignement supérieur (en anglais : graduate schools) sont des structures universitaires offrant des programmes menant aux diplômes de maîtrise ou de doctorat.
Concrètement, ces formations pourront être en lien avec des laboratoires de recherche et tenteront de relever trois défis :
- Celui des matériaux intelligents ou technologiques afin de répondre à des enjeux de société (comme l'acceptabilité des nouvelles technologies dans la prise en compte du développement durable) : graduate school EIPHI-BFC
- Celui de la transition socioécologique : graduate school Transbio
- Celui de la santé et des "soins intégrés et individualisés" : graduate school Intherapi
L'UBFC, c'est quoi ?
* L'UBFC est composée de sept établissements : Université de Franche-Comté, Université de Bourgogne, Université de Belfort-Montbéliard, École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques de Besançon (ENSMM), Institut national supérieur des sciences agronomiques, de l'alimentation et de l'environnement (AgrosupDijon), Burgundy School of Business (BSB) et École nationale supérieure d'arts et métiers (ENSAM). Plus d'explications avec Dominique Grevey, président de la Comue Université Bourgogne Franche-Comté.