Plus de quartiers prioritaires à Besançon, mais sans augmentation de moyens

Publié le 04/01/2024 - 18:03
Mis à jour le 04/01/2024 - 18:06

Alors qu’elle n’avait pas été mise à jour depuis 10 ans, le gouvernement a revu la géographie prioritaire de la ville. Conséquence directe à Besançon, deux nouveaux quartiers sont désormais concernés par ce nouveau décret. Il s’agit des quartiers des Hauts de Saint-Claude et de Battant comme annoncé le 2 janvier dernier par la Ville et la préfecture du Doubs.

 © Élodie R.
© Élodie R.

Les quartiers des Hauts de Saint-Claude et de Battant ont, depuis le 1er janvier 2024, rejoint Orchamps-Palente, Planoise, Montrapon et les Clairs Soleil comme "quartiers prioritaires de la politique de la ville" (QPV). Un reclassement qui devrait permettre aux habitants de ces quartiers "de bénéficier des dispositifs de la politique de la ville, notamment en matière fiscale et autour des enjeux éducatifs, d’emploi, d’insertion et de développement économique" avait alors précisé la Ville et la préfecture dans leur communiqué du 2 janvier 2024.

En conférence de presse, la maire de Besançon a souhaité apporter quelques éclaircissements concernant ce passage de quatre QPV à désormais six, qui illustre aujourd'hui "la dégradation sociale qui existe dans nos villes, mais aussi dans nos villages". 

Avant 2014, le quartier de Battant était déjà intégré au dispositif quartiers prioritaires de la politique de la ville mais il en avait été exclu après la décision du gouvernement de changer le critère concernant "la densité de personnes situées en dessous du seuil de pauvreté" explique Anne Vignot. Le quartier avait alors été placé "en veille". "On trouvait important que Battant puisse être réidentifié comme un quartier en très grande difficulté" enchérit la maire de Besançon qui convient qu’il s’agit d’un lieu "qui tend vers une forme de mixité sociale" mais qui pour autant "reste très vulnérable". 

Les Hauts de Saint-Claude, un quartier en très grande difficulté

Concernant les Hauts de Saint-Claude, si la maire de Besançon n’a pas été en mesure de nous fournir précisément la délimitation décidée par l’Insee, la zone concernée se situe principalement autour des Torcols. Sous surveillance depuis le début de son mandat, l’élue reconnaît que la situation du quartier s’est fortement dégradée en quelques années. Au point d’être désormais surnommé par les habitants "Le petit Planoise" alors même que le quartier ne dispose pas, selon Anne Vignot, de "la cohésion sociale qu’il y a à Planoise". La faute selon elle à un manque d’équipements sociaux. "On avait de plus en pus d’indicateurs qui montraient que l’on était face à un quartier qui était en très grande difficulté : précarité et difficultés sociales, un trafic de plus en plus présent, des faits de violence plus importants, des signalements dans les écoles avec des enfants en difficulté…" résume la maire de Besançon.

Face à ce constat et aux côtés du préfet du Doubs, l’élue a donc demandé à l’État de faire preuve d’anticipation en "mettant des moyens avant que la situation ne s’aggrave". Avec ce nouveau statut, les deux quartiers pourront désormais prétendre aux dispositifs partagés de la politique de contrat de ville "qui ne peuvent se mettre en oeuvre que dans des QPV" détaille Anne Vignot. Ils disposeront également davantage d’actions d’accompagnement par le biais de dotations auprès d'associations. Une manière pour la maire de Besançon de "regarder les choses en face" en mettant les moyens nécessaires "pour essayer de sortir les familles de cette situation de grande précarité".

Les moyens eux, n’augmentent pas

La principale difficulté de la Ville sera toutefois de réussir à travailler de façon "systémique" c’est-à-dire avec une approche globale plutôt que de se concentrer sur certains quartiers en en oubliant d’autres. D’autant qu’à l’échelle nationale la maire assure que "tout le monde fait le même constat". À savoir, que l’on "met beaucoup de moyens en terme d’investissement" mais qu’il faudrait surtout pour la maire de Besançon, de plus de ressources "en terme de fonctionnement, de médiation, d'animation, d'ateliers de parentalité etc". Un fonctionnement que l’élue estime encore "trop cloisonné", "c’est comme si la forme urbaine était le seul générateur de difficulté". 

En attendant, c’est bien avec davantage de QPV à gérer mais avec une "enveloppe constante" que la Ville de Besançon devra continuer de fonctionner.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Statue de Jenny d’Héricourt à Besançon : le procureur de la République ouvre une enquête

Le Mouvement Franche-Comté a annoncé le 18 novembre 2025 par voie de communiqué, que le procureur de la République a décidé d’ouvrir une enquête à la suite d’une plainte déposée pour des faits de favoritisme concernant la statue de Jenny d’Héricourt installée place de la Révolution à Besançon depuis le 5 mars dernier.

No Logo Festival annulé en 2026 : “un projet culturel sacrifié sur l’autel de la politique”

Le festival No Logo ne se tiendra finalement pas à Ornans en 2026. L’équipe organisatrice a annoncé dans un communiqué du 18 novembre 2025 la nouvelle dans un communiqué évoquant "une décision subie, incompréhensible et lourde de conséquences" qui met fin à "des mois d’un travail rigoureux, de discussions et de concertation".

Pierre Moscovici souhaite un candidat social-démocrate à la présidentielle

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a souhaité lundi 17 novembre 2025 qu'il y ait un candidat social-démocrate à l'élection présidentielle de 2027, "respecté au-delà des frontières" françaises, tout en indiquant n'y avoir jamais pensé pour sa part.

Élections municipales 2026 : le socialiste Teddy Bénéteau de Laprairie rejoint Anne Vignot

Il avait déjà appelé à voter pour Anne Vignot en 2020, l’ancien conseiller municipal socialiste sous les mandats de Jean-Louis Fousseret, Teddy Bénéteau de Laprairie, a renouvelé son soutien à la maire sortante pour l’élection municipale bisontine de 2026. 

Municipales 2026 : Besançon Maintenant inaugure son nouveau QG

Déjà ouverte depuis plusieurs mois, le local de Besançon Maintenant, porté par son chef de file Ludovic Fagaut, a "pris une nouvelle dimension" depuis son inauguration le 15 novembre dernier en devenant le QG de campagne du candidat à l’élection municipale bisontine de mars 2026. 

Dérapage verbal : les Républicains du Doubs demandent des excuses de la part de Jacques Ricciardetti (RN)

Dans un communiqué de presse du 15 novembre 2025, les Républicains du Doubs ont fait savoir qu’ils condamnaient fermement les propos tenus par Jacques Ricciardetti à l’encontre de Jacques Grosperrin lors de la dernière session du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et qu’ils encourageaient l’élu à présenter ses excuses.  

“Besançon vivante, juste et humaine” : Anne Vignot lance sa campagne pour les municipales 2026

La maire sortante Anne Vignot (Europe Écologie – Les Verts) a officiellement lancé, mercredi 12 novembre 2025 à la Maison du peuple, rue Battant à Besançon, sa campagne pour les élections municipales de 2026. Entourée de représentant(e)s de huit formations de gauche et écologistes, la candidate a présenté une "liste d’union" placée sous le slogan : "Besançon, vivante, juste et humaine."

Le sénateur Olivier Rietmann veut renforcer la lutte contre les retards de paiement

Olivier Rietmann, sénateur LR de la Haute-Saône et président de la délégation sénatoriale aux entreprises, a déposé une proposition de loi le 12 novembre 2025 visant à réduire les retards de paiement entre entreprises et acteurs publics. L’objectif affiché : lutter contre les défaillances d’entreprises, dont le nombre devrait atteindre 69.000 en 2025.

Le RN veut interdire un concert en faveur d’Urgence Palestine, sous le coup d’une procédure de dissolution

Le Rassemblement national a interpellé le Préfet du Jura à propos de la tenue d’un concert organisé à Arbois mardi 11 novembre. Selon le communiqué diffusé par les élus du parti, l’évènement est porté par "des collectifs d’extrême-gauche" et les fonds récoltés doivent être reversés à l’association Urgence Palestine.

Municipales 2026 : le Parti communiste reste avec Anne Vignot et déterminé à unir la gauche

Réuni ce samedi 8 novembre, le Parti communiste français - section de Besançon a largement voté en faveur d’une nouvelle alliance avec la liste menée par la maire sortante Anne Vignot (EELV) pour les élections municipales de 2026. Le résultat du vote interne est sans appel : 97,93 % des 90 votants ont approuvé cette reconduction de l’union.

Municipales 2026 à Besançon : le Parti radical de gauche rejoint la liste de Jean-Sébastien Leuba

Après avoir soutenu Nicolas Bodin, candidat dissident du Parti socialiste, le Parti radical de gauche s’est finalement rallié au collectif Besançon Forte et Solidaire, conduit par Jean-Sébastien Leuba, a-t-on appris dans un communiqué du 6 novembre 2025. Ce rassemblement regroupe désormais des membres de la société civile, CAP21, Place publique, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.78
couvert
le 19/11 à 12h00
Vent
4.53 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
80 %