Pourquoi Barbara Romagnan s'oppose à la prolongation de l'état d'urgence

Publié le 20/11/2015 - 11:34
Mis à jour le 20/11/2015 - 11:35

551 voix pour. Six contre et une abstention. La députée PS du Doubs fait partie des six députés, tous de gauche, à s’être opposé à la prolongation de l’état d’urgence de trois mois lors du vote à l’Assemblée nationale ce jeudi 19 novembre 2015

 ©
©

Seuls six députés, trois socialistes frondeurs (Pouria Amirshahi, Gérard Sebaoun et Barbara Romagnan)  et trois écologistes (Noël Mamère, Isabelle Attard et Sergio Coronado) ont voté jeudi contre la prolongation pour trois mois de l'état d'urgence et le renforcement de ce régime d'exception, et une socialiste s'est abstenue sur l'ensemble de ce texte, qui a recueilli 551 voix pour.

  • Romagnan : "l'état d'urgence, c'est la mise entre parenthèses de certaines garanties de l'État de droit, cet État de droit même qui a été attaqué et que l'on veut défendre".

 Barbara Romagnan s'explique dans un billet sur son site internet. La frondeuse se félicite de l'annonce par le président de la République de la création de 5.000 postes de policiers, de 2.500 postes dans la justice et de 1.000 postes de douaniers. "Je trouve particulièrement opportun que l’impératif budgétaire puisse céder à certaines priorités politiques (…) De la même manière, la remise en question du pacte de responsabilité en vue de financer ces postes me semble être une décision cohérente de nature à assurer la pérennité de ces mesures "

Sur les raisons de son vote contre la prolongation de l'état d'urgence, Barbara Romagnan  émet plusieurs arguments. Selon la députée du Doubs, des mesures ne vont pas dans le sens de l'apaisement. Elle explique que  le droit actuel et que les lois anti terroristes sont suffisantes. "Porter atteinte aux droits de l’homme ne saurait contribuer à la lutte contre le terrorisme.  Au contraire."   

Les arguments

La déchéance de la nationalité  : "inadaptée" 

"Je ne vois pas en quoi la perspective de perdre sa nationalité française retiendrait un potentiel terroriste. La loi française, depuis 2008, permet déjà de déchoir des personnes de leur nationalité française, quand cette nationalité a été acquise au cours de leur vie et non à la naissance. "Dans la mesure où la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 interdit de rendre une personne apatride, il faudra, pour que la déchéance de nationalité soit possible, que cette dernière bénéficie d’une autre nationalité. Ainsi, seuls des Français disposant d’une autre nationalité pourraient être déchus".

 La mise entre parenthèse de certaines garanties de d'état de droit

 "Si on peut éventuellement  entendre qu’on les restreigne de façon très circonscrite encore faut-il que ces restrictions  apportent un réel soutien aux procédures pénales en cours. Est-ce le cas ?"

 La Précipitation

 "Pourquoi décider dès le 19 qu’il faudra le prolonger alors que nous avons jusqu’au 25 novembre(12 jours pour en juger ? Par ailleurs, pourquoi trois mois plutôt qu’une autre durée, plus longue ou plus courte ? La menace à laquelle nous sommes effectivement soumis est amenée à s’inscrire dans la durée. Devra-t-on prolonger encore l’état d’urgence ?"

Le paradoxe "Liberté"

"Les terroristes cherchent précisément à réduire nos libertés. N’est-il pas paradoxal que nous les restreignions nous-mêmes ? N’est-ce pas une façon de dire que les terroristes ont gagné, si on leur donne de fait le pouvoir de limiter nos libertés auxquelles nous nous disons si viscéralement attachés ? C’est précisément ce qu’a déclaré Kofi Annan, quand il était SG des Nations-Unies à l’occasion de la conférence internationale sur le terrorisme  qui s’était tenu en 2005, un an après les attentats de Madrid qui avaient fait plus de 200 morts".

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Effondrement rue de Vesoul : Laurent Croizier demande la mise en place “d’un mécanisme d’aide financière pour les commerces en difficultés”

Suite à l’effondrement de la chaussée survenu le 25 février dernier rue de Vesoul à Besançon, le député du Doubs alerte ce mois de mai 2024 sur l’avenir des commerces. A ce titre, il demande qu’une aide soit mise en place…

La ministre Fadila Khattabi se rendra au Breuil et à Chalon-sur-Saône ce vendredi 17 mai

Fadila Khattabi, ministre chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, sera, ce vendredi 17 mai 2024, en visite en Saône-et-Loire, pour visiter l’ESAT du Breuil, faire une déambulation dans le centre-ville de Chalon-sur-Saône, participer à une table ronde sur le Fonds territorial d’accessibilité et assister à un match de playoff de basket fauteuil.

Européennes : le ministre Jean-Noël Barrot sera présent à Belfort ce vendredi 17 mai

Dans le cadre des élections européennes, Christophe Grudler, député européen et candidat sur la liste ''Besoin d'Europe'' a invité Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l'Europe pour une réunion publique qui se tiendra à Belfort le vendredi 17 mai 2024 à partir de 18h30 à la Maison du Peuple.

Élections européennes : les candidats invités à débattre sur les questions agricoles dans une ferme du Jura

Dans le cadre des prochaines élections européennes qui auront lieu le 9 juin 2024, les Jeunes agriculteurs de la région Bourgogne-Franche-Comté et la FRSEA invitent les candidats à débattre de leur programme autour des questions agricoles au sein d’une exploitation située à Saint-Baraing. 

Demande de protection fonctionnelle à Anne Vignot lors du prochain conseil municipal

Durant le prochain conseil municipal qui aura lieu jeudi 16 mai 2024, les élus seront amenés à délibérer sur l'octroi de la protection fonctionnelle à la Maire de Besançon suite aux propos violents et menaçants reçus personnellement sur les réseaux sociaux à la suite de son dépôt de plainte contre l’action du collectif Némésis menée durant le carnaval de Besançon le 7 avril dernier. 

Anne Vignot sur les relations entre Besançon et Dijon : ”On n’est pas des copains, mais…” 

EXCLUSIVITÉ • Lors de l’inauguration de l’exposition Made in Germany au musée des Beaux-Arts de Besançon le 3 mai dernier, c’était la première fois que l’on voyait les maires de Besançon et Dijon réunis dans un même projet, voire complices, avec des discours positifs et élogieux l’un envers l’autre. On le sait, les relations entre les maires de Besançon et de Dijon n’ont jamais été particulièrement au beau fixe, alors qu’en est-il dans les coulisses ? Les élu(e)s d'une région doivent-ils forcément s'entendre et collaborer ? On a rencontré Anne Vignot pour en parler...

Remplacer la place de la Révolution par la place Charles Quint : la proposition du MFC rejetée

Fin 2023, la Ville de Besançon a mis en place des ”Ateliers citoyens” permettant aux Bisontin(e)s de faire des propositions sur tout sujet concernant la vie locale. Celles ayant obtenu le plus de suffrages, lors d'un vote en ligne du 15 mai au 5 juin, feront alors l'objet d'un vote en conseil municipal. Mais la proposition du Mouvement Franche-Comté est jugée irrecevable.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 15.04
partiellement nuageux
le 19/05 à 21h00
Vent
1.3 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
89 %