Présidentielle 2022 : Arnaud Montebourg va annoncer sa candidature samedi

Publié le 16/08/2021 - 13:28
Mis à jour le 02/09/2021 - 18:14

L’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg va annoncer sa candidature à l’élection présidentielle d’avril 2022 le samedi 4 septembre, lors d’un discours dans sa ville natale de Clamecy dans la Nièvre.
 

Arnaud Montebourg à Besançon en 2016. © Alexane Alfaro
Arnaud Montebourg à Besançon en 2016. © Alexane Alfaro

Samedi après-midi à Clamecy, dans une petite salle des fêtes devant environ 300 personnes, il entend « partir de cette France qui est le témoin de l’affaissement de l’ensemble du pays », a-t-il confié au Journal du centre, se faisant le chantre des « sous-préfectures » mises en avant par les Gilets jaunes. « Il y a un mouvement de société, de refus de la ville, et c’est ce mouvement-là, le retour à la terre, que je veux mettre au pouvoir », a expliqué le futur candidat.

L’ancien avocat, 58 ans, va proposer, dans ses thématiques et ses mesures, un discours héritier de la « première gauche » de François Mitterrand et de Jean-Pierre Chevènement, prenant l’espace qu’il estime béant entre l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon et la socialiste Anne Hidalgo, indique son entourage à l’Agence France-Presse.

"La crise du Covid a fait remonter dans les préoccupations des Français les thématiques qu'il a portées depuis près de 20 ans, notamment la démondialisation, la protection de nos industries et de nos emplois et la (volonté) de changer du régime hyper-présidentiel de la Ve République", justifie son entourage.

Le fondateur du mouvement L'Engagement, 58 ans, y détaillera "une candidature qui analyse la société en deux blocs sociologiques: le bloc populaire, majoritaire mais éclaté entre les socialistes, Mélenchon et Le Pen, contre le bloc populaire plutôt que +la gauche contre la droite+"

L’ancien ministre du Redressement productif va donc se déclarer candidat à l’élection présidentielle, samedi dans sa ville natale de Clamecy. L’ex-socialiste, devenu ces dernières années entrepreneur producteur de miel et de glaces, a mis du temps à caler sa stratégie, comme en témoignent les "ballons d’essai", de l’aveu même de son entourage, de ses interventions médiatiques ces derniers mois. Une contamination Covid, qui l’a "mis à plat pendant quatre mois" en début d’année, a achevé de perturber le timing de sa déclaration.

Les convaincus de la première heure Laurence Rossignol et Mickaël Vallet, tous deux sénateurs, et François Cocq, qui représentera la frange des déçus du mélenchonisme, feront le déplacement samedi. Côté militants, le mouvement L’Engagement, que l’on peut rejoindre sans payer de cotisation, revendique 4 500 membres.

Selon son entourage, M. Montebourg "est le seul qui puisse proposer à la gauche de se réunir au-delà des partis historiques", alors que Jean-Luc Mélenchon (LFI) est déjà candidat à la présidentielle et que le PS pousse la candidature d'Anne Hidalgo, tandis que la primaire écologiste, mi-septembre, doit aussi voir émerger un candidat.

"Arnaud, il a un avantage humain", veut-on croire parmi ses proches: "Ca fait depuis plusieurs années qu'il est dans la vraie vie active, professionnelle, et voit des +vrais gens+" via les entreprises que l'ancien avocat a fondées depuis 2017, notamment dans le secteur agro-alimentaire.

L'ancien ministre du Redressement productif (2012-2014) ne souhaite pas passer par une primaire, "inutile sans la participation de Jean-Luc Mélenchon", toujours selon son entourage.

Les Insoumis ont eu le temps de voir venir leur rival ces derniers mois : "Ce ne sera jamais que la troisième fois qu’il se déclarera. Il y a le Montebourg de janvier, celui d’avril, celui de septembre…" s’exclame, hilare, Alexis Corbière, proche de Jean-Luc Mélenchon, qui a un regret : "Il aurait dû être à nos côtés. Il voit que Mélenchon est un peu plus bas et il pense qu’il peut nous faire les poches. Il teste… J’espère que ça ne va pas finir en soutien au PS." Comme le député de Seine-Saint-Denis, les états-majors de gauche ne se privent pas de moquer la candidature de l’ancien socialiste, qu’ils disent sans parti ni finances pour le soutenir. De quoi le condamner selon eux à n’être qu’un "champignon du mois de septembre", aussi vite disparu que déclaré.

En juin, l'ancien socialiste avait plaidé pour une "politique mixte" car, selon lui, "le pays est à droite sur le régalien, (et) à gauche sur le social et l'économie".

Arnaud Montebourg avait déjà tenté sa chance pour les présidentielles de 2012 et 2017. Il a échoué à chaque fois au premier tour des primaires socialistes.

Interrogé sur les 500 parrainages requis pour valider sa candidature, l'entourage de l'ancien ministre a indiqué à l'AFP que c'était "un non-sujet". La question du financement de la campagne est en passe d’être réglée, assure l’entourage d’Arnaud Montebourg. Quant aux soutiens, il n’y aura pas de "course à l’échalote" pour des "élus qui n’ont d’impact qu’auprès des politiques et des médias", souligne son entourage.

Pour le financement, il sera "évoqué en temps voulu". M. Montebourg se rendra ensuite le 25 septembre sur les terres de son ex-circonscription de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) pour lancer vraiment sa campagne... dans la même ville où il avait, en 2014, aux côtés de Benoît Hamon, alors ministre de l'Education, ouvertement critiqué la politique de François Hollande, juste avant de se faire remercier du gouvernement.

Pour atteindre le second tour, l’ex-ministre espère surtout capitaliser sur ce qu’il estime être une "victoire culturelle", en développant des thèmes défrichés il y a plusieurs années et désormais centraux dans le débat public, comme la remise en cause de la mondialisation, le protectionnisme européen et la VIe République.

Arnaud Montebourg, qui revendique de pouvoir parler avec la droite et avait entamé un dialogue resté sans suite avec Xavier Bertrand, a cependant du chemin à faire. Il ne vise rien d’autre qu’être "au deuxième tour" de la présidentielle. Mais pour l’instant, il ne dépasse pas les 5 % dans les quelques sondages qui l’ont testé, dans un contexte de concurrence extrême à gauche, entre LFI, les Verts, Anne Hidalgo et le candidat communiste Fabien Roussel qui entend lui aussi braconner sur les terres de Jean-Luc Mélenchon et appelle d’ores et déjà Arnaud Montebourg à le rejoindre.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Pierre Moscovici défend l’indépendance de la Cour des comptes pour sa dernière audition à l’Assemblée

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a vigoureusement défendu l'indépendance de celle-ci, "ni pouvoir ni contre-pouvoir", pour sa dernière audition mardi 9 décembre devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, consacrée au pacte Dutreil.

Saint-Vit : un collectif d’habitants prépare une liste citoyenne pour les municipales 2026

Un groupe de Saint-Vitoises et de Saint-Vitois annonce, dans un communiqué du 8 décembre 2025, la constitution d’une liste citoyenne baptisée “Saint-Vit ensemble” pour les élections municipales de 2026. Cette initiative, présentée comme locale et indépendante de tout parti, repose sur une organisation collégiale visant à “construire un projet réellement partagé et représentatif de la diversité de la commune”.

Budget de la Sécu : les députés votent sur le projet de loi ce mardi

C’est ce mardi 9 décembre 2025 que les députés doivent se prononcer sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Lundi, à la veille d'un scrutin qui s'annonce extrêmement serré, le patron du PS Olivier Faure a appelé ses députés à voter pour le projet de budget de la Sécurité sociale, menacé de rejet par les refus de LR et d'Horizons de le soutenir. De son côté, le gouvernement a multiplié les gestes pour tenter de convaincre, notamment les Ecologistes.

Dermatose nodulaire contagieuse : plusieurs élus du Doubs apportent leur “soutien total aux éleveurs de Pouilley-Français et à leur famille”

Plusieurs parlementaires du Doubs, la présidente du Département du Doubs et le président de l'association des maires ruraux du Doubs ont souhaité réagir ce mois de décembre 2025 au sujet au sujet des cas de dermatose nodulaire contagieuse de Pouilley-Français.

Dermatose nodulaire : à Besançon, Genevard appelle à un strict respect du protocole sanitaire

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pourrait tuer 10% des bovins en France si le strict protocole sanitaire en vigueur n'était pas respecté, a mis en garde samedi 6 décembre 2025 la ministre de l'Agriculture, venue défendre à Besançon le récent abattage d'un troupeau de 83 vaches dans le Doubs.

Dermatose nodulaire : la ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rendra ce samedi à Besançon

Pour rappel, un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans le Doubs le 28 novembre 2025 dans une exploitation de Pouilley-Français. La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est attendue ce samedi 6 décembre 2025 à Besançon pour faire un point sur la situation sanitaire dans le département à la préfecture du Doubs.

Municipale 2026 à Besançon : le syndicat de la filière des musiques actuelles adresse ses questions aux candidats

Dans la perspective des prochaines élections municipales des 15  et 22 mars 2026, le syndicat de la filière des musiques actuelles (SMA) souhaite engager un dialogue avec les diverses formations politiques. C’est pourquoi, il adresse un questionnaire aux candidats à l’élection municipale de Besançon…

83 vaches abattues à Pouilley-Français : LFI dénonce une “stratégie sanitaire dépassée et destructrice”

Suite à la décision du juge des référés du tribunal administratif de Besançon qui a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français, 83 vaches ont été abattues ce 2 décembre 2025 en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse. Ce même jour, de nombreux agriculteurs s’étaient réunis pour s’opposer à cette décision. La France Insoumise du Doubs a souhaité réagir.

La Ville de Besançon repense le stationnement en centre-ville pour les professionnels

VIDÉO • Parmi les points à l’ordre du jour du prochain conseil municipal de Besançon qui aura lieu jeudi 4 décembre 2025, les élus auront à se prononcer sur plusieurs sujets, dont celui concernant le stationnement des artisans et des professionnels de santé dans le centre-ville bisontin. 

La Bourgogne–Franche-Comté organise ses premières Assises régionales de l’International

Les premières Assises régionales de l’International se sont tenues le 2 décembre 2025 à Dijon, réunissant plus de 140 participants issus d’entreprises, d’universités, d’associations, de collectivités et de la société civile.

Municipales 2026 : Nicole Friess mènera la liste “Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs” à Besançon

Nicole Friess a annoncé samedi 29 novembre 2025 par voie de communiqué qu’elle conduira la liste "Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs" lors des prochaines élections municipales à Besançon. La candidate inscrit cette démarche dans une volonté de porter un programme centré sur la défense du monde du travail.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 7.82
couvert
le 11/12 à 06h00
Vent
1.57 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
96 %