Rejet du recours contre l'État de Valérie Bacot, victime d'un mari violeur et proxénète

Publié le 09/11/2022 - 16:58
Mis à jour le 09/11/2022 - 17:18

Valérie Bacot, condamnée en 2021 à une peine  symbolique pour avoir tué son mari violeur et proxénète, a été déboutée de son action contre l'Etat à qui elle reprochait d'avoir négligé des signalements passés concernant son ex-conjoint, a-t-on appris mercredi.

 © Ekaterina  BOLOVTSOVA
© Ekaterina BOLOVTSOVA

Après avoir subi de sa part 25 années de viols et de violences puis de prostitution contrainte, cette mère de quatre enfants avait tué son époux Daniel Polette, 61 ans, en mars 2016 d'une balle dans la nuque. En juin 2021, cette quadragénaire a été condamnée par les assises de Saône-et-Loire à un an de prison ferme, l'accusation considérant qu'elle était "très clairement" une victime.

Ses avocates avaient alors assigné l'État au civil pour faute lourde, reprochant aux pouvoirs publics d'avoir ignoré plusieurs alertes passées et d'avoir échoué à protéger Valérie Bacot des agissements de son mari qui l'avait déjà agressée sexuellement alors qu'elle n'avait que 14 ans et qu'il était l'amant de sa mère.

Refus supposé des services de police de prendre la plainte des enfants

Étaient notamment dénoncés la correctionnalisation de ces faits (qui ont valu à leur auteur quatre ans de prison en 1996), l'absence d'interdiction faite alors à M. Polette d'entrer en contact avec sa victime et, plus tard, le refus supposé des services de police de prendre la plainte de ses enfants dénonçant la prostitution imposée à leur mère.

Dans sa décision du 24 octobre, le tribunal judiciaire de Paris a rejeté son recours en avançant deux raisons. La première tient à une question de compétence : certains griefs relèvent des juridictions administratives et pas civiles, d'après l'ordonnance consultée par l'AFP.

Un délai de prescription dépassé au moment du recours

La seconde tient à une question de délai. Selon le tribunal, Mme Bacot avait certes, pendant des années, été empêchée d'agir en justice "en raison de l'emprise psychologique" exercée par son mari, mais cette barrière aurait été levée après son assassinat en mars 2016. Le délai de prescription avait dès lors commencé à courir au 1er janvier 2017 et était dépassé au moment du recours contre l'État en juin 2021, a estimé le tribunal.

Contactée par l'AFP, Me Nathalie Tomasini, une des avocates de Mme Bacot, a annoncé faire appel de cette décision et conteste la lecture du tribunal sur la prescription. "La réalité est qu'elle n'a pu agir qu'à partir du moment où elle a eu connaissance des dysfonctionnements et donc quand elle commencé à avoir accès au dossier", a-t-elle argumenté.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Éco-quartier : le tribunal administratif rejette le recours introduit par Les Jardins des Vaîtes

L’association demandait l’annulation de la décision par laquelle la présidente de Grand Besançon Métropole a refusé d’inscrire à l’ordre du jour du conseil communautaire l’abrogation partielle du plan local d’urbanisme de la commune de Besançon, a-t-on appris jeudi 11 avril 2024.

Maltraitance animale dénoncée par L214 : un employé d’abattoir condamné à du sursis dans l’Yonne

Un employé d'un élevage de porcs de l'Yonne a été condamné jeudi 11 avril 2024 à 1.000 euros d'amende avec sursis pour "mauvais traitement envers un animal" après la dénonciation par l'association L214 de "sévices" incluant l'agonie d'une truie assommée à coups de masse.

Daval : le procureur requiert la relaxe pour les faits de dénonciation calomnieuse

Lors du procès pour dénonciation calomnieuse de Jonathan Daval, qui purge actuellement une peine de prison de 25 ans de prison pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, à l’encontre de son ancienne belle-famille, le procureur de la république Étienne Manteaux a finalement requis la relaxe mercredi 10 avril 2024 au tribunal correctionnel de Besançon. 

Renforts pour la justice : combien de recrutements supplémentaires pour Besançon d’ici 2027 ?

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’est rendu au tribunal judiciaire d’Annecy le 28 mars 2024 pour dévoiler la répartition des effectifs supplémentaires au sein de chaque cour d’appel et de chaque tribunal judiciaire. À Besançon, 21 effectifs supplémentaires sont prévus entre le tribunal judiciaire et la cour d'appel.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.24
couvert
le 23/04 à 18h00
Vent
3.67 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
53 %