Rentrée parlementaire : sujets clivants et dossiers chauds en vue

Publié le 09/08/2022 - 16:03
Mis à jour le 09/08/2022 - 16:03

Le Parlement reprendra ses travaux en séance en octobre. Mais les macronistes promettent un travail en "amont" en septembre pour tenter de déminer les textes clivants sur l'assurance chômage et le budget 2023, sur fond d'incertitudes pour les retraites.

Assemblée nationale © D Poirier
Assemblée nationale © D Poirier

Pas de session extraordinaire en septembre à l'Assemblée et au Sénat, c'est une première depuis vingt ans, insiste le camp présidentiel.

"C'est un acte fort, la première manifestation du changement de méthode", assure à l'AFP la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance). Cela permettra de déblayer "très en amont" les textes, "d'auditionner les ministres sur leurs feuilles de route" en septembre et mener en parallèle "un travail en circonscription" après l'éprouvante séquence sur le pouvoir d'achat en juillet et début août, argumente-t-elle.

"Chiche", répond la députée socialiste Christine Pires Beaune, sans cacher son scepticisme. "Sur ces premiers mois de législature, ce qu'on voit, ce sont des compromis passés uniquement avec la droite" LR.

En ouverture, les députés doivent s'emparer dès la semaine du 3 octobre d'un texte sur l'assurance chômage prolongeant les règles en vigueur, plus strictes depuis 2021, pour accéder aux indemnités.

"Quand ça va bien, on durcit les règles et, quand ça va mal, on les assouplit", revendique le ministre du Travail Olivier Dussopt. Les débats s'annoncent agités dans l'hémicycle avec la coalition de gauche Nupes et le RN.

"L'opposition sera plus dure" contre ce "projet de casse sociale" d'Emmanuel Macron, prévient le porte-parole du RN Laurent Jacobelli, alors que l'extrême droite a été plutôt conciliante en juillet.

A gauche, LFI a promis une "marche contre la vie chère" à la rentrée et va poursuivre sa stratégie de conflictualité. "La situation politique est instable", estime un proche de Jean-Luc Mélenchon. "Il y a deux solutions: soit une coalition stable entre Macron et LR, soit à la fin un retour devant les urnes", avec une dissolution.

"Budget risqué"

Le projet de loi sur l'immigration, qui devait arriver au Sénat, a lui été reporté, à la demande de Matignon, au profit d'un débat dans les deux chambres.

Sur ce volet régalien, en octobre, le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), réduit à "15 articles", doit apporter 15 milliards d'euros supplémentaires de budget en cinq ans, a annoncé Gérald Darmanin.

Autre texte évoqué, mais au calendrier encore incertain, le projet de loi dédié à l'accélération de la Transition énergétique et aux énergies renouvelables.

Avec la ministre Agnès Pannier-Runacher, "on y travaille déjà depuis un mois", affirme le centriste Bruno Millienne (MoDem). "Neuf ans avant de pouvoir poser la première pierre d'un champ photovoltaïque, on ne peut pas continuer comme ca", prévient-il.

Octobre marquera surtout le coup d'envoi de l'examen des projets de budget 2023, de l'Etat et de la Sécurité sociale.

Ce premier marathon budgétaire du quinquennat constitue une épreuve de force, faute de majorité absolue pour les macronistes à l'Assemblée. "Le budget, c'est risqué, l'opposition ne le vote jamais", prévient un cadre socialiste.

Les LR qui ont soutenu le gouvernement sur le paquet pouvoir d'achat ne "le voteront pas", pense aussi un ministre, plutôt tenté de chercher l'abstention de la droite. Selon lui, le budget de la Sécu sera le plus délicat: "ils vont tous nous expliquer qu'il faut plus pour l'hôpital. Et pas un ne va dire qu'il faudrait une meilleure organisation des soins".

Ecartée par la majorité et LR cet été, la piste d'une taxe sur les "superprofits" de groupes comme TotalEnergies ou CMA CGM va revenir dans les débats. Les conclusions d'une "mission flash" sur le sujet sont attendues début octobre.

"Le sujet n'est pas tabou mais demande d'aller au-delà du slogan", juge le chef des députés LR Olivier Marleix.

Le président Insoumis de la commission des Finances Eric Coquerel pense que la position du gouvernement sur le sujet "n'est pas tenable".

Côté syndical, la CGT et Solidaires ont appelé à "une journée de grève interprofessionnelle" le 29 septembre pour réclamer des hausses de salaires. Et les syndicats se préparent à monter au front contre la réforme des retraites, alors qu'Emmanuel Macron vise une "première entrée en vigueur" à l'été 2023.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Le Sénat adopte un plan de lutte contre le frelon asiatique qui met fin à 20 ans d’inaction publique 

Le Sénat a adopté à l'unanimité, le 11 avril 2024, un plan de lutte contre le frelon asiatique qui met fin au désengagement de l’État en la matière et qui met à mal la filière apicole et les pollinisateurs sauvages. ”Une victoire importante et une avancée majeure, vingt ans après la détection de cette espèce sur le territoire national”, pour Jean-François Longeot, sénateur du Doubs. 

Haut Conseil des finances publiques : le gouvernement n’a “pas les moyens” de réaliser des baisses d’impôts sèches

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé mercredi 17 avril 2024 que le gouvernement "n'avait pas les moyens" au vu de l'état de ses finances publiques, de faire des "baisses d'impôts sèches", contrairement aux promesses de l'exécutif.

Élections européennes du 9 juin 2024 : modalités pour s’inscrire et voter

Le 9 juin 2024, les Français en âge de voter et les ressortissants d’un État-membre de l’Union européenne résidant en France seront appelés à voter pour l’élection des représentants de la France au Parlement européen. Comment s'inscrire sur les listes électorales et voter ?

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Pancartes brandis par les élus RN en conseil régional : les réactions s’enchaînent…

+ Plainte du MRAP • Suite aux pancartes "Violeurs étrangers dehors" brandis par les élus du Rassemblent nationale en soutien au collectif Némésis durant le conseil régional du 11 avril 2024, les réactions s’enchainent… Pour rappel, Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région, a indiqué son intention de porter plainte.

Un mot de vocabulaire nazi entendu en plein conseil régional Bourgogne Franche-Comté : l’élu regrette

+ Droit de réponse de Thomas Lutz • Jeudi 11 avril 2024, un membre du groupe Rassemblement national au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, aurait employé une expression empruntée au vocabulaire nazi lors de l’Assemblée plénière qui se tenait à Dijon, est-il dénoncé dans un communiqué de presse de la Région.

Bourgogne-Franche-Comté : Marie-Guite Dufay veut porter plainte contre des élus RN après des pancartes anti-immigrés en plein conseil

Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a annoncé jeudi 11 avril 2024 son intention de porter plainte pour "incitation à la haine" contre des élus du Rassemblement national qui ont brandi des pancartes anti-immigration en séance plénière.

”Violeurs étrangers dehors” : les élus du RN brandissent des pancartes en conseil régional de Bourgogne Franche-Comté

En soutien au collectif Némésis dont l’une des militantes avait brandi une pancarte ”Violeurs étrangers dehors” lors du Carnaval de Besançon le 7 avril, chacun des élus du Rassemblement national ont, à leur tour, affiché cette même pancarte lors de l’assemblée plénière au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté ce jeudi 11 avril.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 0.47
nuageux
le 19/04 à 3h00
Vent
2.1 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
94 %