Retraites : pour Philippe, il reste une marge de négociations

Publié le 18/10/2019 - 10:57
Mis à jour le 18/10/2019 - 11:03

« Beaucoup de questions sont ouvertes »: en débat jeudi soir dans le Jura à Lons-le-Saunier, Édouard Philippe a martelé qu’une marge de négociation subsistait dans la réforme des retraites, notamment sur la période de transition vers le futur système.

Édouard Philippe à Lons-le-Saunier our parler de la réforme des retraites © Capture  ©
Édouard Philippe à Lons-le-Saunier our parler de la réforme des retraites © Capture ©

Face au public devant une centaine de Jurassiens, à défaut de pouvoir argumenter sur une copie déjà écrite, M. Philippe a  tenté de répondre aux doutes et inquiétudes sur les grands principes de la réforme: pourquoi élaborer un système par points ? Comment la pénibilité, le nombre d’enfants, seront pris en compte ? Quid des carrières longues ? Que deviendront les réserves des régimes actuellement excédentaires ?

A l’image d’Emmanuel Macron, qui avait inauguré le format le 3 octobre à Rodez devant 600 personnes, le Premier ministre devrait répéter l’exercice « une ou deux fois » d’ici à Noël, dixit son entourage.

Alors que la contestation semble s'organiser face à la réforme, avec l'ébauche d'une unité syndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires) pour battre le  pavé le 5 décembre aux côtés de mouvements étudiant (UNEF) et lycéens (Fidl, MNL, UNL), l'exécutif tente de déminer le terrain.

Devant une centaine de personnes jeudi soir - principalement des parents d'élèves de Lons-le-Saunier et de la commune voisine de Montmorot - le Premier ministre l'a répété: l'élaboration du nouveau système universel par points, qui fusionnera les 42 régimes existants, "ça doit être transparent et ça doit être discuté".

Une borne a d'ores et déjà posée: le projet de loi devra être voté au Parlement d'ici l'été prochain.

Le souhait d'un acte 2 du quinquennat plus participatif et délibératif a aussi incité Emmanuel Macron à mettre sur pied en amont une concertation citoyenne jusqu'à la fin de l'année. Et ce même si les partenaires sociaux ont déjà été largement consultés pour bâtir le rapport du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, remis mi-juillet et qui sert de base à la future loi.

L'exécutif est donc embarqué dans un exercice périlleux: comment débattre d'un sujet hautement technique et donc "un peu aride" - dixit Édouard Philippe jeudi - touchant tous les Français et suscitant à ce titre "toujours une réaction", en apportant la garantie qu'existent des marges de manoeuvre ?

"Il y énormément de choses qui ne sont pas décidées. Il y a beaucoup de questions qui sont ouvertes" Édouard Philippe sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté

L'attention s'est focalisée ces dernières heures sur la date d'entrée en application de la réforme.

"Pas pour demain matin"

Dans un document de travail remis aux partenaires sociaux et que l'AFP s'est procuré, M. Delevoye rappelle ainsi sa proposition d'une "entrée en vigueur en 2025", qui reviendrait à "appliquer la réforme, au plus tôt, à la génération née en 1963".

Mais "d'autres options sont soumises à la concertation", ajoute-t-il, évoquant une mise en œuvre "à partir de générations postérieures", voire seulement pour les "nouveaux entrants sur le marché du travail". Des pistes déjà mentionnées, presque mot pour mot, dans le rapport remis mi-juillet par M. Delevoye à M. Philippe, mais qui ont soudainement repris du relief et donné l'impression d'un "bougé" à la tête de l'Etat.

Le président des Républicains Christian Jacob a ainsi estimé que l'exécutif "met la poussière sous le tapis" et "annonce la réforme pour le quinquennat d'après".

"On se fixe l'entrée dans le système en 2025", a rappelé M. Philippe jeudi soir. "Ce n'est pas pour demain matin. On n'a pas du tout envie d'y aller à toute vitesse. On a envie de bien faire", a-t-il ajouté.

Pour le Premier ministre, "il ne s'agit pas de reculer, d'avancer ou de bousculer", mais plutôt "de discuter et de prendre une décision éclairée, négociée et concertée".

Déjà en septembre devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese), M. Philippe avait assuré n'avoir "aucun tabou" et émis l'hypothèse d'une application décalée "pour certains régimes", évoquant des périodes de transition de 15 ans.

Retraite : revivez le débat d'Édouard Philippe dans le Jura

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Pierre Moscovici défend l’indépendance de la Cour des comptes pour sa dernière audition à l’Assemblée

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a vigoureusement défendu l'indépendance de celle-ci, "ni pouvoir ni contre-pouvoir", pour sa dernière audition mardi 9 décembre devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, consacrée au pacte Dutreil.

Saint-Vit : un collectif d’habitants prépare une liste citoyenne pour les municipales 2026

Un groupe de Saint-Vitoises et de Saint-Vitois annonce, dans un communiqué du 8 décembre 2025, la constitution d’une liste citoyenne baptisée “Saint-Vit ensemble” pour les élections municipales de 2026. Cette initiative, présentée comme locale et indépendante de tout parti, repose sur une organisation collégiale visant à “construire un projet réellement partagé et représentatif de la diversité de la commune”.

Budget de la Sécu : les députés votent sur le projet de loi ce mardi

C’est ce mardi 9 décembre 2025 que les députés doivent se prononcer sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Lundi, à la veille d'un scrutin qui s'annonce extrêmement serré, le patron du PS Olivier Faure a appelé ses députés à voter pour le projet de budget de la Sécurité sociale, menacé de rejet par les refus de LR et d'Horizons de le soutenir. De son côté, le gouvernement a multiplié les gestes pour tenter de convaincre, notamment les Ecologistes.

Dermatose nodulaire contagieuse : plusieurs élus du Doubs apportent leur “soutien total aux éleveurs de Pouilley-Français et à leur famille”

Plusieurs parlementaires du Doubs, la présidente du Département du Doubs et le président de l'association des maires ruraux du Doubs ont souhaité réagir ce mois de décembre 2025 au sujet au sujet des cas de dermatose nodulaire contagieuse de Pouilley-Français.

Dermatose nodulaire : à Besançon, Genevard appelle à un strict respect du protocole sanitaire

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pourrait tuer 10% des bovins en France si le strict protocole sanitaire en vigueur n'était pas respecté, a mis en garde samedi 6 décembre 2025 la ministre de l'Agriculture, venue défendre à Besançon le récent abattage d'un troupeau de 83 vaches dans le Doubs.

Dermatose nodulaire : la ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rendra ce samedi à Besançon

Pour rappel, un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans le Doubs le 28 novembre 2025 dans une exploitation de Pouilley-Français. La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est attendue ce samedi 6 décembre 2025 à Besançon pour faire un point sur la situation sanitaire dans le département à la préfecture du Doubs.

Municipale 2026 à Besançon : le syndicat de la filière des musiques actuelles adresse ses questions aux candidats

Dans la perspective des prochaines élections municipales des 15  et 22 mars 2026, le syndicat de la filière des musiques actuelles (SMA) souhaite engager un dialogue avec les diverses formations politiques. C’est pourquoi, il adresse un questionnaire aux candidats à l’élection municipale de Besançon…

83 vaches abattues à Pouilley-Français : LFI dénonce une “stratégie sanitaire dépassée et destructrice”

Suite à la décision du juge des référés du tribunal administratif de Besançon qui a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français, 83 vaches ont été abattues ce 2 décembre 2025 en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse. Ce même jour, de nombreux agriculteurs s’étaient réunis pour s’opposer à cette décision. La France Insoumise du Doubs a souhaité réagir.

La Ville de Besançon repense le stationnement en centre-ville pour les professionnels

VIDÉO • Parmi les points à l’ordre du jour du prochain conseil municipal de Besançon qui aura lieu jeudi 4 décembre 2025, les élus auront à se prononcer sur plusieurs sujets, dont celui concernant le stationnement des artisans et des professionnels de santé dans le centre-ville bisontin. 

La Bourgogne–Franche-Comté organise ses premières Assises régionales de l’International

Les premières Assises régionales de l’International se sont tenues le 2 décembre 2025 à Dijon, réunissant plus de 140 participants issus d’entreprises, d’universités, d’associations, de collectivités et de la société civile.

Municipales 2026 : Nicole Friess mènera la liste “Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs” à Besançon

Nicole Friess a annoncé samedi 29 novembre 2025 par voie de communiqué qu’elle conduira la liste "Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs" lors des prochaines élections municipales à Besançon. La candidate inscrit cette démarche dans une volonté de porter un programme centré sur la défense du monde du travail.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 12.66
couvert
le 10/12 à 15h00
Vent
1.9 m/s
Pression
1023 hPa
Humidité
83 %