Russes et Américains se parlent à Genève pour tenter de désamorcer la crise ukrainienne

Publié le 21/01/2022 - 09:32
Mis à jour le 21/01/2022 - 09:39

Les chefs de la diplomatie américaine et russe se sont donné une poignée d’heures ce vendredi 21 janvier 2022 à Genève pour une ultime tentative de désamorcer la crise ukrainienne, Washington soupçonnant Moscou de vouloir envahir son voisin malgré des menaces de lourdes représailles.

La rencontre entre Sergueï Lavrov et Antony Blinken dans un palace du bord du Léman est le dernier pas de deux d'un intense ballet diplomatique qui avait commencé il y a 11 jours, déjà à Genève, entre leurs adjoints. Ils avaient convenu de continuer à se parler malgré les fortes divergences de vues et la centaine de milliers de soldats russes massés aux frontières de l'Ukraine.

Si la séquence diplomatique du 10 janvier avait duré près de huit heures, le face-à-face Blinken-Lavrov ne devrait pas excéder deux heures. Les deux hommes, négociateurs chevronnés, se connaissent depuis de nombreuses années. Antony Blinken a la réputation d'un calme inébranlable, Sergueï Lavrov est plus sanguin et a le verbe mordant.

Mais que peuvent-ils se dire ?

"Nous sommes confrontés à des problèmes complexes et les résoudre prendra du temps. Je ne m'attends pas à ce que nous les réglions à Genève", a dit jeudi à Berlin M. Blinken, qui table sur une "compréhension mutuelle" et une désescalade côté russe pour apaiser les tensions.

Mercredi, le président Joe Biden a jugé que son homologue Vladimir Poutine "va entrer" en Ukraine et il lui a promis "une réponse rapide, sévère et unie des Etats-Unis et de nos alliés" si l'armée russe franchit la frontière.

  • Le Kremlin a dénoncé jeudi les remarques "déstabilisatrices", qui pourraient donner des idées "aux têtes brûlées parmi les représentants ukrainiens".

La Russie, qui soutient déjà la rébellion dans l'est du pays qui a fait plus de 13.000 morts depuis 2014, et a annexé la Crimée, nie tout projet d'invasion. Mais le Kremlin insiste sur des garanties écrites pour sa sécurité, y compris sur la promesse que Kiev n'intègrera pas l'Otan et que l'Alliance ne cherche pas à s'étendre dans ce qu'elle considère comme son pré-carré.

Les Etats-Unis ont déjà opposé une fin de non-recevoir à ces demandes, jugées déraisonnables.

Nouvelle guerre froide ?

Antony Blinken arrive à Genève après une tournée express qui l'a mené de Kiev à Berlin, la ville symbole de la réunification de l'Europe après la guerre froide, pour y discuter avec les alliés allemands, français et britanniques.

"Laisser la Russie violer ces principes en toute impunité nous ramènerait tous vers des temps plus dangereux et plus instables, lorsque ce continent - et cette ville - étaient coupés en deux, séparés par un no man's land quadrillé par des patrouilles de militaires, et lorsque la menace d'une guerre totale pesait lourdement sur la vie de chacun", a rappelé M. Blinken dans un discours prononcé avant son départ pour la Suisse.

"Cela enverrait également le message, à d'autres à travers le monde, que ces principes peuvent être sacrifiés", a-t-il mis en garde.

Mais la porte n'est pas tout à fait fermée pour autant, l'administration Biden ayant répété à plusieurs reprises qu'elle était prête à discuter des craintes des Russes pour leur sécurité. Lors des premiers entretiens la semaine dernière en Suisse, la secrétaire d'État adjointe américaine Wendy Sherman a proposé de s'inspirer du défunt traité de désarmement sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), signé pendant la Guerre froide avec Moscou.

  • En 2019, l'ancien président américain Donald Trump s'était retiré du traité, accusant la Russie de violations.

Mercredi, le président Biden s'est dit prêt à un nouveau sommet avec Vladimir Poutine, après celui du 16 juin 2021 à Genève.

La Russie n'a pas dit non aux propositions sur les missiles et les manoeuvres mais rappelé que là n'était pas l'essentiel. Pour faire bonne mesure, elle a annoncé jeudi des manoeuvres navales d'envergure en janvier et février dans l'Atlantique, l'Arctique, le Pacifique ou encore la Méditerranée.

Le chef de la diplomatie américaine a exhorté mercredi Vladimir Poutine à choisir la "voie pacifique" et il a aussi fait clairement savoir qu'il ne proposerait pas de réponses écrites aux demandes très détaillées faites il y a quelques semaines par les Russes sur les points de contentieux.

Pour Washington l'heure tourne, et la semaine dernière les Etats-Unis ont accusé la Russie d'avoir "prépositionné" des agents en Ukraine pour mener une opération qui puisse servir de "prétexte pour une invasion".

MM. Lavrov et Blinken s'adresseront séparément à la presse à l'issue de la rencontre.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Pierre Moscovici souhaite un candidat social-démocrate à la présidentielle

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a souhaité lundi 17 novembre 2025 qu'il y ait un candidat social-démocrate à l'élection présidentielle de 2027, "respecté au-delà des frontières" françaises, tout en indiquant n'y avoir jamais pensé pour sa part.

Élections municipales 2026 : le socialiste Teddy Bénéteau de Laprairie rejoint Anne Vignot

Il avait déjà appelé à voter pour Anne Vignot en 2020, l’ancien conseiller municipal socialiste sous les mandats de Jean-Louis Fousseret, Teddy Bénéteau de Laprairie, a renouvelé son soutien à la maire sortante pour l’élection municipale bisontine de 2026. 

Municipales 2026 : Besançon Maintenant inaugure son nouveau QG

Déjà ouverte depuis plusieurs mois, le local de Besançon Maintenant, porté par son chef de file Ludovic Fagaut, a "pris une nouvelle dimension" depuis son inauguration le 15 novembre dernier en devenant le QG de campagne du candidat à l’élection municipale bisontine de mars 2026. 

Dérapage verbal : les Républicains du Doubs demandent des excuses de la part de Jacques Ricciardetti (RN)

Dans un communiqué de presse du 15 novembre 2025, les Républicains du Doubs ont fait savoir qu’ils condamnaient fermement les propos tenus par Jacques Ricciardetti à l’encontre de Jacques Grosperrin lors de la dernière session du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et qu’ils encourageaient l’élu à présenter ses excuses.  

“Besançon vivante, juste et humaine” : Anne Vignot lance sa campagne pour les municipales 2026

La maire sortante Anne Vignot (Europe Écologie – Les Verts) a officiellement lancé, mercredi 12 novembre 2025 à la Maison du peuple, rue Battant à Besançon, sa campagne pour les élections municipales de 2026. Entourée de représentant(e)s de huit formations de gauche et écologistes, la candidate a présenté une "liste d’union" placée sous le slogan : "Besançon, vivante, juste et humaine."

Le sénateur Olivier Rietmann veut renforcer la lutte contre les retards de paiement

Olivier Rietmann, sénateur LR de la Haute-Saône et président de la délégation sénatoriale aux entreprises, a déposé une proposition de loi le 12 novembre 2025 visant à réduire les retards de paiement entre entreprises et acteurs publics. L’objectif affiché : lutter contre les défaillances d’entreprises, dont le nombre devrait atteindre 69.000 en 2025.

Le RN veut interdire un concert en faveur d’Urgence Palestine, sous le coup d’une procédure de dissolution

Le Rassemblement national a interpellé le Préfet du Jura à propos de la tenue d’un concert organisé à Arbois mardi 11 novembre. Selon le communiqué diffusé par les élus du parti, l’évènement est porté par "des collectifs d’extrême-gauche" et les fonds récoltés doivent être reversés à l’association Urgence Palestine.

Municipales 2026 : le Parti communiste reste avec Anne Vignot et déterminé à unir la gauche

Réuni ce samedi 8 novembre, le Parti communiste français - section de Besançon a largement voté en faveur d’une nouvelle alliance avec la liste menée par la maire sortante Anne Vignot (EELV) pour les élections municipales de 2026. Le résultat du vote interne est sans appel : 97,93 % des 90 votants ont approuvé cette reconduction de l’union.

Municipales 2026 à Besançon : le Parti radical de gauche rejoint la liste de Jean-Sébastien Leuba

Après avoir soutenu Nicolas Bodin, candidat dissident du Parti socialiste, le Parti radical de gauche s’est finalement rallié au collectif Besançon Forte et Solidaire, conduit par Jean-Sébastien Leuba, a-t-on appris dans un communiqué du 6 novembre 2025. Ce rassemblement regroupe désormais des membres de la société civile, CAP21, Place publique, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.33
peu nuageux
le 18/11 à 15h00
Vent
1.46 m/s
Pression
1020 hPa
Humidité
77 %