Une victime d'un prêtre accusé de nombreux abus sexuels témoigne

Publié le 13/02/2017 - 11:06
Mis à jour le 13/02/2017 - 11:07

Il a subi environ « 200 viols » par un prêtre qui a fait selon lui « plus de 100 » autres victimes: le catholique suisse Daniel Pittet témoigne de son combat contre les abus sexuels.

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Daniel Pittet, 57 ans, qui vit dans le canton suisse de Fribourg, a rencontré le pape en 2015. François a accepté de préfacer son ouvrage, "Mon Père, je vous pardonne" (éditions Philippe Rey), en notant que "des témoignages comme le sien" font "la lumière sur une terrible obscurité dans la vie de l'Eglise", touchée par des scandales pédophiles de la France à l'Australie.

  • Cet ancien moine a attendu près de vingt ans avant de se confier à la justice ecclésiastique, après avoir appris que Joël Allaz, frère capucin suisse, avait fait au moins une autre victime. Le prêtre a été prestement déplacé en France, dans le diocèse de Grenoble, où il a été nommé en 1989 dans une paroisse couvrant quatre communes.

 En 2003, à la suite de nouveaux soupçons, le père Allaz est transféré à la fraternité des capucins de Bron, près de Lyon, sans ministère pastoral. Mais il faudra attendre de nouvelles révélations pour qu'une enquête de police soit diligentée: elle fera état en 2008 de 24 victimes d'abus sexuels - pour la plupart prescrits - commis entre 1958 et 1995, en Suisse et en France.

 Son livre pourrait délier les langues ...

Joël Allaz sera condamné à deux ans de prison avec sursis en décembre 2011. Daniel Pittet a été reconnu comme victime et indemnisé par son diocèse de Fribourg et l'ordre des frères mineurs capucins. Mais une enquête de la justice ecclésiastique, ouverte en 2002 à Grenoble, a été refermée l'année suivante "pour manque de preuves""Jamais réduit à l'état laïc", déplore Daniel Pittet, Joël Allaz, 76 ans aujourd'hui, vit toujours en communauté, en Suisse. "Il peut quand même sortir de son couvent...", glisse sa victime, convaincue qu'"un pédophile pervers le reste toute sa vie".

 Son livre pourrait délier les langues en Isère. "Il n'est pas question de procès, mais de vérité: il faut que l'Eglise reconnaisse ses torts", dit un père dont les enfants avaient été confiés à Joël Allaz pour la catéchèse. "Au lieu de le remettre sur le droit chemin", en le déplaçant en France, la hiérarchie catholique "a mis le loup dans la bergerie", accuse-t-il. 

(Source : AFP)

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