Selon ce plan présenté lors d’une séance de négociations avec les organisations syndicales, le constructeur automobile aux 14 marques entend renouveler l’accord de rupture conventionnelle collective (RCC) qui prend fin au 31 mars et avait conduit au départ de 1 380 salariés en 2021, uniquement via des mesures de départs volontaires. "La direction propose cette fois-ci un accord sur deux ans mais il n’y a rien de neuf", a assuré Christine Virassamy, déléguée syndicale centrale CFDT.
"On attend surtout des garanties sur les embauches en CDI", a-t-elle complété, conditionnant la participation de son syndicat à cet accord à "des engagements chiffrés de la direction". Car cette annonce "va nuire à la performance et au rendement des usines", prévoit Mme Virassamy.
Du côté de la CGT, "c’est une politique qu’on ne peut pas cautionner", a insisté Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central. "Le groupe s’apprête à afficher un profit record et durant ces deux dernières années, avec le Covid-19, on a eu le licenciement de milliers d’intérimaires et on est en sous-effectif comme jamais", a-t-il ajouté.
Le constructeur automobile a insisté de son côté sur le "contexte marqué par la transition technologique que nous devons accompagner" pour justifier ce plan, tout en "maintenant l’employabilité des salariés".
Reconversion vers l'électrique
"3 600 personnes ont changé de poste en 2021", a affirmé à l’AFP un porte-parole de l’entreprise, ajoutant que ce plan de départs volontaires s’inscrit dans la volonté de reconversion d’une partie des salariés du thermique vers l’électrique.
Stellantis, groupe fondé en 2021 avec la fusion de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler, doit présenter ses résultats pour l’année 2021 le 23 février et s’est fixé un objectif ambitieux de marge opérationnelle d’environ 10%. D’après la CFDT, les effectifs de Stellantis (ex-PSA) en France ont fondu, passant de 70.000 à 40.000 salariés en 15 ans. "Le premier plan de redéploiement des emplois et des compétences date de 2007 avec 1 700 départs", a rappelé Christine Virassamy. Selon une autre source syndicale, "on est sur une moyenne de 1 300 départs par an depuis 2008".
(AFP)