Alors que ce qui est devenu "l’affaire Léonarda" suscite des déclarations de nombre de politiques (lire nos articles ci-dessous), Eric Alauzet, député EELV du Doubs, a pris lui aussi la parole pour préciser que le préfet du Doubs n'était pas informé de la situation lorsque la jeune Léonarda a été remise à la police lors d'une sortie scolaire organisée par son collège.
Un dérapage selon Eric Alauzet
"Le préfet n'a pas été informé de la situation, donc c'est difficile de le mettre en cause", a expliqué mardi 15 octobre à la presse le député, qui connaît bien la famille, en racontant les circonstances de l'expulsion. Selon lui, "c'est un dérapage qui est le résultat de conditions fortuites". "Ce n'était pas prévu comme ça. Le programme prévu, c'était d'aller chercher la famille de bonne heure pour aller à l'aéroport", a-t-il dit.
Le matin du 9 octobre, "tout le monde était là dans la famille, les cinq enfants, la police, le maire de Levier, l'ancien maire. Il en manquait une, Leonarda". "L'ancien maire, qui connaît bien Leonarda, l'appelle sur son portable et là tout le monde s'aperçoit qu'elle était dans le bus scolaire car elle avait dormi chez une copine". "C'est à ce moment-là que les officiers de police auraient sans doute dû en référer à leur hiérarchie. Ils n'ont pas pris la bonne décision au bon moment", a-t-il estimé.
Eric Alauzet était déjà intervenu auprès du préfet pour que "l'expulsion permette au moins le regroupement familial" parce que "le père était en rétention en Alsace, la famille dans le Doubs et il avait été question un moment que la famille soit expulsée dans des pays différents". Mais davantage qu'à des personnes, le député en veut surtout au "climat délétère" de notre pays "qui peut amener des dérapages". "Il y a trop de situations de rejet et de stigmatisation", a-t-il ajouté.
Le préfet du Doubs ne doit pas être "la victime expiatoire"
Xavier Bertrand, député UMP de l'Aisne, a déclaré, quant à lui ce mercredi 16 octobre, souhaiter que le préfet du Doubs ne soit pas "la victime expiatoire" de l'affaire Léonarda. Le gouvernement et la majorité ont "un problème avec l'application de la loi républicaine" concernant les reconduites à la frontière et les expulsions,
a accusé l'ancien ministre sur France 3. Or "il n'y a rien au-dessus des lois de la République". Il a déploré "la cacophonie au sein du gouvernement sur un sujet essentiel". Bien sûr "qu'il y a l'émotion, des questions qui se posent", "à l'enquête" d'y répondre, a-t-il dit.
M. Bertrand a indiqué avoir l'impression de revivre la polémique sur les Roms qui avait opposé les ministres Manuel Valls et Cécile Duflot. "Avec une fois encore une personnalité aux abonnés absents, le président de la République, François Hollande".
"Qu'on n'aille pas nous chercher une victime expiatoire en la personne du préfet", a encore averti l'ancien ministre du Travail.
(avec AFP)