Au bord de l'explosion, le PS soumet à son parlement l'accord avec LFI

Publié le 05/05/2022 - 14:52
Mis à jour le 05/05/2022 - 14:52

Le Parti socialiste soumet ce jeudi soir à son parlement interne l’accord historique noué avec La France insoumise pour les législatives, une « bataille titanesque » au moment où le parti menace d’exploser, plusieurs grandes figures rejetant l’alliance.

Le premier secrétaire Olivier Faure et ses lieutenants se sont épuisés à négocier, jour et nuit, un accord avec LFI, comme l'avaient auparavant obtenu écologistes et communistes, permettant d'être en situation de sauver la plupart des députés sortants socialistes.

  • Mais ils ne sont pas au bout de leur peine. Le vote de ce texte à partir de 19h00 au Conseil national, organisé en visioconférence et en présentiel au siège d'Ivry-sur-Seine, leur promet quelques sueurs froides.

Ils se sont d'ailleurs donné 24 heures pour tenter de convaincre les 300 membres de ce parlement, où ils sont pourtant a priori majoritaires. "Ce ne sera pas une formalité, bien au contraire", a confié l'entourage d'Olivier Faure à l'AFP mercredi. "Il y aura des déçus, chez les fédérations moins servies que d'autres" parmi les 70 circonscriptions obtenues.

Le porte-parole du PS Pierre Jouvet, négociateur en chef de l'accord, en convient sur France Info: "Ca va être une bataille titanesque parce que j'entends ce qui peut se dire, j'entends les colères qui peuvent être provoquées notamment sur la répartition des circonscriptions".

"Nous sommes clairement dans un espace qui est celui de la gauche et nous devons considérer qu'aujourd'hui la gauche a besoin de se rassembler pour pouvoir gagner", a expliqué M. Faure jeudi sur RMC et BFMTV pour justifier cette alliance, tout en se défendant d'être "devenu Insoumis dans la nuit".

Des députés sortants sacrifiés ?

Selon la liste consultée par l'AFP, une bonne vingtaine de circonscriptions sont gagnables. Mais trois sortants ont été sacrifiés : David Habib dans les Pyrénées-Atlantiques, Christian Hutin dans le Nord et Michèle Victory dans l'Ardèche. Auxquels s'ajoute la 1ère circonscription dans la Loire de Régis Juanico (Générations), que le PS pensait récupérer.

L'Assemblée sortante compte vingt-six députés PS, plus trois apparentés.

Malgré des "réserves concernant l'Europe", la maire de Lille Martine Aubry, figure historique du parti, a soutenu l'accord, estimant que "les électeurs de gauche ont exprimé lors du premier tour des élections présidentielles une forte aspiration au rassemblement et à l'unité".

Plusieurs maires de grandes villes ont également appelé à le soutenir, parmi eux Johanna Rolland (Nantes), qui avait dirigé la campagne d'Anne Hidalgo à l'Elysée, Benoît Payan (Marseille) ou encore Mathieu Klein (Nancy).

La direction socialiste fait toutefois face à la fronde de personnalités du parti, qui étaient déjà critiques ces dernières années mais ont laissé éclater leur colère à mesure que l'accord prenait consistance.

François Hollande a ainsi "récusé l'accord sur le fond et les circonscriptions", tandis que son ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a mis sa menace à exécution en quittant le parti. Autre ex-chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault a déploré auprès de l'AFP un "rafistolage" et une "forme de démission" qui risque de fracturer le PS.

Ils s'offusquent tous d'une alliance avec un Jean-Luc Mélenchon antagoniste historique du PS. Mais aussi de l'inclusion dans l'accord de la "désobéissance" aux traités européens en cas de blocage pour appliquer le programme, ou encore de nombreuses mesures sociales qu'ils estiment impossibles à financer.

"C'est une grande tristesse de voir ça, c'est mon histoire politique qui s'en va", confie à l'AFP François Rebsamen, maire de Dijon, ancien ministre de François Hollande, qui a soutenu Emmanuel Macron à la présidentielle.

"Je disais PS = Parti sectaire, cela devient PS = Parti soumis", "tout cela pour quelques circonscriptions, comme si c'est ce qui allait sauver le PS", soupire-t-il.

La présidente de la région Occitanie Carole Delga a d'ores et déjà présenté des candidats hors accord. La présidente du groupe socialiste à l'Assemblée, Valérie Rabault, a fait savoir en interne qu'elle ne soutiendrait pas l'accord, selon un message consulté par l'AFP.

Les critiques fusent également à droite contre "l'union populaire" et Jean-Luc Mélenchon, à l'image de Christian Jacob, le président du parti Les Républicains (LR). "Il est dans le même rôle qui était celui de Marine Le Pen à l'élection présidentielle: Emmanuel Macron avait besoin de quelqu'un pour jouer l'idiot utile".

Le président de la Commission des finances de l'Assemblée Eric Woerth (ex-LR rallié à la majorité présidentielle) a dénoncé une alliance "contre-nature" y voyant "la prise de pouvoir idéologique de l'extrême gauche sur la gauche toute entière".

(SOURCE AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

La Ville de Besançon simplifie le stationnement en centre-ville pour les artisans et professionnels de santé

VIDÉO • Parmi les points à l’ordre du jour du prochain conseil municipal de Besançon qui aura lieu jeudi 4 décembre 2025, les élus auront à se prononcer sur plusieurs sujets, dont celui concernant le stationnement des artisans et des professionnels de santé dans le centre-ville bisontin. 

La Bourgogne–Franche-Comté organise ses premières Assises régionales de l’International

Les premières Assises régionales de l’International se sont tenues le 2 décembre 2025 à Dijon, réunissant plus de 140 participants issus d’entreprises, d’universités, d’associations, de collectivités et de la société civile.

Municipales 2026 : Nicole Friess mènera la liste “Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs” à Besançon

Nicole Friess a annoncé samedi 29 novembre 2025 par voie de communiqué qu’elle conduira la liste "Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs" lors des prochaines élections municipales à Besançon. La candidate inscrit cette démarche dans une volonté de porter un programme centré sur la défense du monde du travail.

Marché de Noël à Besançon : LFI dénonce “la logique du profit”

La France insoumise (LFI) Besançon exprime ses préoccupations quant au changement d’organisation du marché de Noël, place Granvelle. Dans un communiqué du 28 novembre, journée d’ouverture des festivités, le parti réagit aux inquiétudes formulées par certains exposants concernant le coût des chalets et les conditions d’accueil.

Face aux menaces russes, Emmanuel Macron va présenter un service militaire nouvelle génération

Emmanuel Macron doit présenter jeudi 27 novembre 2025 dans les Alpes un nouveau service militaire volontaire, plus long et nettement plus militarisé que le service national universel (SNU). L’objectif affiché : renforcer les capacités des armées face à la montée des menaces russes et constituer un vivier de jeunes mobilisables en cas de conflit.

La maire de Besançon appelle l’État à renforcer les moyens contre les violences faites aux femmes

À la suite du féminicide récemment survenu à Besançon et d’un quadruple féminicide le même jour en France, la maire de Besançon, Anne Vignot, a adressé le 25 novembre 2025, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, un courrier à la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. Elle y relaie les inquiétudes locales sur la persistance des violences malgré les dispositifs existants.

Protoxyde d’azote : Laurent Croizier tire la sonnette d’alarme

Dans un communiqué du 25 novembre 2025, le député du Doubs a évoqué le "fléau de plus en plus récurrent" concernant l’usage détourné du protoxyde d’azote notamment chez les jeunes et a insisté sur la nécessité de définir un cadre législatif "strict" lors de la réunion d’un groupe parlementaire et d’élus locaux au ministère de l’Intérieur. 

Commission permanente : la Région Bourgogne – Franche-Comté vote 61,2 M€ de financements

Réunis à Besançon vendredi 21 novembre 2025, les élus régionaux ont adopté 61,2 millions d’euros de financements destinés à soutenir l’économie, la transition écologique, la formation, le tourisme et l’attractivité locale. Cette enveloppe vise à "soutenir l’économie, la transition écologique, la formation et l’attractivité des territoires".

Ensemble! valide sa dissolution et acte la création d’une nouvelle dynamique politique avec L’Après

Ensemble!, Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire, a annoncé sa dissolution volontaire à compter du 15 décembre 2025. Cette décision marque l’aboutissement d’un processus engagé de longue date. Pour autant, ses adhérent(e)s n’arrêtent pas leur engagement à cette décision, en rejoignant L’Après. Explications.

Marie-Guite Dufay et Dominique Voynet appellent à “l’union des forces de la gauche et de l’écologie” à Besançon

Municipales 2026 • L’ancienne présidente socialiste de la Région Bourgogne - Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, et la députée écologiste du Doubs, Dominique Voynet, publient une lettre ouverte ce lundi 24 novembre appelant à l’unité de la majorité municipale sortante autour de la maire Anne Vignot (EELV), en vue des prochaines échéances locales. 

Municipale 2026 : la liste Besançon Forte et Solidaire de Jean-Sébastien Leuba “dans une dynamique de construction”

La liste Besançon Forte et Solidaire portée par le candidat socialiste Jean-Sébastien Leuba à la mairie de Besançon a tenu ce vendredi 21 novembre 2025 une conférence de presse dans la capitale comtoise. Parmi les points évoqués, l’apport du Parti radical de gauche, quelques tacles au candidat LR Ludovic Fagaut, un appel aux citoyens désireux de s’investir et des discussions avec Anne Vignot qui semblent toujours en cours. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 7.1
nuageux
le 04/12 à 12h00
Vent
1.7 m/s
Pression
1007 hPa
Humidité
93 %