Le théâtre est alors plongé dans l'obscurité laissant place aux danseurs immobiles. L'un d'entre eux commence alors à se déshabiller, se dirige vers la fosse et tombe dans celle-ci, à la grande surprise de tous. Le spectacle est lancé, répondant déjà à ses promesses. S'enchainent alors différents tableaux mis en scène par le chorégraphe Mauro Bigonzetti qui allie tensions et fluidité en usant d'une extrême sensualité qui touche parfois à l'érotisme. Duos, trios, solos, se succèdent sur une musique de Gioacchino Rossini qui voit son rythme scandé par des gestes lents et précis jusqu'à laisser place à l'entracte.
La seconde partie intitulée « Les chambres des Jacques » débute sur un rythme entraînant qui s'émaille d'une musique au caractère plus traditionnel et festif. Pour accompagner cet élan musical, les costumes et les jeux de lumières donnent du relief à la prestation. Aszure Barton, la jeune chorégraphe nous propose alors un spectacle qui se concentre sur l'être humain et toutes les particularités qui font son quotidien, ce qui redonne tout son charme à la vie. En partageant leurs émotions oralement ainsi que de par leur gestuelle les danseurs traduisent ce charme. Un mélange de force, vivacité, fragilité, sensibilité duquel résulte un parfait équilibre, mettant en avant la maîtrise de ces danseurs.
La soirée prend fin sous les applaudissements de la salle conquise, et l'on évoque déjà le désir de renouveler une telle soirée.
Benoît Ferrero