Besançon : la parole donnée aux restaurateurs, bars et établissements de nuit

Publié le 23/04/2020 - 18:00
Mis à jour le 23/04/2020 - 17:13

Suite à la crise sanitaire et aux mesures drastiques de confinement en vigueur depuis le 17 mars 2020, de nombreux commerces ont été fortement impactés. Nous avons souhaité faire un point sur la situation de plusieurs restaurateurs, bars et établissements de nuit de Besançon…

La Cantine Gloria Mea Fides

(établissement classé dans le top 20 des meilleurs restaurants vegan en France sur le site site vegoresto.fr) a tenu à faire front et à s'investir pendant le confinement malgré les difficultés économiques :

Chloé Lardier, gérante : "Le confinement est pour nous comme pour pas mal d'établissements, une catastrophe économique qui nous oblige à puiser voire même épuiser notre trésorerie, résultat d'années de travail et d'économies. En cela c'est assez difficile psychologiquement. Nous, comme énormément d'autres n'avons pas de revenus.

Nous avons été touchés par la démarche de nos voisins Bestown qui dès le début du confinement nous ont demandé si nous voulions cuisiner afin qu'ils distribuent des repas durant des maraudes à Battant. Nous avons donc réalisé des plats trois fois par semaine à partir de récup, à partir de choses provenant de notre stock et aussi de dons et nous sommes très heureux de cette démarche. 

Nous avons toujours mis en avant le locavorisme et la conscience écologique. Nous espérons que cet événement va éveiller les consciences, de tout le monde, consommer moins, mais mieux, consommer ce qui est proche de nous, est-ce bien raisonnable aujourd'hui de manger de la souris d'agneau de Nouvelle-Zélande ? Dans le monde de demain, nous voulons apporter encore plus de transparence à nos clients, nous avons donc décidé, car nous n'avons plus qu'un seul salarié à mi-temps, de fonctionner juste sur la livraison et éventuellement sur l'emporter sur commande.

D'une part, car nous voulons continuer à travailler avec nos fournisseurs, et d'autre part, car nous aimerions nous lancer d'autres défis, comme celui de la cantine vagabonde, projet que nous avions essayé de mettre en place, mais qui nécessitait du temps et de la réflexion. Cette démarche nous la menons au travers de notre réflexion et de notre questionnaire pour bien comprendre les besoins de nos clients, taper au plus juste et construire encore quelque chose qui intègre le local et l'anti gaspi..."

Du côté de la rue Bersot, le restaurant "La pension" :

Violette, cogérante : "Il est évident que cette situation est inédite et que son impact n’est pas anodin. La décision du gouvernement de nous obliger à fermer nos établissements a été brutale et perturbante psychologiquement. L’aspect financier est ensuite apparu. En ce qui nous concerne, nous travaillons exclusivement du produit frais, de ce fait, toute notre marchandise a été perdue d’autant que le confinement a été annoncé ensuite.

Les employés sont au chômage partiel. Nous avons tout mis en œuvre pour limiter leur baisse de salaire, mais l’impact est tout de même présent. Quant à nous, dirigeants, rien n’a été prévu pour garantir notre rémunération. Notre CA a connu au mois de mars une baisse de 70%.

Quant à la sortie du confinement, je pense que celle-ci va être compliquée, car elle va nécessiter une réorganisation complète de notre métier, mais elle va également engendrer une perte de CA du fait des normes de distanciations sociales. Je crains que les licenciements soient nombreux dans un corps de métier qui recrute habituellement sans cesse.

En revanche, cette crise nous oblige aussi à nous réinventer, car les modes de consommation vont évoluer. Les craintes des consommateurs seront indéniables. Nous qui nous battons depuis cinq ans pour le « bien manger », j’espère que les mentalités évolueront dans ce sens".

Du côté des bars (qui n'ont pas pu fêter la Saint-Patrick) : Le Kilarney Pub

Xavier Racine, le gérant : "La situation est figée depuis le 14 mars à minuit, avec une baisse de chiffre d’affaire sur le mois de mars de 67%, sachant que celui-ci est important avec la St Patrick. Je n’ai rien mis en place , seulement mettre le bar en situation de dormance ( électricité, coupure des réseaux). Les quelque 250 litres de bière normalement attendus sur un jour représentent une part importante du C.A. du mois (à peu près 7%). La perte est importante dans la mesure ou les fûts entamés (et ils sont nombreux chez moi) sont perdus vu la durée de la fermeture. Cette perte ajoutée à quelques pertes de nourritures et autres s’élève à environ 1.500 euros.

Il m’est très difficile d’envisager une reprise, d’autant que l’autorisation de réouverture des commerces tels que le mien n’est pas encore actée dans le temps ni dans la forme. Je ne prépare rien de particulier à l’heure actuelle sur cette ouverture, même si j’imagine quelques idées qui me serviront peut-être ultérieurement, c’est à dire probablement après le 11 mai, ou après des informations plus précises présentées par le gouvernement. Je me plie naturellement à cette fermeture et ce confinement en ayant une pensée aux personnes qui œuvrent pour la vie des personnes touchées ainsi que pour le bien de toute la population".

Et pour les boites de nuit ? Le Teasing

Du côté des établissements de nuit, c'est le même topo. "Nous sommes tous dans le même panier", lance Cédric Constantin, un des trois gérants du Teasing. "Nous continuons à payer des loyers, des charges... Notre trésorerie fond petit à petit. Nous avons avancé des salaires et nous n'avons pas été remboursés pour l'instant. Vu qu'il y a souvent des petites lignes dans les annonces du gouvernement, on se dit qu'on aura peut-être des surprises.   

Nous avons annulé tous nos événements. Des choses étaient dans les tiroirs, mais rien n'était validé, heureusement. Quand nous avons vu la situation en Italie, nous avons laissé tomber plusieurs idées. Il fallait sinon avancer 5, 6 voir 7.000 euros pour les cachets, car il faut financer à 50 % quand on signe le contrat pour les shows case (coût total entre 10 à 15.000 euros).

Dans notre domaine, les mois de juillet et août sont plutôt calmes, car les gens partent en vacances et le mois de mars et avril sont plutôt bons. Là, c'est perdu. Avec le temps qui passe, on se dit que le 11 mai et même après, on ne nous rouvrira pas. On ne peut pas ouvrir une boite de nuit avec des imites de distanciation de 1m50... Tant qu'il n'y a pas de vaccin ou de traitement, cela va être compliqué pour nous, je pense. Nous sommes très inquiets".

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Coronavirus COVID-19

Covid-19 : le repli de l’épidémie se confirme selon l’agence régionale de santé

Avec un taux d’incidence en population générale désormais sous la barre des 400 cas pour 100/000 habitants, l’épidémie confirme son repli en Bourgogne-Franche-Comté selon les derniers chiffres de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté.  Le taux de positivité des tests perd 5 points mais reste cependant élevé à près de 25%.
 

Covid-19 : le nombre de patients testés a doublé en un mois en Bourgogne-Franche-Comté  

Le nombre de tests a "de nouveau franchi" la barre des trois millions en une semaine, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, sur fond de septième vague de l'épidémie de Covid-19. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 77.000 personnes ont réalisé un test antigénique ou PCR entre le 27 juin et le 3 juillet 2022 contre 54.000 la semaine précédente et 33.000 début juin.

Economie

L’arrêt des chantiers pendant la trêve électorale inquiète la filière des Travaux publics

Plusieurs organisations professionnelles du secteur du BTP alertent sur les conséquences de l’arrêt et du report de nombreux chantiers de Travaux publics dans le cadre de la trêve électorale avant et pendant les élections municipales en 2025. Selon BTP Rhône et Métropole, la FRTP Auvergne-Rhône-Alpes, le MEDEF Lyon-Rhône et la CPME Rhône, cette décision pourrait provoquer un choc économique important pour la filière locale.

La Valise RTL débarque à Besançon : “un grand trésor de Noël” pour redynamiser le centre-ville

RTL, en partenariat avec l’Office de Tourisme du Grand Besançon et l’Office du Commerce et de l’Artisanat de Besançon (OCAB) lancera, lundi 15 décembre 2025, une chasse au trésor nationale au cœur de la cité bisontine. Une valise remplie de cadeaux, mettant à l’honneur les commerçants locaux, y est soigneusement dissimulée.

Shopping de Noël : un coffret Grands Crus de la chocolaterie Le Criollo

1 jour 1 cadeau • Jusqu’au 21 décembre 2025, suivez notre rubrique "Le Shopping de Noël" sur maCommune.info avec une idée cadeau par jour pour vous aider à préparer Noël et gâter vos proches. Aujourd’hui, coup de projecteur sur le coffret Grands Crus du Criollo à Chalezeule.

Budget primitif 2026 : la Bourgogne-Franche-Comté maintient le cap malgré l’incertitude nationale

Le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté s’est réuni en session plénière les 11 et 12 décembre 2025 pour voter le budget primitif 2026, d’un montant de 1,967 milliard d’euros, dont 1,535 milliard d’euros sont dédiés au financement des politiques publiques, soit près de 80 % du budget régional.

Insee – Bourgogne Franche-Comté : la clientèle étrangère, moteur de la fréquentation touristique cet été

Entre avril et septembre 2025, la fréquentation touristique en Bourgogne-Franche-Comté progresse de 2,9 %, soit 235.000 nuitées supplémentaires par rapport à l'année précédente. Selon l’Insee, la région retrouve ainsi son niveau record de 2023, après une saison 2024 en retrait. Au total, 4,7 millions de touristes ont généré 8,4 millions de nuitées dans les hébergements collectifs régionaux.

Avec Reckless, la Bisontine Lily propose “des bijoux qui ne nous font pas disparaître”

Depuis le 3 novembre 2025, Lily s’est lancée dans la confection de bijoux alternatifs, inclusifs et faits mains réalisés à Besançon. Un choix notamment motivé par des raisons de santé qui l’ont poussée à repenser sa manière de travailler. Avec Reckless, la Bisontine propose aujourd’hui des bijoux audacieux qui "laissent exister la femme".

Règlement local de publicité : après l’enquête publique, les afficheurs bisontins redoutent un couperet

VIDÉO • L’enquête publique sur le futur Règlement local de publicité intercommunal (RLPi) du Grand Besançon Métropole (GBM) s’est achevée le 3 octobre 2025, avant la remise, le 30 octobre, d’un rapport assorti de cinq recommandations. Le texte doit désormais être soumis au vote communautaire jeudi 11 décembre 2025, étape décisive pour l’ensemble des acteurs de la publicité extérieure du territoire. Les entreprises locales, dont Médiavenue, expriment une forte inquiétude quant aux conséquences économiques du futur règlement.

Shopping de Noël : une offre Raclette & Dessert au restaurant Du Fromage à Malbuisson

1 jour 1 cadeau • Jusqu’au 21 décembre 2025, suivez notre rubrique "Le Shopping de Noël" sur maCommune.info avec une idée cadeau par jour pour vous aider à préparer Noël et gâter vos proches. Aujourd’hui, coup de projecteur sur un repas pour deux "Raclette & dessert" au restaurant Du Fromage situé à Malbuisson. 

Grand Besançon Métropole : vers la signature du Contrat de canal Rhin-Rhône 2026-2030… C’est quoi ?

VIDÉO • Les collectivités partenaires s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans la valorisation touristique de la vallée du Doubs. Il sera proposé en conseil communuataire de Grand Besançon Métropole (GBM) jeudi 11 décembre 2025, d'autoriser la signature du Contrat de canal Rhin-Rhône (CRR) 2026-2030 entre les 8 EPCI* partenaires, la Région Bourgogne-Franche-Comté et les Voies navigables de France. Cette décision marque l’aboutissement d’un travail engagé depuis 2020. Selon Benoît Vuillemin, vice-président de GBM en charge du Tourisme, cette signature “va permettre de passer à présent à la mise en œuvre du plan d’actions”.

Pierre Moscovici défend l’indépendance de la Cour des comptes pour sa dernière audition à l’Assemblée

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a vigoureusement défendu l'indépendance de celle-ci, "ni pouvoir ni contre-pouvoir", pour sa dernière audition mardi 9 décembre devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, consacrée au pacte Dutreil.

Redressement d’ACI : une semaine supplémentaire avant la décision, incertitudes pour Fralsen et les autres filiales du Grand Besançon

Le tribunal de commerce de Lyon a étudié mardi 9 décembre 2025 la situation du groupe industriel ACI (comptant Fralsen à Besançon, SV Industries et Vissal à Saint-Vit), actuellement en redressement judiciaire. Le jugement, initialement attendu, a été reporté au 16 décembre, offrant un délai supplémentaire d’une semaine à l’entreprise et à sa direction.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.01
peu nuageux
le 13/12 à 15h00
Vent
0.49 m/s
Pression
1028 hPa
Humidité
85 %