"On perce comme s'il y avait une aiguille, sauf qu'il n'y a pas d'aiguille", résume Patrick Alexandre, le PDG de cette entreprise entrée en Bourse en 2014, qui se pose en concurrent des stylos injecteurs à aiguille, utilisés par exemple pour administrer de l'adrénaline en cas de choc allergique.
"Lorsque vous créez un jet de très petit diamètre avec une très grande vitesse, vous pouvez percer une cible, notamment des tissus humains. Dans notre cas de figure, le médicament est contenu dans une capsule, on va le pousser très fort et le forcer à sortir par de tout petits orifices", décrit M. Alexandre.
Un dispositif à la précision chirurgicale
Le dispositif, nommé Zeneo, tient dans une main. L'injection se fait par simple pression sur la peau en 50 millisecondes, par deux trous de 0,3 millimètres pour les injections sous-cutanées, un seul de 0,4 mm pour une intramusculaire.
L'idée est née en 1998 au sein des laboratoires Fournier, ancien fleuron de l'industrie médicale dijonnaise aujourd'hui disparu, où M. Alexandre était chef de projet. Il a participé à la création de l'entreprise en 2001: "On a démarré à trois pour être aujourd'hui une soixantaine", indique-t-il.
Pour une utilisation classique
Du traitement des crises d'épilepsie aux overdoses aux opioïdes, en passant par les chocs allergiques ou encore les crises d'asthme sévères : huit médicaments déjà utilisés dans les injections classiques sont en train d'être adaptés. Pour chacun l'entreprise doit demander une nouvelle autorisation de mise sur le marché (AMM) et prouver que le produit est aussi bien administré qu'avec une aiguille.
De belles perspectives d'avenir
Après 20 ans et 80 millions d'euros d'investissements, le groupe ne communique pas "précisément sur les objectifs de chiffre d'affaires", mais les perspectives données par des analystes financiers nourrissent l'optimisme du patron de la petite entreprise dijonnaise.
"On parle de plusieurs centaines de millions d'euros. Quand vous essayez de projeter Crossject dans l'avenir, l'unité que vous devez avoir en tête c'est plus le milliard d'euros que le million", affirme Patrick Alexandre.
(AFP)