Cette seconde opération de police judiciaire, coordonnée par la section de recherche de Dijon, porte à 12 le nombre d'hommes mis en examen dans ce dossier.
Elle a permis, depuis mardi, l'interpellation de cinq hommes de 21 à 30 ans, "dont trois étaient déjà incarcérés". Des perquisitions chez l'un d'eux ont permis la découverte "d'armes de poing et de plusieurs centaines de munitions", a précisé la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs). Quatre ont été placés en détention provisoire et un sous contrôle judiciaire. Ils sont suspectés "d'être les donneurs d'ordres ou les logisticiens de ce vol".
En février, sept hommes de 19 à 42 ans avaient déjà été mis en examen dans le cadre de cette enquête, suspectés "d'avoir pris part directement à l'attaque du musée du Hiéron ou d'avoir apporté leur aide dans cette entreprise criminelle", explique la Jirs dans son communiqué.
Une "grande perte pour le patrimoine national"
Le 21 novembre 2024, "quatre individus, casqués et gantés se présentaient devant le musée de Paray-le-Monial". A l'intérieur, l'un d'eux, porteur "d'une arme longue pouvant correspondre à une arme automatique" a tiré "un coup de feu sans blesser les personnes présentes dans le musée" pendant que deux autres brisaient la vitre protégeant l'oeuvre et la dérobaient. Ils ont ensuite pris la fuite à moto "après avoir semé des clous sur leur route pour retarder l'intervention des forces de l'ordre".
L'oeuvre "Via Vitae", ou "Chemin de vie", dont la valeur est estimée entre 5 et 6 millions d'euros, a été réalisée au début du 20e siècle. Elle avait été acquise par la commune de Paray-le-Monial en 2005 pour rejoindre la collection du musée du Hiéron et devenir sa pièce maîtresse. Elle avait été classée "trésor national" par le ministère de la Culture en 2000. Sur son socle, une montagne en albâtre et en marbre bleu-gris des Pyrénées, 138 figurines en or et en ivoire y racontent neuf scènes de la vie de Jésus-Christ, au milieu d'autres métaux et pierres précieuses.
Le maire de Paray-le-Monial, Jean-Marc Nesme, avait regretté une "grande perte pour le patrimoine national", et le braquage avait été condamné par la ministre de la Culture, Rachida Dati.
(AFP)