Derrière la présidentielle, le grand flou des législatives

Publié le 14/04/2022 - 11:45
Mis à jour le 14/04/2022 - 10:01

L'enjeu de ce 3e tour • Le prochain président de la République aura-t-il les moyens d’appliquer son programme ? C’est tout l’enjeu des élections législatives qui se tiendront les 12 et 19 juin, avec la perspective d’une nouvelle recomposition politique à l’Assemblée nationale, et LFI en embuscade.

Assemblée nationale © D Poirier
Assemblée nationale © D Poirier

Les présidents qui ont bénéficié de législatives organisées dans la foulée de leur élection ont toujours obtenu une majorité.

En 2017, sur fond de dégagisme, Emmanuel Macron avait même obtenu pour LREM-MoDem 350 des 577 sièges. 

Mais les Français seront-ils enclins à donner une telle majorité, souvent synonyme de pleins pouvoirs, au futur chef de l’Etat quel qu’il soit ? Ou leurs votes aboutiront-ils à une cohabitation ? Sept semaines séparent le second tour de la présidentielle du premier tour des législatives. Un long délai, durant lequel chaque camp devra négocier. Couperet le 20 mai 2022 pour le dépôt des candidatures.

Quelle majorité pour un Macron réélu ?

Que le président-sortant l'emporte haut la main ou non, les macronistes ne s'attendent pas à des législatives faciles. Mais une étape après l'autre: les investitures seront données après le 24 avril. Selon un député sortant, c'est "une boîte noire", avec le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM) à la manoeuvre qui a entamé des échanges en bilatérale avec les partenaires MoDem, Agir, Territoires de progrès, et encore Horizons d'Edouard Philippe.

La stratégie même d'Emmanuel Macron reste à définir, en fonction de son score. Une chose est sûre: il a exclu une dissolution. Pour le reste, le président-candidat a indiqué dès dimanche soir vouloir fonder "un grand mouvement politique d'unité et d'action", et "tendre la main à tous ceux qui veulent travailler pour la France". Certains le pressent de le faire dès avant les échéances électorales de juin.

Une part des députés de la majorité sortants risquent d'en faire les frais, devant faire place à de nouveaux venus. "Ca va saigner", lâche une source parlementaire. Une trentaine de LREM sur près de 270 ne se représentent pas.

Quelle majorité en cas de victoire de Le Pen ?

Marine Le Pen pourrait-elle obtenir une majorité sans alliances ? Son conseiller Philippe Olivier et le député Sébastien Chenu sont aux manettes. La candidate se dit certaine de ralliements "de la droite" et "de la gauche" souverainiste pour "gouverner" avec elle.

Jusqu'alors, les législatives ne lui ont pas réussi, du fait du scrutin majoritaire à deux tours. En 2017, le Front national, ancêtre du RN, avait totalisé au 1er tour 13,2 % des suffrages et 2,9 millions de voix. Présent dans 120 circonscriptions au second tour, il n'avait glané que huit sièges.

Cette année, tendrait-t-elle la main à Reconquête, le parti d'Eric Zemmour ? "Si elle gagne les élections, elle sera sur un nuage, il y aura zéro dialogue avec nous. Si le RN ne gagne pas, elle se retrouve au point de départ avec un parti qui va mal", commente un cadre du parti zemmouriste.

A droite :  sauver les meubles

Après la bérézina de la présidentielle, LR compte sur son "ancrage territorial", qui lui a "toujours permis de survivre", selon le président du parti Christian Jacob. LREM, RN et LFI "vont vouloir nationaliser le débat des législatives, mais notre enjeu est d'en faire un scrutin ultra-local", appuie le député Pierre-Henri Dumont.

Le groupe LR - actuellement 101 députés - craint-il de nouveaux débauchages, notamment en cas de victoire d'Emmanuel Macron ? "Peut-être encore deux ou trois, mais ceux qui devaient partir l'ont déjà fait", assure-t-on en interne. D'autres redoutent des déchirements: d'après plusieurs députés, Nicolas Sarkozy pousserait l'idée d'une coalition avec Emmanuel Macron.

A gauche, Mélenchon en position de force

La campagne présidentielle souvent acrimonieuse entre partis de gauche, et la quasi-hégémonie de Jean-Luc Mélenchon le 10 avril dans cet électorat, ont rebattu les cartes. La France insoumise ambitionne "d'imposer une cohabitation" à Emmanuel Macron, ou du moins se démultiplier au Palais Bourbon où LFI compte 17 députés depuis 2017.

Plus modestement, socialistes et communistes espèrent sauver leurs sièges, et les écologistes, qui ne disposent pas d'un groupe, se frayer un chemin. Mais sans alliances, l'équation peut être compliquée.

En froid avec LFI, le PS réfléchit à la relance d'une gauche de gouvernement. Mais n'exclut pas un accord "technique" avec les insoumis pour juin.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Grand Besançon Voix Commune, un collectif citoyen pour revitaliser la démocratie locale ?

À l’approche des élections municipales de 2026, un nouveau collectif se forme dans le Grand Besançon avec comme ambition de "remettre les habitantes et habitants au cœur des décisions locales." Sans étiquette politique, ce mouvement s’adresse à tous les citoyens désireux de comprendre, de s’exprimer ou de s’engager au sein des différentes communes de la métropole bisontine.

Municipale 2026 : une liste commune du PS et Place publique conduite par Jean-Sébastien Leuba

Dans un communiqué, le parti socialiste de Besançon et Place publique ont officiellement pris position en annonçant vouloir porter une liste commune conduite par Jean-Sébastien Leuba lors du 1er tour de l’élection municipale de 2026. Pas d’alliance avec la majorité actuelle donc qui a fait, elle, le choix "d’élargir l’alliance à La France Insoumise". 

Municipales 2026 : un collectif citoyen lance la liste “Beure 2026 : construisons ensemble”

Le 1er juillet 2025, un nouveau collectif citoyen a annoncé le lancement officiel de la liste “Beure 2026 : construisons ensemble”, en vue de l'élections municipale de mars 2026. Portée par Bruno Lind, tête de liste, cette initiative souhaite proposer “une alternative fondée sur l’écoute, la proximité et la participation citoyenne” à l’échelle du village de Beure.

Grève des pharmacies : Géraldine Grangier s’oppose au projet de plafonnement des remises sur les médicaments génériques

À l’occasion de la journée nationale de mobilisation des pharmaciens, mardi 1er juillet 2025, la députée du Rassemblement national Géraldine Grangier a interpellé le gouvernement dans l’Hémicycle sur le projet de plafonnement des remises commerciales appliquées aux médicaments génériques, hybrides et biosimilaires. Un projet qu’elle juge dangereux pour l’ensemble du réseau officinal français.

Les méthodes controversées de Jean-Sébastien Leuba, candidat du PS à la mairie de Besançon

À l’approche des élections municipales, une figure du paysage politique local fait de nouveau parler de lui, mais pas sur le devant de la scène. Jean-Sébastien Leuba, ancien adjoint au maire Jean-Louis Fousseret, nouveau premier fédéral du PS du Doubs et chef de file du PS pour l’élection municipale de Besançon, fait un retour sous les projecteurs en ayant été nommé candidat officiel à la mairie en 2026. Plusieurs témoins internes ou proches du Parti socialiste bisontin, ayant requis l’anonymat, dressent un portrait sévère de celui qu’ils accusent de manœuvres répétées et de gestion autoritaire.

Isabelle Saurat, déléguée interministérielle à l’accessibilité en visite à Besançon ce jeudi

La préfecture du Doubs vient d’annoncer la visite de la déléguée interministérielle à l’accessibilité, Isabelle Saurat, jeudi 3 juillet 2025. Elle se rendra dans un premier temps à Besançon, puis visitera trois établissements recevant du public à Serre-les-Sapins. 

À Besançon, le drapeau palestinien retiré après cinq jours à la demande du préfet

VIDÉO • Ce samedi 28 juin, la maire de Besançon, Anne Vignot, a procédé à la descente du drapeau palestinien qu’elle avait hissé cinq jours plus tôt sur l’esplanade des Droits de l’Homme. Cette décision fait suite à une requête du préfet du Doubs.

Bourgogne Franche-Comté : le Rassemblement national saisit la justice pour contester une subvention à Gaza

Le groupe Rassemblement National (RN) en Bourgogne Franche-Comté a annoncé ce vendredi 27 juin avoir déposé un recours devant le tribunal administratif de Dijon. Les élus entendent faire annuler une délibération du conseil régional octroyant une aide d’urgence de 100.000 euros à Médecins Sans Frontières pour ses actions à Gaza.

Appel citoyen à l’union de la gauche à Besançon : “plus de 1000 habitants” soutiennent Anne Vignot pour les municipales de 2026

Un millier d’habitant(e)s de Besançon ont lancé un appel public en faveur d’une union des forces de gauche et écologistes autour de la maire sortante, Anne Vignot, en vue des élections municipales de 2026. Le collectif appelle baptisé "Les 1000 uni.es et déterminé.es pour les municipales de Besançon" appelle à une mobilisation citoyenne pour éviter une victoire de la droite ou de l’extrême droite à l’échelle locale. 

FO réagit à la démission de Marie-Guite Dufay : un bilan jugé “néfaste pour les agents”

Une semaine après l’annonce du départ de Marie-Guite Dufay de la présidence de la Région Bourgogne-Franche-Comté dans un courrier le 20 juin 2025 Force ouvrière du Conseil régional de Franche-Comté réagit dans un communiqué. Si le syndicat dit ”respecter ce choix personnel”, il dresse également un bilan sévère de son action en tant qu’employeuse.

Retrait du drapeau palestinien à Besançon : les réactions des personnalités politiques et associatives locales

Mise à jour à 14h55 • La justice a ordonné jeudi 26 juin 2025, à la mairie écologiste de Besançon de retirer le drapeau palestinien qu'elle avait fait installer lundi sur le parvis de l'hôtel de ville. Une décision qui a profondément divisé et fait réagir des personnalités politiques locales.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.69
partiellement nuageux
le 04/07 à 06h00
Vent
1.48 m/s
Pression
1026 hPa
Humidité
90 %