Emmanuel Macron a promulgué la loi immigration

Publié le 28/01/2024 - 16:04
Mis à jour le 28/01/2024 - 18:08

Le président de la République a promulgué dans la nuit de vendredi 26 à samedi 27 janvier 2024 la loi immigration, dont les premières instructions d'application ont déjà été présentées aux préfets. Un texte largement censurée par le Conseil constitutionnel, que la droite accuse d'avoir commis un "coup d'État de droit".

photo d'archives © Capture d'écran/ France TV
photo d'archives © Capture d'écran/ France TV

Après des mois de crispation et d'intenses débats, la loi immigration a finalement été promulguée par le président de la République. Le texte, dont 35 articles ont été totalement ou partiellement retoqués par le Conseil constitutionnel, a été publié au Journal officiel de samedi 27 janvier, les premières instructions d'application ayant déjà été présentées aux préfets. Emmanuel Macron a promulgué la loi depuis New Delhi, où il était vendredi en déplacement.

Durcissement de l'accès aux prestations sociales, quotas migratoires annuels, resserrement des critères du regroupement familial : le Conseil constitutionnel a retoqué de nombreuses mesures adoptées sous la pression de la droite, avec l'appui de l'extrême droite. Les Républicains ont dénoncé un "hold-up démocratique" et "un coup d'État de droit" des Sages.

Une remise en cause des institutions jugée "très préoccupante" par le président de l'institution, Laurent Fabius, qui sur France 5 vendredi soir a défendu une décision purement "juridique" de la part du Conseil.

Possible candidat des Républicains (LR) à la présidentielle de 2027, Laurent Wauquiez a sonné la charge quelques heures après la décision des Sages. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a même proposé que le Parlement puisse avoir "le dernier mot", après le Conseil constitutionnel.

"C'est ce qu'un gouvernement a voulu faire en Israël", a souligné Laurent Fabius en référence à une tentative de réforme de Benjamin Netanyahu, invalidée par la Cour suprême. "La Constitution, étymologiquement, c'est ce qui nous tient ensemble", a-t-il insisté.

Dans le sillage de Laurent Wauquiez, le président des Républicains Éric Ciotti a vilipendé "un hold-up démocratique" et accusé Laurent Fabius de "collusion" avec Emmanuel Macron contre la "volonté du peuple français qui veut moins d'immigration". 

Les attaques de la droite et de l'extrême droite – Jordan Bardella (RN) parlant de "coup d'État des juges" – ont été dénoncées par le reste de l'échiquier politique. "Difficile ensuite de se réclamer d'une culture de gouvernement", a relevé l'ex-ministre de l'Industrie Roland Lescure sur X. "Les Républicains ne sont plus ni républicains ni même gaullistes", a dénoncé le socialiste Olivier Faure.

Seule voix discordante à LR, Xavier Bertrand, concurrent potentiel de Laurent Wauquiez pour 2027, s'est dit lui aussi "en profond désaccord""Quand les responsables politiques chauffent tout le monde à blanc, vous risquez d'avoir une fin de mandat qui pourrait ressembler à celle de Trump", a-t-il prévenu.

Vers un autre texte "conforme à l'accord"

Triomphantes après l'adoption de la loi en décembre, la droite et l'extrême droite sont d'autant plus furieuses que le Conseil a censuré seulement trois articles sur le fond et 32 autres au motif qu'ils n'avaient pas leur place dans le périmètre de ce texte.

"Comment oser prétendre qu'il n'y a aucun lien entre l'immigration et le regroupement familial ?", s'est indigné le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau. Cette jurisprudence à propos d'amendements retoqués car jugés sans lien direct ou indirect avec le texte initial, "remonte à plusieurs dizaines d'années", a défendu Laurent Fabius.

LR et RN espéraient que le Conseil annule certaines mesures sur le fond afin de justifier la nécessité d'une révision constitutionnelle pour modifier la politique migratoire.

Rien n'empêche désormais le Parlement de voter à nouveau en bonne et due forme ces mesures controversées et "à ce moment-là, nous dirons ce que nous en pensons sur le fond", a fait remarquer Laurent Fabius.

Le président du Sénat Gérard Larcher a d'ailleurs exhorté le gouvernement à "redéposer un texte conforme à l'accord" entre LR et la majorité. Mais Gérald Darmanin a pris les devants, assurant que l'exécutif "ne représentera pas de projet de loi" sur le sujet.

De son côté, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a demandé le retrait de la loi, jugeant que "le texte validé par le Conseil constitutionnel correspond au texte rejeté par l'Assemblée" et n'a donc "aucune légitimité".

Le texte final conserve la structure initialement souhaitée par le gouvernement, avec un large volet de simplification des procédures pour expulser les étrangers délinquants.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Table ronde sur l’avenir de l’oncologie au Mittan : un rendez-vous politique et sanitaire fixé au 24 juin

Une table ronde ministérielle sur le devenir du site d’oncologie du Mittan (de l'Hôpital Nord Franche-Comté) aura lieu le 24 juin 2025 à Montbéliard, à l’initiative des députés Matthieu Bloch (LR), Géraldine Grangier (RN) et Emeric Salmon (RN). Ce rendez-vous réunira autour de Yannick Neuder, ministre de la Santé, plusieurs acteurs institutionnels locaux.

François Rebsamen mobilise les préfets pour alléger les contraintes pesant sur les collectivités territoriales

Dans une volonté de simplifier l’action publique locale, le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, François Rebsamen, a adressé une circulaire à l’ensemble des préfets, les invitant à devenir des acteurs moteurs dans la recherche de solutions concrètes au service des collectivités territoriales.

Des syndicats dénoncent les violences sexistes visant les femmes engagées en politique

L’Intersyndicale Femmes FSU et Solidaires du Doubs, avec le soutien des syndicats étudiants Unef et Solidaires étudiant·e·s, a publié un communiqué le 31 mai 2025 pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles à l’encontre des femmes engagées dans la sphère publique, en particulier en politique, telles que Anne Vignot depuis le début de son mandat et Séverine Véziès.

Municipale à Besançon : le Parti radical de gauche précise sa position sur l’union de la gauche et sans LFI

Dans un communiqué diffusé ce lundi 2 juin, la référente départementale du Parti Radical de Gauche (PRG) dans le Doubs, Salima Inezarene, a précisé la position de sa formation politique concernant la prochaine élection municipale à Besançon et l’initiative lancée par la maire sortante Anne Vignot en faveur d’un rassemblement de la gauche.

Municipale 2026 : le PS et Place Publique pour une union de la gauche à Besançon mais sans LFI

À la suite d’échanges que les deux organisations ont tenus en milieu de semaine dernière, et faisant écho à la rencontre du 1er juin ouvert à l’ensemble des partis de gauche et initiée par la maire écologiste sortante Anne Vignot, le Parti socialiste et Place publique ont clarifié leur position quant à la prochaine élection municipale 2026 de Besançon. 

Saint-Vit : un groupe d’habitants invite à repenser collectivement l’avenir de la commune

Un groupe d’habitants de Saint-Vit organise deux temps d’échange les 2 et 7 juin2025 afin de discuter collectivement de l’avenir de la commune. Ces rencontres sont ouvertes à tous les Saint-Vitois(es) et ont pour objectif d’engager une réflexion citoyenne pouvant aboutir à une alternative pour les élections municipales de 2026.

Tribune – Écologistes et solidaires de Bourgogne Franche-Comté lance un appel pour Gaza

La majorité régionale de Bourgogne-Franche-Comté, rejointe par des centaines de citoyennes et citoyens, d’élu(e)s et de personnalités du territoire, signe une tribune pour alerter, dénoncer, et surtout appeler à l’action. Ce texte, intitulé "Plus jamais ça ? Vraiment ?", est un cri d’alerte contre l’inaction et une exigence de justice et de dignité pour le peuple palestinien.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.19
ciel dégagé
le 10/06 à 06h00
Vent
0.86 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
84 %