François Braun, un urgentiste franc-comtois, nommé ministre de la Santé

Publié le 04/07/2022 - 16:52
Mis à jour le 04/07/2022 - 16:48

Originaire de Franche-Comté, patron des urgences de Metz, le Dr François Braun accède au ministère de la Santé, où il devra appliquer les propositions de la "mission flash" qu'il vient de remettre au gouvernement.

 © Capture Samu-Urgences de France
© Capture Samu-Urgences de France

On l'avait laissé vendredi, en visite au Samu de Pontoise, effacé derrière Élisabeth Borne et une Brigitte Bourguignon sur le départ depuis sa défaite aux législatives il y a deux semaines. Costume-cravate au lieu de la blouse blanche, le Dr Braun écoutait doctement la Première ministre affirmer que l'exécutif avait retenu "toutes les propositions" du rapport qu'il lui avait présenté la veille.

Rien ne laissait présager sa promotion avenue Duquesne. "Ma mission est terminée, on verra qui fait la suite", affirmait-il le soir même sur RTL. Le voici donc chargé de mettre en oeuvre son propre rapport, et ses 41 mesures pour surmonter un été "à haut risque" aux urgences.

Une consécration inattendue pour ce médecin de 59 ans, né à Belfort, formé à Nancy et aguerri à Verdun, où il exerça près de deux décennies avant de prendre du galon au centre hospitalier régional (CHR) de Metz, comme chef des urgences et du Samu depuis 2009.

Mais "il n'était pas très présent sur le terrain", affirme Patricia Schneider, responsable locale du syndicat SUD-Santé, qui se souvient de l'avoir "surtout vu en période Covid, quand il a fallu organiser les transferts de malades et qu'il y avait les caméras". Son absence s'explique aussi par son engagement au sein de l'association Samu-Urgences de France (SUdF), dont il fut le secrétaire général dès 2001, puis le président depuis 2014.

Une fonction nationale, donc plus exposée, qui lui a permis de gagner en influence, jusqu'à intégrer l'équipe du candidat Macron en tant que "référent santé", davantage dans un rôle de porte-parole chargé de défendre le programme que d'éminence grise tenant la plume.

L'épreuve du feu

Le praticien sait cependant se faire tacticien pour pousser ses pions. A preuve : en diffusant une liste de 120 services d'urgence en graves "difficultés" fin mai, le jour de la nomination du premier gouvernement Borne, le Dr Braun a remis la focale sur une crise de l'hôpital passée au second plan pendant la présidentielle.

Aussitôt missionné par le chef de l'État lui-même, il a saisi l'occasion pour mettre sur la table l'idée d'un filtrage généralisé par le Samu, convaincu que l'appel systématique au 15 peut réduire l'afflux de patients, car "les urgences, ça ne peut plus être +open bar+".   Un point de désaccord profond avec son confrère Patrick Pelloux, emblématique président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui vante néanmoins les qualités d'un "homme honnête et courageux", doté d'une "capacité de travail très importante" et d'une "intelligence pour comprendre le jeu politique très rapidement".

"Je le connais depuis des années (...) Il était arrivé quelques minutes après moi à Charlie Hebdo après l'attentat, ça a solidifié une amitié et une loyauté que je lui dois", ajoute-t-il, tout en prévenant son collègue qu'il "devra être le ministre de tout le monde, pas seulement des réseaux qu'il a su monter".

Et de se demander: "Comment vont réagir les pompiers", que le Dr Braun "a toujours combattu". En coulisse ou au grand jour, comme avec ce coup d'éclat en octobre dernier: une vingtaine d'ambulances du Samu bloquant le pont face à l'Assemblée nationale, pour s'opposer au projet de "numéro unique" des services de secours, sujet de discorde récurrente entre chefs des "blancs" et des "rouges".

L'ascendance du nouveau ministre l'a toutefois préparé à l'épreuve du feu: son grand-père et son arrière-grand-père étaient médecins militaires, son père médecin-chef des pompiers dans le Territoire de Belfort.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Décentralisation : les villes veulent piloter la transition écologique

Les grandes villes souhaitent piloter la transition écologique à l'échelle locale, dans le cadre du nouvel acte de décentralisation voulu par le Premier ministre Sébastien Lecornu, a-t-on appris vendredi 17 octobre 2025 à l'occasion d'un rassemblement annuel d'élus au Creusot (Saône-et-Loire).

Le Sénat adopte un rapport sur l’avenir de la filière automobile française, co-conduit par Annick Jacquemet

La commission des affaires économiques du Sénat a adopté, mercredi 15 octobre, les conclusions de la mission d’information consacrée à l’avenir de la filière automobile française. Les travaux ont été conduits de manière transpartisane par les sénateurs Annick Jacquemet (Doubs - Union Centriste), Alain Cadec (Les Républicains) et Rémi Cardon (Socialiste, Écologiste et Républicain).

Par volonté de “transparence” la maire de Besançon dévoile les frais professionnels de sa mandature

VIDÉO • Face à la demande de trois habitants qui fait écho à la polémique récente concernant les notes de frais de la maire du 8e arrondissement de Paris, la maire de Besançon a préféré répondre favorablement sur le montant des frais professionnels engagés par la maire et ses élus au cours du mandat 2020-2025. Ceux-ci ont été dévoilés en conférence de presse d’avant-conseil municipal le 15 octobre 2025.

Lecornu échappe de peu à la censure et va pouvoir s’atteler au budget

Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près jeudi 16 octobre 2025 à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites. Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l'Assemblée dès la semaine prochaine.

Le cirque équestre Pagnozoo, bientôt implanté à Planoise ?

VIDÉO • Parmi les sujets abordés lors du prochain conseil municipal qui aura lieu jeudi 16 octobre 2025 à Besançon, les élus auront notamment à se prononcer sur la mise à disposition de terrains communaux à titre gratuit et l’autorisation temporaire du domaine public communal sollicité par le cirque équestre Pagnozoo dans le quartier de Planoise. 

Le gouvernement présentera mardi les deux projets de budget en conseil des ministres

Le gouvernement de Sébastien Lecornu présentera mardi 14 octobre 2025 en conseil des ministres les deux projets de budget, celui de l'Etat et celui de la Sécurité sociale, dont le contenu n'a pas encore été dévoilé mais qui pourra évoluer lors du débat parlementaire, a indiqué Matignon lundi.

Sondage – Dans quelle mesure avez-vous confiance dans le gouvernement Lecornu II pour affronter les défis du pays ?

Démissionnaire en début de semaine dernière, reconduit vendredi, Sébastien Lecornu a dévoilé tard ce dimanche 12 octobre 2025 la composition de son nouveau gouvernement. À la différence du premier, celui-ci est composé de nouveaux visages, dont huit de la société civile, et 26 issus de forces politiques, dont 11 du parti présidentiel Renaissance. Ce nouvel exécutif de 34 ministres a toutefois une durée de vie qui pourrait être limitée puisque LFI et le RN ont déjà annoncé le dépôt d’une mention de censure dès ce lundi. Et vous, dans quelle mesure avez-vous confiance dans le gouvernement Lecornu II pour affronter les défis du pays ? C’est notre sondage de la semaine !

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.19
couvert
le 19/10 à 06h00
Vent
1.34 m/s
Pression
1018 hPa
Humidité
89 %