Gilets jaunes : "une fracture sociale" et européenne "qui vient de loin" selon J-P Chevènement

Publié le 16/02/2019 - 18:03
Mis à jour le 16/02/2019 - 19:06

La crise « des gilets jaunes » met en lumière « une fracture sociale, territoriale, démocratique, institutionnelle et européenne qui vient de loin », estime samedi 16 février 2019 l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, dans un entretien au journal Le Monde.

Jean-Pierre Chevènement en 2013 © Damien Poirier
Jean-Pierre Chevènement en 2013 © Damien Poirier

"La fracture sociale est l'effet d'une désindustrialisation consentie depuis quarante ans par nos classes dirigeantes" et "les classes moyennes inférieures sont socialement les plus touchées", souligne M. Chevènement, qui vient de publier "Passion de la France" (Robert Laffont).

"Ce qui serait fondamental, c'est la déconnexion de la durée des mandats présidentiel"

Celui qui fut ministre de l'Education, de la Défense sous la présidence socialiste de François Mitterrand, puis de l'Intérieur estime qu'il faudrait "revenir sur" le principe du quinquennat, qui "a excessivement durci les institutions de la Ve République : les députés, élus dans la foulée de l'élection présidentielle, apparaissent comme les agents du gouvernement et non plus comme les représentants du peuple". 

"Ce qui serait fondamental, c'est la déconnexion de la durée des mandats présidentiel et parlementaire. Cela ferait respirer la démocratie", insiste l'ancien candidat à la présidentielle de 2002.

L'Etat "ne peut pas s'en sortir par une formule de type centriste"

Pour lui, Emmanuel Macron "a un problème : le dégagisme dont il a profité et qui le frappe aujourd'hui. Il doit en comprendre l'origine" et "en tirer les conséquences. Il le sait parfaitement, d'ailleurs : lors de ses voeux aux Français, le 31 décembre 2018, il a dit lui-même que nous approchions de la fin du cycle néolibéral", souligne-t-il.

"Ce cycle, il faut le clore à moindres frais, en rebattant les cartes", estime M. Chevènement, qui pense que le chef de l'Etat "ne peut pas s'en sortir par une formule de type centriste, que les Français ont rejetée". 

"On préfère pourfendre l'indemnité des parlementaires !"

Le président de la Fondation Res Publica rappelle aussi qu'en 1982 et 1983, les socialistes avaient "plafonné à 65.000 francs le salaire (environ 10.000 euros, ndlr) des présidents des entreprises nationales. Aujourd'hui, au lieu de s'attaquer aux élites financières et à ceux qui vivent très grassement de leurs rémunérations (...) on préfère pourfendre l'indemnité des parlementaires !", déplore-t-il.

Enfin, il considère que la défiance populaire à l'égard des politiques vient "du fait qu'on a refusé de voir le gigantesque transfert de compétences vers des instances non élues et qui n'ont de comptes à rendre à personne", comme la Commission européenne. Selon lui, elle a, "sur la base de l'Acte unique, véritable passeport pour le néolibéralisme, multiplié des centaines de directives dont celle, en particulier, qui a permis la libéralisation des capitaux à l'échelle mondiale".

(Source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Le gouvernement présentera mardi les deux projets de budget en conseil des ministres

Le gouvernement de Sébastien Lecornu présentera mardi 14 octobre 2025 en conseil des ministres les deux projets de budget, celui de l'Etat et celui de la Sécurité sociale, dont le contenu n'a pas encore été dévoilé mais qui pourra évoluer lors du débat parlementaire, a indiqué Matignon lundi.

Sondage – Dans quelle mesure avez-vous confiance dans le gouvernement Lecornu II pour affronter les défis du pays ?

Démissionnaire en début de semaine dernière, reconduit vendredi, Sébastien Lecornu a dévoilé tard ce dimanche 12 octobre 2025 la composition de son nouveau gouvernement. À la différence du premier, celui-ci est composé de nouveaux visages, dont huit de la société civile, et 26 issus de forces politiques, dont 11 du parti présidentiel Renaissance. Ce nouvel exécutif de 34 ministres a toutefois une durée de vie qui pourrait être limitée puisque LFI et le RN ont déjà annoncé le dépôt d’une mention de censure dès ce lundi. Et vous, dans quelle mesure avez-vous confiance dans le gouvernement Lecornu II pour affronter les défis du pays ? C’est notre sondage de la semaine !

Municipale 2026 à Besançon : Laurent Croizier s’allie officiellement au candidat Ludovic Fagaut

Le député Modem du Doubs, Laurent Croizier, avait annoncé samedi dernier vouloir engager les discussions pour un "grand rassemblement" à Besançon. C’est donc chose faite depuis l’annonce officielle de son alliance ce 11 octobre 2025 avec Ludovic Fagaut. Fait notable, le candidat LR ne ferme pas non plus la porte au candidat Horizons Eric Delabrousse et au socialiste Nicolas Bodin...

“44 millions d’animaux tués” pour Besançon depuis 2020 : L214 appelle la maire à “stopper l’hémorragie”

L’association de défense des animaux L214 se mobilise ce samedi 18 octobre à Besançon pour interpeller la maire, Anne Vignot, ainsi que les candidat(e)s aux élections municipales de 2026, sur la question de la consommation animale. L’organisation souhaite les inciter à s’engager concrètement en faveur d’une réduction de moitié du nombre d’animaux tués pour l’alimentation dans la ville.

Besançon : Éric Delabrousse lance officiellement sa campagne municipale à la tête du ”bloc central”

C’est au square Saint-Amour, au centre-ville de Besançon, qu’Éric Delabrousse (Horizons) a lancé officiellement sa campagne pour les élections municipales de 2026 aux côté d’Agnès Martin (Renaissance). Désigné tête de liste du ”bloc central”, le candidat entend incarner une alternative à la majorité actuelle menée par la maire écologiste Anne Vignot. Soutenu par Renaissance, Horizons, le Parti radical et plusieurs personnalités issues de la société civile, Éric Delabrousse a présenté les grandes lignes d’un projet qu’il veut ”unitaire, pragmatique et ambitieux” pour la capitale comtoise.

80 ans de la Sécurité sociale : la CGT et le PCF organisent un rassemblement public à Besançon

À l'occasion du 80e anniversaire de la création de la Sécurité sociale, la CGT et la fédération du Parti communiste français du Doubs annoncent un rassemblement public jeudi 9 octobre 2025 de 11h à 13h devant l'entrée de la Sécurité sociale, rue Denis Papin à Besançon. 

Sondage – Pensez-vous qu’Emmanuel Macron doive dissoudre l’Assemblée nationale et organiser des élections législatives ?

Suite à la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu ce 6 octobre 2025, tout juste 27 jours après sa nomination, nous nous intéressons cette semaine à votre avis sur la tournure politique que devrait prendre la France. Pensez-vous qu’Emmanuel Macron doive dissoudre l’Assemblée nationale et organiser des élections législatives ? C'est notre sondage de la semaine.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 7.65
ciel dégagé
le 15/10 à 09h00
Vent
4.23 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
92 %