IVG: les députés pour un délai de 14 semaines au lieu de 12

Publié le 01/12/2021 - 08:15
Mis à jour le 01/12/2021 - 08:15

L’Assemblée nationale a de nouveau approuvé mardi l’extension du délai légal pour pratiquer une IVG à 14 semaines de grossesse au lieu de 12, mais a refusé de supprimer la clause de conscience spécifique des médecins.

 © Assemblée nationale
© Assemblée nationale

La proposition de loi « visant à renforcer le droit à l’avortement », examinée en deuxième lecture, a été adoptée en fin de soirée par 79 voix contre 36 et 8 abstentions, après des débats souvent houleux.

Le texte avait été adopté en octobre 2020 à l'Assemblée avant d'être rejeté au Sénat, et la suite de son parcours législatif et donc son adoption définitive sous l'actuelle législature restent incertains.

Le gouvernement, pour sa part, ne s'est pas prononcé, émettant seulement un "avis de sagesse" sur l'ensemble des dispositions du texte, sans engagement ferme de le faire examiner à nouveau au Sénat.

Le ministre de la Santé Olivier Véran, médecin de formation, s'est toutefois dit favorable à titre personnel à l'extension du délai légal.

Les adversaires de la mesure ont multiplié les interventions pour souligner, à l'instar de Fabien Di Filippo (LR), qu'avec la croissance du foetus entre 12 et 14 semaines "l'acte d'IVG change de nature", avec "des conséquences gynécologiques qui peuvent être graves".

Plusieurs députés de droite ont plaidé pour un meilleur accès des femmes à l'IVG dans le délai actuel, plutôt que sa prolongation. La co-rapporteure Albane Gaillot (non-inscrite, ex-LREM) a répondu que cette mesure n'était "pas une lubie de militante féministe" mais était inspirée par "des rencontres sur le terrain".

"Le sujet n'est pas technique, le sujet c'est le droit des femmes à disposer de leur corps", a-t-elle plaidé.

Affrontements

Les députés ont également supprimé le délai de 48 heures entre l'entretien psycho-social et le recueil du consentement à une IVG, une disposition qui a provoqué de nouveaux affrontements.

"Il n'y a pas d'atteinte à la liberté de choix. On ne supprime pas la possibilité de réflexion pour celles qui le souhaitent", a plaidé la co-rapporteure socialiste Marie-Noëlle Battistel. A l'inverse, Philippe Gosselin (LR) a soutenu ce "délai de sérénité, ce temps de recul" et estimé qu'en le supprimant "on s'éloigne de l'esprit et de la lettre" de la loi Veil instituant le droit à l'avortement.

Une autre disposition adoptée permet l’extension de la compétence des sages-femmes, déjà autorisées à pratiquer des IVG médicamenteuses, aux IVG par voie chirurgicale.

Les opposants au texte ont néanmoins réussi à marquer un point en faisant passer des amendements LR vidant de sa substance l'article 2 de la proposition de loi, qui aboutissait à faire disparaître la clause de conscience des médecins spécifique à l'IVG tout en maintenant leur clause de conscience générale pour tout acte médical auquel ils sont opposés.

Cette clause de conscience spécifique à l'IVG "n'a pour seul impact que de stigmatiser" les femmes désireuses d'avorter, a estimé Annie Chapelier (groupe Agir, allié de la majorité).

Mais à droite Patrick Hetzel (LR) a développé que les deux clauses n'étaient pas identiques: réglementaire donc soumise au gouvernement pour la clause "générale", législative donc gravée dans la loi pour la clause "spécifique". "La rayer d'un trait de plume est très inquiétant pour les libertés", a-t-il déclaré.

Cette suppression "est massivement contestée par la profession" et contribuerait à faire de l'IVG un "acte anodin", a estimé Emmanuelle Ménard (non inscrite, proche du RN).

M. Véran lui même s'est montré réservé sur cette mesure: "il n'est pas exclu qu'il y ait une mauvaise interprétation de cette suppression (de la clause spécifique) qui puisse semer le trouble dans la communauté médicale", a-t-il dit.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

La ministre Fadila Khattabi se rendra au Breuil et à Chalon-sur-Saône ce vendredi 17 mai

Fadila Khattabi, ministre chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, sera, ce vendredi 17 mai 2024, en visite en Saône-et-Loire, pour visiter l’ESAT du Breuil, faire une déambulation dans le centre-ville de Chalon-sur-Saône, participer à une table ronde sur le Fonds territorial d’accessibilité et assister à un match de playoff de basket fauteuil.

Européennes : le ministre Jean-Noël Barrot sera présent à Belfort ce vendredi 17 mai

Dans le cadre des élections européennes, Christophe Grudler, député européen et candidat sur la liste ''Besoin d'Europe'' a invité Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l'Europe pour une réunion publique qui se tiendra à Belfort le vendredi 17 mai 2024 à partir de 18h30 à la Maison du Peuple.

Élections européennes : les candidats invités à débattre sur les questions agricoles dans une ferme du Jura

Dans le cadre des prochaines élections européennes qui auront lieu le 9 juin 2024, les Jeunes agriculteurs de la région Bourgogne-Franche-Comté et la FRSEA invitent les candidats à débattre de leur programme autour des questions agricoles au sein d’une exploitation située à Saint-Baraing. 

Demande de protection fonctionnelle à Anne Vignot lors du prochain conseil municipal

Durant le prochain conseil municipal qui aura lieu jeudi 16 mai 2024, les élus seront amenés à délibérer sur l'octroi de la protection fonctionnelle à la Maire de Besançon suite aux propos violents et menaçants reçus personnellement sur les réseaux sociaux à la suite de son dépôt de plainte contre l’action du collectif Némésis menée durant le carnaval de Besançon le 7 avril dernier. 

Anne Vignot sur les relations entre Besançon et Dijon : ”On n’est pas des copains, mais…” 

EXCLUSIVITÉ • Lors de l’inauguration de l’exposition Made in Germany au musée des Beaux-Arts de Besançon le 3 mai dernier, c’était la première fois que l’on voyait les maires de Besançon et Dijon réunis dans un même projet, voire complices, avec des discours positifs et élogieux l’un envers l’autre. On le sait, les relations entre les maires de Besançon et de Dijon n’ont jamais été particulièrement au beau fixe, alors qu’en est-il dans les coulisses ? Les élu(e)s d'une région doivent-ils forcément s'entendre et collaborer ? On a rencontré Anne Vignot pour en parler...

Remplacer la place de la Révolution par la place Charles Quint : la proposition du MFC rejetée

Fin 2023, la Ville de Besançon a mis en place des ”Ateliers citoyens” permettant aux Bisontin(e)s de faire des propositions sur tout sujet concernant la vie locale. Celles ayant obtenu le plus de suffrages, lors d'un vote en ligne du 15 mai au 5 juin, feront alors l'objet d'un vote en conseil municipal. Mais la proposition du Mouvement Franche-Comté est jugée irrecevable.

La revue " Besançon Maintenant " printemps 2024 bientôt dans vos boîtes aux lettres…

La deuxième édition de la revue ''Besançon Maintenant'' est disponible. Plus de 40 000 exemplaires, financés par le groupe Besançon Maintenant, vont être distribuées dans les boîtes aux lettres des Bisontines et Bisontins pour les informer des actions et propositions du groupe présidé par Ludovic Fagaut.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.27
légère pluie
le 17/05 à 12h00
Vent
3.52 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
68 %