Depuis le 31 mars de nombreux rassemblements se sont tenus dans toute la France et aussi à Besançon pour dénoncer le projet de loi Travail. Rachel Messousse, secrétaire générale de Force ouvrière dans le Doubs nous en explique les raisons.
MaCommune.Info : pourquoi continuez-vous la mobilisation ?
Rachel Messousse : "Parce que le gouvernement n’entend pas notre exigence du retrait du projet de loi de travail. Donc on va continuer de se mobiliser ! On va demander à tous les syndicats et les salariés de faire des assemblées générales dans leurs administrations, entreprises et établissements pour la reconduite d'un mouvement si le 28 avril au soir, le gouvernement ne nous entend pas. On assiste, avec cette loi Travail, à un démantèlement complet du droit du travail et notamment des droits du salarié. Par exemple,dans ce texte l’augmentation du temps de travail peut aller jusqu’à 46heures voire 60 heures sans aucune contrepartie salariale. Par simple accord, on pourra passer de 10 à 12 heures de travail par jour, de plus la durée maximum du travail de nuit est augmentée. Bref : c’est la fin du code du travail pour les salariés".
Les associations étudiantes et lycéennes se mobilisent à vos cotés, cela vous permettra-t-il de faire davantage pression sur le gouvernement ?
Rachel Messousse : "Plus on sera nombreux, mieux se sera car le rapport de force sera plus conséquent lui aussi. C'est important que les jeunes se mobilisent car c’est aussi leurs avenirs dont on parle. Certains jeunes sont parfois salariés, apprentis aussi, ils s'interrogent sur le monde du travail de demain, et c'est normal... Mais aujourd’hui 71 % des Français sont contre cette loi et ce ne sont pas seulement des étudiants. Nous sommes allés distribuer des tracts au rond-point de Châteaufarine à Besançon en expliquant ce projet de loi Travail, près de 70% des personnes qui ont accepté le tract sont conscientes du danger, et cette refonte du code du travail".
Les syndicats patronaux demandent plus de flexibilité au Code du Travail pour relancer la croissance, êtes-vous d'accord avec cette requête ?
Rachel Messousse : "Ce sont des mensonges, tout simplement. Il me semble qu’il y a déjà un pacte de responsabilité qui a été signé. D’ailleurs Force Ouvrière était contre. On a donné des milliards au patronat pour créer des emplois. Les emplois ne sont pas là. Le MEDEF exige aujourd’hui le retrait de cette loi, mais il demande la première version, plus dure, de ce projet. Désormais il n’y pas de négociation possible, c’est un projet de loi qui n’est amendable ! On demande le retrait pur et simple du texte. La mobilisation ne s’essoufflera pas !".