Après le Conseil des Etats (chambre haute), le Conseil National (chambre basse) a donné son feu vert à cette proposition de loi, par 137 voix contre 57, a indiqué une porte-parole du Parlement. La mesure, proposée par l'Union Démocratique du Centre (UDC, droite populaire, premier parti du pays), était combattue par la gauche, a-t-elle précisé. L'entrée en vigueur de cette mesure reste toutefois incertaine car les deuxassemblées doivent encore affiner les termes de la loi.
En outre, il est fort vraisemblable que la loi soit combattue par référendum populaire, comme le prévoit le système de démocratie directe en Suisse. Ce mercredi 28 septembre 2016, les députés ont par ailleurs approuvé le principe d'une retraite à la carte pour tous, qui pourra être prise entre 62 et 70 ans. Ils n'ont en revanche pas voulu faciliter la retraite anticipée pour les personnes usées par un travail pénible physiquement ou psychiquement, comme le demandait la gauche. Comme dans bon nombre de pays en Europe, la pression démographique, provoquée par le vieillissement de la population, met à mal la soutenabilité du système actuel des retraites en Suisse.
Environ un tiers des Suisses devraient être à l'âge de la retraite aux
alentours de 2050
La nouvelle règle visant les femmes permettra d'économiser 1,2 milliard de francs suisses (1,1 milliard d'euros) d'ici 2030, avait indiqué avant le vote le ministre de l'Intérieur, Alain Berset. Pour la députée socialiste Yvonne Feri, cette réforme de la retraite se fait sur le dos des femmes. Les femmes entre 55 et 63 ans seront particulièrement touchées par cette mesure, soit celles qui "ont arrêté de travailler pour s'occuper des enfants, ont connu le divorce et ne disposent pas d'une rente assez grande pour compenser", a-t-elle estimé lors des débats au Parlement."Comme les femmes vivent plus longtemps, si on voulait vraiment être égalitaire, elles devraient travailler plus longtemps encore", a rétorqué le député UDC Sebastian Frehner. Des députés de divers partis ont en revanche réclamé que les autorités s'attellent désormais à oeuvrer en faveur d'une meilleure égalité salariale entre les hommes et les femmes.
(AFP)