L’Assemblée adopte une loi facilitant l’implantation de bistrots sous licence IV dans les petites villes

Publié le 11/03/2025 - 10:52
Mis à jour le 11/03/2025 - 10:52

Les députés ont adopté lundi 10 mars 2025 un texte pour faciliter l'installation des bistrots et cafés servant des alcools forts dans les villes de moins de 3.500 habitants qui en sont dépourvus, mais en renforçant aussi sensiblement le pouvoir des maires sur les transferts de licences IV.

Illustration © D Poirier
Illustration © D Poirier

"Les deux tiers des communes françaises aujourd'hui ne disposent plus de commerces. En toute logique, plus encore ne disposent ni d'un bistrot ni d'un café", s'inquiète l'ancien ministre macroniste Guillaume Kasbarian, auteur du texte, et qui a dénoncé à la tribune un "cadre législatif ancien et obsolète", une licence IV à la main.

Le texte du député de l'Eure-et-Loir reprend et pérennise une expérimentation menée entre 2019 et 2022, qui permettait de créer une licence IV sur une commune de moins de 3.500 habitants si celle-ci n'en comptait pas. La mouture initiale prévoyait un régime déclaratif, mais un amendement socialiste est venu conditionner l'ouverture de l'établissement à une approbation du maire de la commune, lui octroyant un veto défendu à gauche comme au RN.

La dérogation reste toutefois importante car la création de licences IV, qui permettent de servir des alcools plus forts que de la bière ou du vin, et notamment ceux au-delà de 18 degrés, est aujourd'hui prohibée. Un établissement qui souhaite en obtenir une doit le plus souvent, après autorisation du préfet, l'acquérir auprès d'un autre établissement du département ou du département limitrophe, lorsque ce dernier met la clé sous la porte par exemple.

La ministre du Commerce Véronique Louwagie a soutenu un texte pour "la revitalisation de nos territoires ruraux" et "simplifier la vie des entrepreneurs". Et la proposition a été adoptée à la quasi-unanimité de l'Assemblée avec le soutien de tous les groupes (156 pour, 2 contre).

Des débats vifs

En théorie, la dérogation prévue par la loi n'est censée servir qu'une fois, pour créer une licence IV dans une commune qui n'en a pas. Mais un amendement MoDem est venu étendre le dispositif, en autorisant le conseil municipal à permettre l'ouverture d'un "nouvel établissement" supplémentaire. Si l'idée défendue est de permettre à ces villes d'avoir un débit de boisson dans le centre comme en périphérie, les députés ont appelé à affiner la rédaction de l’amendement, qui pourrait laisser penser que les dérogations peuvent s'enchaîner sans limite.

Les débats ont en partie tourné sur le risque de l'ouverture de nouveaux bistrots pour la santé publique et la consommation d'alcool, responsable de plus de 40.000 décès prématurés par an en France, selon plusieurs rapports.

Mais c'est sur les questions du marché des licences IV et de contrôle des maires que les débats ont été les plus vifs. Les députés de gauche, mais aussi le député Horizons François Gernigon, craignent en effet de voir les nouvelles licences IV captées dans les prochaines années par d'autres communes plus grandes ou attractives. Cette loi "va conduire à ouvrir des débits de boisson dans les grandes métropoles", avait assuré le député LFI Hadrien Clouet en ouverture des débats.

Veto des maires

Contre l'avis de Guillaume Kasbarian, tenant assumée d'une ligne très libérale au sein de la macronie, les députés ont voté un amendement pour interdire que les licences créées via sa loi puissent être cédées dans une autre commune. Surtout, un amendement de Yannick Monnet (groupe communiste) est venu conditionner le transfert d'une licence IV d'une commune à une autre à l'approbation du maire de la commune de départ.

Une disposition qui viendrait s'appliquer à tous "ceux qui tiennent des bars aujourd'hui" avec une licence IV, a tancé Guillaume Kasbarian, frontalement opposée à la mesure, adoptée avec le soutien de députés allant de la gauche au RN en passant par LR.

En l'état actuel du droit, un maire peut déjà s'opposer au départ d'une licence IV, mais cela ne vaut que lorsqu'il s'agit de la dernière existant sur sa commune. Yannick Monnet n'a lui pas boudé son plaisir, estimant important que "le maire puisse organiser l'activité économique" de la commune.

La proposition de loi devra désormais aller au Sénat.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Rétroviseurs et vitres cassés en cadeaux au Département du Doubs : une association alerte des dangers sur la D141

VIDÉO • L’association "À fond la transition" s’est mobilisée ce jeudi 11 décembre à 10h30 devant les locaux du conseil départemental du Doubs à Besançon pour lui offrir des cadeaux très particuliers : rétroviseurs, vitres de bus et de voitures brisées emballés… Ces morceaux proviennent de véhicules qui se sont aventurés sur la D141 au niveau du passage dit Sous les Roches Beure-Besançon.

Grand Besançon Métropole arrête son projet de Plan local d’urbanisme intercommunal : que prévoit-il ?

Après 5 ans de travail, Grand Besançon Métropole (GBM) a présenté et arrêté son projet de Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) à l’issue de plusieurs années de diagnostic, de concertation et de travail avec les 68 communes du territoire. L’ensemble du dossier, désormais finalisé, doit entrer dans la phase d’enquête publique. Avant cela, il sera soumis au vote du conseil communautaire de GBM jeudi 11 décembre 2025.

Pierre Moscovici défend l’indépendance de la Cour des comptes pour sa dernière audition à l’Assemblée

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a vigoureusement défendu l'indépendance de celle-ci, "ni pouvoir ni contre-pouvoir", pour sa dernière audition mardi 9 décembre devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, consacrée au pacte Dutreil.

Saint-Vit : un collectif d’habitants prépare une liste citoyenne pour les municipales 2026

Un groupe de Saint-Vitoises et de Saint-Vitois annonce, dans un communiqué du 8 décembre 2025, la constitution d’une liste citoyenne baptisée “Saint-Vit ensemble” pour les élections municipales de 2026. Cette initiative, présentée comme locale et indépendante de tout parti, repose sur une organisation collégiale visant à “construire un projet réellement partagé et représentatif de la diversité de la commune”.

Budget de la Sécu : les députés votent sur le projet de loi ce mardi

C’est ce mardi 9 décembre 2025 que les députés doivent se prononcer sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Lundi, à la veille d'un scrutin qui s'annonce extrêmement serré, le patron du PS Olivier Faure a appelé ses députés à voter pour le projet de budget de la Sécurité sociale, menacé de rejet par les refus de LR et d'Horizons de le soutenir. De son côté, le gouvernement a multiplié les gestes pour tenter de convaincre, notamment les Ecologistes.

Dermatose nodulaire contagieuse : plusieurs élus du Doubs apportent leur “soutien total aux éleveurs de Pouilley-Français et à leur famille”

Plusieurs parlementaires du Doubs, la présidente du Département du Doubs et le président de l'association des maires ruraux du Doubs ont souhaité réagir ce mois de décembre 2025 au sujet au sujet des cas de dermatose nodulaire contagieuse de Pouilley-Français.

Dermatose nodulaire : à Besançon, Genevard appelle à un strict respect du protocole sanitaire

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pourrait tuer 10% des bovins en France si le strict protocole sanitaire en vigueur n'était pas respecté, a mis en garde samedi 6 décembre 2025 la ministre de l'Agriculture, venue défendre à Besançon le récent abattage d'un troupeau de 83 vaches dans le Doubs.

Dermatose nodulaire : la ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rendra ce samedi à Besançon

Pour rappel, un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans le Doubs le 28 novembre 2025 dans une exploitation de Pouilley-Français. La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est attendue ce samedi 6 décembre 2025 à Besançon pour faire un point sur la situation sanitaire dans le département à la préfecture du Doubs.

Municipale 2026 à Besançon : le syndicat de la filière des musiques actuelles adresse ses questions aux candidats

Dans la perspective des prochaines élections municipales des 15  et 22 mars 2026, le syndicat de la filière des musiques actuelles (SMA) souhaite engager un dialogue avec les diverses formations politiques. C’est pourquoi, il adresse un questionnaire aux candidats à l’élection municipale de Besançon…

83 vaches abattues à Pouilley-Français : LFI dénonce une “stratégie sanitaire dépassée et destructrice”

Suite à la décision du juge des référés du tribunal administratif de Besançon qui a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français, 83 vaches ont été abattues ce 2 décembre 2025 en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse. Ce même jour, de nombreux agriculteurs s’étaient réunis pour s’opposer à cette décision. La France Insoumise du Doubs a souhaité réagir.

La Ville de Besançon repense le stationnement en centre-ville pour les professionnels

VIDÉO • Parmi les points à l’ordre du jour du prochain conseil municipal de Besançon qui aura lieu jeudi 4 décembre 2025, les élus auront à se prononcer sur plusieurs sujets, dont celui concernant le stationnement des artisans et des professionnels de santé dans le centre-ville bisontin. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.19
couvert
le 12/12 à 00h00
Vent
1.3 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
92 %