Le Sénat se penche sur le projet de budget de la Sécu, plombé par le Covid

Publié le 09/11/2020 - 08:32
Mis à jour le 09/11/2020 - 08:32

Près d’un millier d’amendements ont été déposés sur ce projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2021 qui sera examiné en première lecture à partir de ce lundi 9 novembre  2020 par la chambre haute. Le vote solennel sur l’ensemble du texte aura lieu le 17 novembre.

Sénat  CC2 ©
 © Jacques Paquier
Sénat  CC2 © © Jacques Paquier

Le Sénat dominé par l’opposition de droite s’attelle pour une semaine, après l’Assemblée nationale, au projet de budget de la Sécu, plombé par la crise du Covid-19, avec une cascade de dépenses supplémentaires et des recettes qui fondent.

Le "trou" de la Sécu, que les gouvernements s'acharnent à combler depuis de nombreuses années, n'a aujourd'hui plus de fond, avec un déficit annoncé de 46,6 milliards d'euros cette année et quelque 28 milliards en 2021.

Ces chiffres, déjà vertigineux, ne tiennent pas compte des dernières mesures de restriction mises en place, couvre-feux puis reconfinement, qui risquent d'entraîner une nouvelle contraction de la masse salariale et des rentrées de cotisations.Le rapporteur général du budget de la Sécu, Jean-Marie Vanlerenberghe (centriste) s'attend ainsi à ce qu'une nouvelle dégradation des comptes soit annoncée par le gouvernement dans l'hémicycle.

Une rallonge de 2,4 milliards pour les hôpitaux ?

Le texte voté en première lecture par l'Assemblée nationale a déjà intégré une demande de rallonge dès cette année de 2,4 milliards pour aider les hôpitaux confrontés à une hausse exponentielle des cas de Covid-19. Cet argent doit aussi servir à honorer l'engagement du Premier ministre Jean Castex d'avancer à décembre des hausses de salaires du "Ségur de la santé" et une "survalorisation" des heures supplémentaires.

"On ne peut pas dire que les comptes sont insincères, mais on est devant l'inconnu", a déclaré à l'AFP M. Vanlerenberghe, tandis qu'à gauche Bernard Jomier (PS) fustige un manque de "fiabilité" des chiffres.

Le groupe CRCE à majorité communiste porte un jugement plus sévère, estimant que le texte est "frappé d'insincérité budgétaire". Il défendra, en vain selon toute vraisemblance, une motion visant à son rejet en bloc.

Dégradation durable

"Les comptes sont dégradés durablement", s'inquiète le rapporteur général, en regrettant que "le gouvernement ne propose rien, il constate".

Outre la compensation par le budget de l'Etat d'exonérations de charges, et un effort supplémentaire demandé aux complémentaires santé, la majorité sénatoriale veut remettre sur la table le dossier des retraites.

Le rapporteur LR pour la branche vieillesse, René-Paul Savary, proposera de réactiver début 2021 la conférence de financement, suspendue au printemps dernier.

La majorité sénatoriale a sous le coude, si cette conférence n'aboutissait pas, une "mesure d'âge", qui ferait passer progressivement l'âge légal de 62 à 63 ans en 2025. Elle propose aussi d'accélérer l'allongement de la durée de cotisation pour atteindre 43 annuités en 2027.

Concernant la branche famille, Elisabeth Doineau (centriste) regrette qu'"il n'y ait pas une vraie relance de la politique familiale", mais salue comme "une avancée sociétale" le doublement du congé paternité de 14 à 28 jours, dont sept jours obligatoires, prévu par le texte à compter du 1er juillet 2021.

Des sénateurs LR ont déposé plusieurs amendements pour "assouplir" l'application de ce dispositif, jugé "compliqué à mettre en oeuvre dans certaines entreprises, notamment les TPE et les PME".

Le sujet devrait faire débat dans l'hémicycle, de même que les articles concernant l'IVG (tiers payant intégral systématique et expérimentation autorisant des sages-femmes à pratiquer des IVG instrumentales). La rapporteure de la branche assurance maladie, Corinne Imbert (LR), a proposé leur suppression.

Le texte met enfin en place une 5e branche de la Sécurité sociale consacrée à la perte d'autonomie des personnes âgées et handicapées.

Seul le groupe CRCE est radicalement opposé à la création de cette nouvelle branche, considérant que la perte d'autonomie doit relever de l'assurance maladie.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Volte-face : les bars de Besançon pourront finalement diffuser les Jeux olympiques de Paris !

EXCLUSIVITÉ • Suite aux polémiques autour de la diffusion des JO sur les terrasses bisontines, nous avons contacté la Ville de Besançon. Abdel Ghezali, premier adjoint en charge des Sports, a affirmé que la mesure interdisant l’installation d’écrans en extérieur serait suspendue dès vendredi 26 juillet 2024, et cela, jusqu’à la fin des épreuves sportives. Cela inclut également les Jeux paralympiques.

Laurent Croizier s’insurge contre l’arrêté interdisant la diffusion des JO sur les terrasses bisontines…

Dans une lettre adressée en date du 24 juillet 2024 à Anne Vignot, la maire de Besançon, le député du Doubs demande à ce que les restaurateurs et cafetiers bisontins puissent installer des écrans sur leur terrasse ou à l’intérieur de leur établissement qui seraient visibles depuis la voie publique…

Macron : pas de nouveau gouvernement avant la fin des JO, appel aux partis à “faire des compromis”

Emmanuel Macron a affirmé mardi 23 juillet 2024 qu'il ne nommerait pas de nouveau gouvernement avant la fin des Jeux olympiques, "mi-août", au nom de la "trêve" qu'il a invoquée, faisant valoir que l'inverse "créerait un désordre" pendant l'événement sportif planétaire organisé à Paris.

Parlement européen : Christophe Grudler élu coordinateur de la commission de l’industrie et de l’énergie

Le député européen (MoDem), Christophe Grudler a été élu coordinateur pour le groupe Renew Europe au sein de la commission de l'Industrie, de la Recherche et de l'Énergie (ITRE), a-t-on appris lundi 22 juillet 2024.

Yaël Braun-Pivet réélue à la tête de l’Assemblée face à une gauche déconfite

Yaël Braun-Pivet retrouve le perchoir: onze jours après les législatives, la présidente sortante de l'Assemblée a été réélue grâce à une entente entre la droite et la macronie, qui souligne le mur auquel se heurte la gauche au Palais Bourbon, et pose peut-être les bases d'une coalition gouvernementale.

L’ancien préfet de Haute-Saône Michel Vilbois limogé pour management “brutal”

Préfet du Tarn depuis seulement 9 mois, Michel Vilbois, ancien préfet de Haute-Saône, sera démis de ses fonctions à compter du lundi 22 juillet. Connu pour sa fermeté face aux manifestations contre l’autoroute A 69 et visé, selon des sources concordantes, par des accusations de management "brutal". Son limogeage intervient environ un mois après un audit mené auprès de ses services par l’Inspection générale de l’administration (IGA), dont les résultats ne sont pas encore connus.

Julien Odoul s’inquiète d’une pénurie de professeurs en Bourgogne-Franche-Comté

Julien Odoul, président du groupe RN de Bourgogne-Franche-Comté et député de l’Yonne, se dit "inquiet" pour l’avenir des jeunes de la région dans un communiqué du 17 juillet 2024 suite à une "pénurie de professeurs" pour la rentrée prochaine.

Candidat RN sous curatelle dans le Jura : un recours pour annuler le scrutin législatif

La candidate Nouveau Front populaire dans la 2e circonscription du Jura a déposé un recours mercredi 17 juillet 2024 devant le Conseil constitutionnel pour faire annuler le scrutin législatif qui avait vu la qualification au second tour d'un candidat Rassemblement national sous curatelle, donc théoriquement inéligible.

Entreprises, agriculture, mobilité… La Région vote pour 145,5 millions d’euros d’aides

La commission permanente de la Région Bourgogne-Franche-Comté s’est tenue mardi 16 juillet 2024. Les élu(e)s ont voté pour 145,5 millions d’euros d’aides régionales en faveur du territoire. Focus sur quelques dossiers.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 27.62C°
couvert
le 27/07 à 12h00
Vent
2.81 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
59 %