La présidente PS de région Marie Gite Dufay, le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret, le préfet du Doubs Raphaël Bartolt et le recteur Jean-François Chanet ont inauguré l'école de production de Besançon ce lundi 16 avril 2018 sur la zone industrielle de Palente.
Installée provisoirement sur Témis depuis le mois d'octobre 2017, elle a intégré depuis le début d'année le 7, chemin de Palente dans les anciens locaux de Polycapyl.
40 élèves d'ici quatre ans
Une première promotion accueille 9 élèves en 1re année de CAP "métier de conducteur d’installation de production" afin d'accéder à un Bac Pro Technicien d’usinage. L'EPB ouvrira progressivement tous les ans de nouvelles sections : CAP 2e année, Bac Pro 1re année puis, enfin Bac pro 2e année. L'investissement sur quatre ans s'élève à 1,5 M€ dont un premier investissement de 330.000 € pour l'achat de machines. 40 élèves seront formés tous les ans. À terme, ce donc 40 machines qui devront intègrer l'école. Sept à huit personnes dont de nombreux formateurs seront embauchés en CDI.
Faire repartir les décrocheurs...
Le recrutement, avec l'aide maisons de quartier et de la mission locale, cible principalement des élèves décrocheurs, "des jeunes de 15 à 18 ans, en difficulté dans le système d'enseignement traditionnel et qui vont remplir les bancs des jeunes sans formation et sans emploi (…) et pour qui rien n'existe" explique Michel Goetz, le président de l'EPB. "C'est ce constat qui a conduit l'UIMM Franche-Comté à rechercher une solution qui réponde à la fois au besoin des entreprises et à la réalité de l'insertion des jeunes dans leur future vie d'adulte".
"Un des principaux critères de recrutement est la motivation du jeune à intégrer cette école qui garantit un avenir" se réjouit le président de l'EPB. "Et les chiffres parlent d'eux même : 90 % de réussite aux diplômes. 72 % de mentions. À l'issue de la formation, 45 % des jeunes choisissent de poursuivre leurs études, ce qui prouve que les EPB remplissent pleinement leurs rôles et leurs objectifs auprès des jeunes en difficulté…"
Une "véritable école-entreprise"
Alexis, 15 ans, était scolarisé en 3e professionnel à Chatillon-le-Duc. Il a intégré l'EPB au mois d'octobre. "J'avais déjà fait un stage d'une semaine en entreprise et cela m'avait plus. Je suis allé au CFAI pour trouver une entreprise en apprentissage, mais c'était difficile, je n'avais pas 16 ans. Et j'ai posé ma candidature ici…" témoigne-t-il. "C'est vraiment ce que je voulais faire. Être sur les machines, toucher la matière, fabriquer des et savoir que l'on produit des choses qui servent aux entreprises".
Sur le plan pédagogique, les élèves travaillent en réel sur une production qui sert aux entreprises et qui doit financer 40 % de l'école. Une pression positive pour des jeunes en contact direct avec les réalités du monde de l'entreprise "Si on ne fait que regarder, on apprend moins vite. C'est nous qui produisons ici. Il faut donc être plus appliqué. Quand on fait par soi-même, on se rend compte on final que ce que nous disent les formateurs, c'était bien ce qu'il fallait faire…"
Accompagnés par des maitres professionnels, les élèves passent deux tiers de leur temps à la réalisation de commandes aux conditions du marché pour de véritables clients, tels que des entreprises industrielles comme Stanley. Le jeune s’intègre progressivement dans la vie professionnelle avec ses rythmes, ses exigences et ses liens sociaux. L’apprentissage du métier et du travail en équipe se fait à travers les contraintes imposées par la production.
L’école de Besançon souhaite mettre en œuvre une pédagogie adaptée, afin de faire de ces jeunes, "de bons professionnels, immédiatement employables". L'approche pédagogique vise à remettre le jeune dans une logique de confiance en lui-même.
Près de la totalité des jeunes ayant suivi ce type de formation, trouvent un projet professionnel et intègrent le marché du travail.
Info +
Les Écoles de Production sont des établissements privés, à but non lucratif.Déclarésauprès des rectorats d’Académie, elles préparent aux diplômes d’État (CAP, Bac Pro). On en dénombre aujourd'hui 25 en France regroupées au sein de la Fédération nationale des Écoles de Production (FNEP). Six ont ouvert leurs portes à la rentrée 2017.
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Plus de 250 postes d'usineurs à pourvoir sur le bassin de Besançon en 2018Selon l’observatoire de la métallurgie pour le bassin d’emploi de Besançon, entre 250 et 500 postes embauches d’usineurs sont prévus pour cette année. La formation proposée vise donc à répondre à ces fortes demandes alors que 64% des embauches sont jugées difficiles par les entreprises. |