Un "manifeste pour l'Ecole publique" contre la non-gratuité du temps périscolaire à Besançon

Publié le 01/06/2016 - 12:24
Mis à jour le 16/04/2019 - 15:30

À partir de la rentrée 2016, la Ville de Besançon propose l’accueil périscolaire en échange d’un droit d’entrée de 2 à 10 euros pour les élèves bisontins. Un manifeste « pour l’Ecole publique » a été rédigé par une cinquantaine de parents d’élèves, enseignants, psychologues, travailleurs précaires… pour dénoncer la non-gratuité du temps périscolaire. Yves-Michel Dahoui, adjoint au maire délégué à l’Education répond…

 ©
©

Sur le site internet de la Ville de Besançon, il est écrit :

"Dans un souci d'une plus grande équité, la tarification des repas des élèves bisontins a été modifiée depuis la rentrée 2010-2011. Tout en maintenant un tarif plancher à 1,50€ pour les familles ayant peu de ressources et un tarif maximum à 5,80€ pour les familles ayant des revenus plus élevés, la tarification prend désormais en compte l'ensemble des ressources des familles, revenus, prestations et allocations sociales, à l'exception de l'indemnité de rentrée et de la prime de déménagement. Le prix du repas est établi en fonction du quotient familial de la CAF, avec application de deux taux d'effort.

À compter de la rentrée 2016-2017, l'accueil de l'après-midi est soumis à un droit d'entrée de 2 à 10 € pour les élèves bisontins et 15 € pour les élèves des autres communes. Cette tarification reprend les modalités ci-dessus, à savoir un tarif déterminé en fonction des ressources de la famille."

"Annuler cette décision du conseil municipal"

Le manifeste pour l'Ecole publique est rendu public ce mercredi 1er juin 2016 dans le cadre d'une grande campagne d'information "destinée à faire annuler cette décision" nous indique Benoît Maillard-Salin, membre de cette initiative citoyenne et co-rédacteur du manifeste. "Cette décision a été adoptée lors du conseil municipal du 4 avril 2016 ; conséquence directe de la réforme Peillon dite des rythmes scolaires de 2014 et contre laquelle nous nous étions déjà battus", ajoute-t-il. 

Ce manifeste rappelle les lois Ferry de 1881 et 1882 qui ont fait suite à la révolution de 1789, pour rendre l'École publique "laïque, gratuite et obligatoire", ainsi que la confirmation de cet engagement par la Constitution de la Ve République le 4 octobre 1958 : "l'organisation de l'enseignement public obligatoire gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat". 

"La majorité municipale valide ainsi le désengagement de l'État"

Le manifeste reproche, entre autres, à la Ville de Besançon d'avoir "sans consultation ni information préalable de la communauté éducative et des parents d'élèves de faire payer les ménages désireux de permettre à leurs enfants d'avoir accès aux activités organisées dans le cadre du temps périscolaire (écoles élémentaires et maternelles). La majorité municipale valide ainsi le désengagement de l'État et tourne le dos aux principes fondateurs de l'obligation scolaire", est-il précisé.

"Comparer un stock de dettes à la richesse dégagée par le pays en un an n'a aucun sens"

Sur le sujet de la baisse de la dotation de l'État pour les communes, le document explique que "les peuples ne sont pas responsables du creusement de la dette publique et les dépenses publiques, outils au service de la mission de l'Etat, ne sont pas à remettre en cause". Et malgré une dette publique française représentant 100% de son PIB, cet indicateur n'est pas "pertinent" pour les rédacteurs du manifeste : "comparer un stock de dettes à la richesse dégagée par le pays en un an n'a aucun sens. (…) Le matraquage sur la dette est une ruse du capital pour opérer de nouveaux prélèvements sur le travail."

La réaction de Yves-Michel Dahoui, adjoint au maire en charge de l'Education à la Ville de Besançon

En réponse, Yves-Michel Dahoui, se dit "surpris" de l'existence de ce manifeste "qui n'est pas signé, ce qui est très grave sur le plan déontologique". En ajoutant, "alors que les interlocuteurs (CPE, PEEP, Conseil d'école, parents d'élèves) avec qui je suis en relation toute l'année n'ont émis aucune objection à cette proposition votée en conseil municipal. (...) On parle du temps périscolaire et non scolaire, donc l'école publique reste gratuite." Les rédacteurs de ce manifeste "sont en décalage complet avec 98% de l'opinion", dit-il.

Selon lui, il est "important" de rappeler que ces tarifs serviront "à améliorer considérablement le contenu du temps périscolaire, la sécurité des enfants, le recrutement de 50 animateurs et l'augmentation de leur temps de travail".

M. Dahoui explique également que "ces 2 à 10 euros par an et par enfant permettront de débloquer plus de 600 000 euros de l'allocation familiale, ce qui n'est pas négligeable pour améliorer la qualité du temps périscolaire et la sécurité, qui je crois, est importante pour les parents".

"On compte 9 000 élèves à Besançon, 4 500 inscrits en périscolaire, 9 000 parents. Et là, 50 personnes écrivent ce manifeste", constate l'adjoint pour conclure.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Education

Besançon “ville amie de l’Unicef” : zoom sur les engagements en faveur des enfants

Pascale Billerey, conseillère déléguée au projet éducatif de territoire bisontin a effectué ce 30 juin 2025 un point d’étape sur le programme "Ville amie des enfants" en présence de Béatrice Lefrançois, secrétaire générale Unicef France. Le rendez-vous a été donné à l’école d’Arène à Besançon où plusieurs actions ont été menées.

Canicule : 17 établissements scolaires de l’académie de Besançon temporairement fermés

Alors que les quatre départements de Franche-Comté sont placés en vigilance orange canicule depuis dimanche 29 juin 2025, l’Éducation nationale a dressé hier une liste de recommandations pour ses directeurs et chefs d’établissements scolaires afin de prévenir les effets de la chaleur. Mais pour 17 établissements de l’Académie de Besançon (Franche-Comté), ces mesures ne suffisent pas à accueillir les élèves dans de bonnes conditions et le rectorat a ainsi fait le choix de décider d’une fermeture temporaire. 

L’université Marie et Louis Pasteur se distingue dans les 3% des meilleures universités mondiales

L’université Marie et Louis Pasteur (UMLP) se distingue une nouvelle fois sur la scène académique internationale en figurant parmi les 3 % des meilleures universités mondiales, selon l’édition 2025 du classement du Center for World University Rankings (CWUR). 

Un appel à candidatures pour valoriser les événements à destination des étudiants bisontins

Afin "d’offrir un accueil chaleureux" aux 25.000 étudiants qui rejoignent chaque année la ville de Besançon à la rentrée, la Ville de Besançon relance la rubrique "Rentrée étudiante" sur sortir.besancon.fr et lance un appel à candidatures afin de valoriser les événements susceptibles d’intéresser les étudiants.

Cantines scolaires : la Bourgogne-Franche-Comté veut généraliser le local et le bio dans tous ses lycées avant 2028

Après deux ans d’expérimentation réussie dans 21 établissements, la Région Bourgogne-Franche-Comté s’apprête à étendre son dispositif de restauration scolaire à base de produits locaux et biologiques à l’ensemble des 128 lycées publics du territoire, a-t-on appris dans un communiqué le 24 juin 2025.

Mobilisation à l’école Saint-Exupéry de Valdahon : les enseignants en grève ce mardi 24 juin

L'ensemble des personnels de l’école élémentaire Saint-Exupéry de Valdahon a annoncé sa participation à une journée de grève le mardi 24 juin 2025. Cette décision intervient après plusieurs mois d’alerte et de démarches de la part de l’équipe pédagogique auprès de l’Inspection Académique.

Dole : Les élèves de l’école Les Sorbiers deviennent les “Ambassad’eau” de la préservation de l’eau

Le jeudi 19 juin 2025, 28 élèves de CP et CE1 de l’école élémentaire publique Les Sorbiers à Dole ont présenté le fruit de plusieurs mois de travail dans le cadre du projet pédagogique ”Ambassad’eau”. Cette initiative, née d’un partenariat entre Doléa et l’EPCC Terre de Louis Pasteur, vise à sensibiliser les jeunes générations à la protection de l’eau et de l’environnement.

Concours “Je filme le métier qui me plaît” : 12 productions régionales primées à Paris

Frédéric Poncet, conseiller régional délégué à l’orientation et à France Travail, a présidé la cérémonie de remise des prix régionaux du concours "Je filme le métier qui me plaît", vendredi 13 juin 2025 au cinéma Olympia à Dijon, en présence d’Anne et d’Éric Fournier, co-fondatrice et co-fondateur du concours national et responsables de l’association Euro-France. Sur les 32 films en compétition, six ont été récompensés au niveau régional et 12 autres ont été primés à Paris.  

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 21.86
ciel dégagé
le 02/07 à 06h00
Vent
0.83 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
100 %