Alors que deux de ses proches, conseillers régionaux FN, ont été suspendus du parti, et que Mme Montel se voit retirer la présidence du groupe officiellement parce qu'elle a continué à leur accorder sa confiance, l'eurodéputée a estimé à l'AFP que "la machine est enclenchée" quant à sa propre suspension du parti.
"Si elle estime que je n'y ai plus ma place..."
"J'ai toujours ma carte au FN. Marine Le Pen décidera de mon sort, je la reconnais comme présidente du FN, si elle estime que je n'y ai plus ma place, elle prendra la décision et en assumera la responsabilité", a poursuivi celle qui est la principale lieutenante de Florian Philippot dans le parti.
Mais Mme Montel dit avoir "toujours considéré que le FN était un outil. Si un jour, ça ne devenait plus +ni droite ni gauche+..." poursuit-elle, laissant ouverte la possibilité de ne plus rester dans le parti, alors qu'elle est vice-présidente d'une association "Les Patriotes" lancée en mai par M. Philippot.
"Ce n'est pas faire preuve d'une grande finesse"
"Sur le plan politique, ce n'est pas faire preuve d'une grande finesse que de s'en prendre à quelqu'un qui a fait preuve de sa loyauté depuis 30 ans, qui a déposé 19 signalements" ayant déclenché une enquête judiciaire sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires d'eurodéputés de divers partis français hors FN, a-t-elle ajouté.
"J'ai montré une certaine forme de courage, d'abnégation pour le mouvement et sa présidente" a encore souligné Mme Montel. Pour elle, "ce n'est pas une humilitation personnelle. S'ils pensent que ça m'affecte, que je vais remuer ciel et terre ou faire quoi que ce soit... Je sais raison garder, j'ai des convictions", a-t-elle tempéré.
"Il y a tellement d'injustice, de langue de bois... "
"Tout le monde sait que la ligne +ni droite ni gauche+" qui est celle de Marine Le Pen "est celle que je chéris", a encore insisté l'eurodéputée. Mais "on dit qu'on peut s'exprimer sur tous les sujets. J'ai un petit doute. Il y a tellement d'injustice, de langue de bois... On parle de refondation, j'ai donc lancé en bureau politique l'idée qu'il y avait des sujets sur lesquels on utilise des termes qui font peur", une référence à ses déclarations selon lesquelles le FN parle d'immigration de manière "anxiogène" pour les électeurs, et pour lesquelles elle a été critiquée notamment par Louis Aliot ou Nicolas Bay.