Octobre rose 2018 : le cancer du sein, une préoccupation dès l'âge de 25 ans, une surveillance régulière dès 50 ans...

Publié le 28/09/2018 - 15:34
Mis à jour le 28/09/2018 - 15:38

L’opération nationale de lutte contre le cancer du sein Octobre Rose commence ce mercredi 1er octobre 2018 en Franche-Comté. Une cinquantaine de manifestations sont organisées dans la région avec pour objectif : réduire le taux de mortalité chez les femmes atteintes d’un cancer du sein. Chaque année en France, 54 000 nouveaux cas sont détectés et près de 12 000 femmes en décèdent.

En France, sur 100 femmes de 50 ans, trois développeront un cancer du sein dans les 10 ans. Cependant, la mortalité de ce cancer a globalement diminué de 1,5 % par an entre 2005 et 2012. "Ceci est lié en partie à la précocité des diagnostics, ainsi qu’aux progrès de la prise en charge thérapeutique", précisent Dr Arlette Le Mouel, Présidente de l’ADECA-FC et Dr Raouchan Rymzhanova-Coste, médecin coordonnateur de l’ADECA-FC.

Le risque de développer un cancer du sein augmente avec l'âge

En effet, c'est après 50 ans que l'on présente le plus de risque de développer un cancer du sein (80% des cancers du sein surviennent après cet âge). En l'absence d'autres facteurs de risque que l’âge, on parle d'un niveau de risque « moyen ». Les femmes ayant des antécédents médicaux personnels ou familiaux, ou certaines prédispositions génétiques, présentent un risque aggravé, dit « élevé » ou « très élevé », d'être atteintes de ce cancer. Les professionnels de santé doivent alors orienter les femmes vers les modalités de dépistage adaptées à leur situation.

Le dépistage du cancer du sein repose sur une mammographie, associée a? un examen clinique des seins. L'intérêt est de pouvoir soigner ce cancer plus facilement et de limiter les séquelles liées à certains traitements. La mammographie, permet de repérer de petites tumeurs localisées, sans atteinte ganglionnaire, au pronostic très favorable. La survie à 5 ans est de 99 % pour un cancer du sein détecté à un stade précoce, elle est de 26 % pour un cancer métastasé.

Un dépistage pour une détection précoce mais peut avoir des inconvénients

"Si le dépistage permet une détection précoce, il peut aussi présenter des inconvénients", indiquent Dr Arlette Le Mouel et Dr Raouchan Rymzhanova-Coste : "le diagnostic et le traitement de cancers peu évolutifs. Le surdiagnostic correspond à la détection de lésions cancéreuses qui n'auraient pas évolué vers un cancer infiltrant du vivant de la personne. Le surdiagnostic est une composante inhérente à tout dépistage. Selon les études publiées, le surdiagnostic pourrait être de l'ordre de 1 à 10 %, voire 20 %. Les enjeux actuels sont le développement de la recherche visant à l'identification de biomarqueurs d'évolution des petites tumeurs et à la mise en œuvre d'une désescalade thérapeutique, en vue d'éviter des examens inutiles et de limiter au maximum le surtraitement et le suivi des patientes."

Aujourd’hui en Europe, 25 pays mènent un programme de dépistage similaire au programme français. Les études internationales estiment que ces programmes permettent d’éviter entre 15 % et 21 % des décès par cancer du sein. L’Institut national du cancer rappelle que la position de la France est cohérente avec de nombreux pays, comme le montre l’étude internationale « Cancer screening recommendations: an international comparison of high income countries ». La balance bénéfices/risques y est jugée positive et la recommandation des pouvoirs publics reste en faveur du dépistage du cancer du sein. Seules les bornes d’âge et la fréquence du dépistage varient selon le pays.

Dépistage : mode d'emploi

Les premières lectures

Le radiologue ayant effectué votre mammographie vous donne une première interprétation. Si cette première lecture ne révèle aucune anomalie, le radiologue vous donne un compte-rendu provisoire et transmet vos clichés à l’ADECA-FC où un autre radiologue, lui aussi spécifiquement formé, effectuera une seconde lecture de vos clichés.

S'il constate la présence d’une anomalie, il proposera d'effectuer, éventuellement dans la même séance, des examens complémentaires (échographie mammaire, agrandissement et/ou cytoponction…).

Si votre mammographie et les examens complémentaires confirment la présence d’une image anormale, le radiologue vous précisera la conduite à tenir et vous orientera vers votre médecin traitant.

Dans tous les cas, votre radiologue vous expliquera la suite qui sera donnée.

La seconde lecture
L'ADECA-FC organise les séances de deuxième lecture dans ses locaux. Plus d’une vingtaine de radiologues spécialement formés s’y relayent, pour relire les mammographies jugées normales en première lecture.

Cette seconde lecture, spécifique au programme de dépistage organisé, est un gage de fiabilité. En effet, l’interprétation d’une mammographie est un acte difficile.

Si la deuxième lecture confirme l’absence d’anomalie constatée par le radiologue ayant réalisé votre mammographie, le résultat vous est directement envoyé avec vos clichés. Conservez-les pour votre prochain rendez-vous dans 2 ans.

Dans l’hypothèse où une anomalie est décelée par ce second radiologue, un bilan complémentaire ou une surveillance rapprochée est proposé pour vérifier la nature de l’image suspecte et afin de donner un avis définitif. Un courrier de l'ADECA-FC vous informe, ainsi que le(s) médecin(s) dont vous avez communiqué les coordonnées.

La prochaine mammographie

La mammographie ne "protège" pas du cancer du sein. Entre deux mammographies, il est important de rester attentive à toute modification suspecte du sein (boule, écoulement, rougeur, changement de la forme du mamelon, etc.) et de consulter rapidement votre médecin ou votre gynécologue.

Un dépistage tous les deux ans à partir de 50 ans

En France, au vu de l’analyse des bénéfices et des limites, le dépistage du cancer du sein est recommandé aux femmes à partir de 50 ans, tous les 2 ans. Il s’inscrit dans le cadre d’un dispositif national mis en place par les autorités de santé depuis 2004 : le programme de dépistage organisé du cancer du sein. Il s’adresse aux femmes de 50 à 74 ans. Il a pour double objectif de réduire la mortalité liée au cancer du sein et d’améliorer l’information ainsi que la qualité des soins dispensés aux personnes concernées. Il garantit notamment à chaque femme un accès égal au dépistage sur l’ensemble du territoire et un niveau de qualité élevé. Le taux de participation en France pour la période de 2016-2017 s’élève à 50, 2 %.

Parallèlement, un examen clinique (observation et palpation) par un professionnel de santé est recommandé tous les ans dès l’âge de 25 ans.

Après 74 ans, la question du dépistage du cancer du sein doit être examinée au cas par cas.

Dès l’âge de 50 ans, puis tous les deux ans, l’ADECA-FC, l’Association pour le DÉpistage des CAncers en Franche-Comté, adresse un courrier invitant la femme à réaliser un dépistage du cancer du sein, accompagné de la liste des radiologues agréés.

Infos +

  • En Franche-Comté, près de 175 000 femmes sont concernées par le dépistage organisé. Pour la dernière campagne complète (septembre 2015 – août 2017) le taux de participation s’élève à 58 %. A ce taux de participation global s’ajoute un taux estimé à 10 à 15 % de femmes de 50 à 74 ans effectuant une mammographie dans le cadre d’une démarche de détection individuelle. Pour rappel, l'objectif européen est de 70 %.

Infos pratiques

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Grève des pharmaciens : l’ARS réquisitionne des pharmacies grévistes pour assurer la continuité du service d’urgence

Face au mouvement de grève des gardes engagé par les pharmaciens d’officine, l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté se mobilise pour garantir l’accès aux médicaments en situation d’urgence sur l’ensemble du territoire régional, a-t-on appris ce vendredi 4 juillet.

Association le Don Du Souffle : deux bourses de 20.000€ attribuées à des chercheurs

Cela fait déjà dix ans que le Don Du Souffle s’engage annuellement dans des projets de recherche qui lui tiennent à cœur, en parallèle de ses activité principales. Cette année, l’association a décidé de soutenir deux programmes de chercheurs du domaine de la santé en leur attribuant une bourse de 20 000€ chacun, apprend-on ce mois de juillet 2025.

Parler du don d’organes en famille : l’appel de Philippe Patton, nouveau président de France ADOT

Philippe Patton, président de ADOT 25 à Pontarlier depuis 2014, a été élu président de France ADOT lors de l’assemblée générale annuelle de la fédération, qui s’est tenue à Paris samedi 28 juin 2025. Ce militant engagé dans la cause du don d’organes depuis 16 ans succède à la présidence de cette fédération nationale qui regroupe 63 associations départementales. Avec lui, on fait le point sur le don d’organe en France et la loi.

”Bonjour la santé” à Besançon : un théâtre forum primé et salué par les professionnels de santé

Présenté le 2 juillet 2025 à la séance plénière de la Conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) à Besançon, le projet ”Bonjour la santé” a suscité l’intérêt des acteurs régionaux de la santé. Ce théâtre forum, fruit d’un travail collectif avec les habitants du quartier des Clairs-Soleils, a reçu le 1er prix du concours Droits des usagers en Bourgogne-Franche-Comté, une reconnaissance forte pour cette initiative locale.

Canicule meurtrière à Besançon : la Ville de Besançon rappelle les dispositifs de soutien 

Comme nous vous en informions ce mardi matin, un homme sans domicile fixe est décédé sur la place du 8 Septembre, en plein centre-ville de Besançon. Selon la Ville de Besançon, ce décès serait ”très certainement en lien avec la canicule en cours”, alors que la région est frappée par une vague de chaleur intense depuis plusieurs jours. Elle rappelle les mesures en place et réflexes à avoir en cas de détresse.

Canicule en Bourgogne Franche-Comté : les conseils en cas de pic de pollution de l’air

Selon le dernier bulletin de l’air communiqué par l’organisation Atmo Bourgogne Franche-Comté, une dégradation est attendue mardi 1er juillet 2025 sur une grande partie de la région suite à la formation d’ozone en raison de la météo. Voici quelques recommandations sanitaires du ministère de la Santé en cas d’épisode ou de pic de pollution de l’air.

Pollution de l’air : une nette dégradation attendue en Bourgogne-Franche-Comté

Selon le bulletin d'Atmo Bourgogne Franche-Comté publié lundi 30 juin 2025, la qualité de l'air sur l’ensemble de la région est fortement affectée par les conditions météorologiques actuelles. Les fortes chaleurs combinées à un ensoleillement soutenu favorisent la formation d’ozone, principal polluant mesuré ces jours-ci.

Canicule : l’association Peta alerte sur les dangers pour les animaux

Alors que la France affronte une intense vague de chaleur cette semaine au moins jusqu’au 2 juillet 2025, l’organisation de défense des droits des animaux Peta (Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux) alerte sur les dangers que représentent les températures élevées pour les animaux de compagnie et la faune sauvage.

Alimentation : les 6 conseils de Valentine Caput pour bien profiter de l’été !

L'OEIL DE LA DIET • Barbecues improvisés, apéros chips-saucisson, glaces, churros, restaurants en tout genre… les tentations sont nombreuses en cette période de l’année pour lâcher son rythme et ses habitudes alimentaires ! Mais équilibre et plaisir ne sont pas incompatibles… il faut juste avoir les bons réflexes !

Mobilisation le 28 juin à Besançon contre la loi Duplomb, une ”loi poison” selon des associations

Un large front d’associations, de syndicats agricoles et de formations politiques appelle à un rassemblement régional samedi 28 juin 2025, de 16h30 à 18h30, place Granvelle à Besançon. L’objectif : dénoncer la loi Duplomb, qualifiée de “loi poison” par ses opposants.

Baignade en Bourgogne-Franche-Comté : 87% des sites jugés d’”excellente ou de bonne qualité”

Alors que l’été démarre et que les congés approchent, l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté rappelle les dispositifs mis en place pour garantir une baignade sûre sur les sites naturels et artificiels de la région. 87% des sites étaient jugés d’excellente ou de bonne qualité, assure l’Agence.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 21.78
couvert
le 05/07 à 21h00
Vent
1.57 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
83 %