Pouvoir d'achat : coup d'envoi des débats au Sénat

Publié le 28/07/2022 - 14:15
Mis à jour le 28/07/2022 - 14:15

Prolongement de la "prime Macron", augmentation des retraites et allocations... le Sénat à majorité de droite a entamé ce jeudi 28 juillet 2022 l'examen du premier volet des mesures en soutien au pouvoir d'achat, que le ministre Bruno Le Maire souhaite contenir à 20,7 milliards d'euros.

 © © Romain Vincens CC
© © Romain Vincens CC
  • Le projet de loi prévoit notamment le triplement jusqu'à 6.000 euros des primes défiscalisées que les entreprises peuvent verser à leurs employés (prolongement jusqu'au 31 décembre 2023 de la "prime Macron"); une augmentation de 4% des pensions de retraite et plusieurs allocations (familiales, minima sociaux) avec effet rétroactif au 1er juillet 2022; la déconjugalisation de l'allocation adultes handicapés (AAH); ainsi que différentes mesures pour faire face aux risques de pénurie énergétique.

"Chaque euro compte", a prévenu le ministre de l'Economie, souhaitant limiter à 700 millions d'euros au total le coût supplémentaire des apports du Parlement au texte - dont la moitié déjà engagé à l'Assemblée nationale.

Le projet de budget rectifié, second volet de soutien au pouvoir d'achat, ouvre lui 44 milliards d'euros de crédits, dont 9,7 pour financer la renationalisation à 100% d'EDF. Il est attendu en commission au Sénat jeudi, puis lundi dans l'hémicycle.

Les deux textes ont été votés par les députés Les Républicains, mais Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR, qui ont la majorité à la Haute assemblée avec les centristes, a posé ses conditions, insistant en particulier pour "que le travail paie".

Pour la rapporteure LR Frédérique Puissat, le texte pouvoir d'achat sorti de l'Assemblée "composait un ensemble hétéroclite, ne présentant qu'un lien ténu avec l'enjeu de préservation du pouvoir d'achat des ménages". Trois nouvelles dispositions "pour répondre à l'urgence, notamment des Français qui travaillent", ont ainsi été adoptées à son initiative en commission.

Les sénateurs ont créé une réduction de cotisations patronales, dont le montant serait fixé par décret, pour les heures supplémentaires. Pour la rapporteure, c'est "le complément nécessaire" des mesures fiscales adoptées à l'Assemblée dans le cadre du PLFR.

Relevant "un point de divergence", le ministre du Travail Olivier Dussopt a jugé qu'il ne s'agit "pas vraiment d'un dispositif de pouvoir d'achat, mais de compétitivité". "Il est peut-être éventuellement utile s'il est ciblé sur les petites entreprises", a-t-il ajouté. Les sénateurs ont aussi prévu la possibilité d'un déblocage anticipé de l'épargne salariale. Ils ont en outre assoupli les règles d'utilisation des titres-restaurants, prévoyant qu'ils soient autorisés, jusqu'au 31 décembre 2023, pour l'achat de tout produit alimentaire.

Ils ont encore donné un tour de vis à la "prime de partage de la valeur", censée prendre la suite de la "prime Macron", limitant son fractionnement à quatre versements, pour éviter qu'elle ne remplace les augmentations de salaire.

Surtout, ils ont cantonné sa pérennisation à partir de 2024 aux seules entreprises de moins de 50 salariés. Modification sur laquelle le gouvernement souhaite revenir.

"Pouvoir de vivre"

M. Retailleau refuse par ailleurs que la revalorisation du RSA soit supérieure à celle du point d’indice pour les fonctionnaires, proposant 3,5% contre 4% prévu dans le texte. Mais il n'aura pas l'appui des centristes sur ce point.

Ces derniers considèrent que "le texte "va dans le bon sens", même si Jean-Marie Vanlerenbergue a regretté que "nous ne parlions pas plus volontiers de +pouvoir de vivre+".

Jean-Baptiste Lemoyne (RDPI à majorité En Marche) a lui dit "trois fois oui: oui pour juguler l'inflation (...), oui pour mieux protéger les consommateurs, oui pour assurer notre approvisionnement énergétique".

Soutient également de Vanina Paoli-Gagin (Indépendants), qui a cependant rappelé que "ces mesures auront de graves conséquences sur nos finances publiques".

A gauche, Cathy Apourceau-Poly (CRCE à majorité communiste) a fustigé "des mesurettes qui ne remettent absolument pas en question le choix de fond que sont les cadeaux aux plus grandes entreprises".

Pour l'écologiste Raymonde Poncet-Monge, "il manque à ce projet de loi des solutions durables tant pour la transition écologique que pour protéger les plus vulnérables dont les jeunes".

Le chef de file des socialistes, Patrick Kanner a déjà acté que son groupe "n'aura pas gain de cause" sur sa proposition d'augmentation du Smic à 1.500 euros nets (contre 1.329 actuellement) -portée aussi par les groupes écologiste et CRCE. Pas plus que sur la tenue d'une conférence salariale ou le RSA jeunes pour tous les 18-25 ans.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

À Besançon, le drapeau palestinien retiré après cinq jours à la demande du préfet

VIDÉO • Ce samedi 28 juin, la maire de Besançon, Anne Vignot, a procédé à la descente du drapeau palestinien qu’elle avait hissé cinq jours plus tôt sur l’esplanade des Droits de l’Homme. Cette décision fait suite à une requête du préfet du Doubs.

Bourgogne Franche-Comté : le Rassemblement national saisit la justice pour contester une subvention à Gaza

Le groupe Rassemblement National (RN) en Bourgogne Franche-Comté a annoncé ce vendredi 27 juin avoir déposé un recours devant le tribunal administratif de Dijon. Les élus entendent faire annuler une délibération du conseil régional octroyant une aide d’urgence de 100.000 euros à Médecins Sans Frontières pour ses actions à Gaza.

Appel citoyen à l’union de la gauche à Besançon : “plus de 1000 habitants” soutiennent Anne Vignot pour les municipales de 2026

Un millier d’habitant(e)s de Besançon ont lancé un appel public en faveur d’une union des forces de gauche et écologistes autour de la maire sortante, Anne Vignot, en vue des élections municipales de 2026. Le collectif appelle baptisé "Les 1000 uni.es et déterminé.es pour les municipales de Besançon" appelle à une mobilisation citoyenne pour éviter une victoire de la droite ou de l’extrême droite à l’échelle locale. 

FO réagit à la démission de Marie-Guite Dufay : un bilan jugé “néfaste pour les agents”

Une semaine après l’annonce du départ de Marie-Guite Dufay de la présidence de la Région Bourgogne-Franche-Comté dans un courrier le 20 juin 2025 Force ouvrière du Conseil régional de Franche-Comté réagit dans un communiqué. Si le syndicat dit ”respecter ce choix personnel”, il dresse également un bilan sévère de son action en tant qu’employeuse.

Retrait du drapeau palestinien à Besançon : les réactions des personnalités politiques et associatives locales

Mise à jour à 14h55 • La justice a ordonné jeudi 26 juin 2025, à la mairie écologiste de Besançon de retirer le drapeau palestinien qu'elle avait fait installer lundi sur le parvis de l'hôtel de ville. Une décision qui a profondément divisé et fait réagir des personnalités politiques locales.

Projet de doublement de la RN 57 entre Beure et l’Amitié : Alternatiba Besançon monte au créneau

Le plan de financement de la première phase des travaux du doublement de la RN 57 sera soumis au vote lors du conseil communautaire de Grand Besançon Métropole ce jeudi 26 juin 2025 à 18 heures.  Alternatiba ANV COP 21 Besançon et Beure Respire dénoncent une "dissonance cognitive" et appellent à l'arrêt du financement de "projets dommageables pour le climat".

Cantines scolaires : la Bourgogne-Franche-Comté veut généraliser le local et le bio dans tous ses lycées avant 2028

Après deux ans d’expérimentation réussie dans 21 établissements, la Région Bourgogne-Franche-Comté s’apprête à étendre son dispositif de restauration scolaire à base de produits locaux et biologiques à l’ensemble des 128 lycées publics du territoire, a-t-on appris dans un communiqué le 24 juin 2025.

Sondage – Présidence de la BFC : pour remplacer Marie-Guite Dufay, préférez-vous un(e) Franc-Comtois(e) ou un(e) Bourguignon(ne) ?

La présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, originaire de Besançon, a annoncé le 20 juin 2025 sa volonté de quitter ses fonctions. Deux candidats à sa succession, tous les deux Bourguignons, semblent les mieux placés. Et vous, pour remplacer Marie-Guite Dufay, préférez-vous un(e) Franc-Comtois(e) ou un(e) Bourguignon(ne) ? C'est notre sondage de la semaine...

Drapeau palestinien : Anne Vignot se défend et demande au préfet de ”reconsidérer” sa position 

Après avoir hisser le drapeau de la Palestine lundi 23 juin devant la mairie de Besançon, le préfet du Doubs a demandé à Anne Vignot de le retirer. Dans un courrier dont nous avons reçu une copie ce mardi soir, la maire demande au préfet de ”reconsidérer” sa position et défend fermement sa décision.

Retraites : refusant un échec “si près du but”, Bayrou reçoit les partenaires sociaux

Après l'échec du "conclave" sur les retraites dans la nuit, le Premier ministre François Bayrou va recevoir mardi 24 juin 2025  "dans la matinée" et séparément organisations syndicales et patronales qui ont participé aux quatre mois de négociations, dans une tentative de la dernière chance de surmonter les blocages.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 33.34
ciel dégagé
le 01/07 à 15h00
Vent
1.58 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
35 %