Présidentielle : un face-à-face Le Pen – Macron très serré en Bourgogne-Franche-Comté

Publié le 11/04/2022 - 15:01
Mis à jour le 11/04/2022 - 15:07

Le duel s’annonce plus serré que jamais, notamment en Bourgogne-Franche-Comté qui a placé Marine Le Pen en tête à 27,35% devant Emmanuel Macron (26,32%) et Jean-Luc Mélenchon (18,56%). La candidate du RN arrive en tête dans cinq des huit départements de la région.

 © D Poirier
© D Poirier

C’est une toute nouvelle campagne qui s’ouvre. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouvent dans la bataille pour le second tour du dimanche 24 avril.

Comme en 2017, mais très différent de 2017. Mêmes candidats pour le second tour, mais configuration à part avec cette fois un report des votes de gauche déterminant après le bon score de Jean-Luc Mélenchon ainsi que la débâcle du PS et de LR.

Contrairement au niveau national, l'écart se resserre en Bourgogne-Franche-Comté entre les deux candidats par rapport à 2017.La candidate du Rassemblement national est arrivée en tête 1 point devant Emmanuel Macron (LREM), devant Jean-Luc Mélenchon. Le parti socialiste coule en dessous des 2%.

La participation de ce premier tour est à 77 % en Bourgogne-Franche-Comté, en baisse de plus de deux points par rapport à 2017.

Il y a cinq ans, Marine Le Pen était déjà arrivée devant Macron dans la région avec plus de 25% des suffrages. Son score du 10 avril 2022 n'est pas si surprenant. Dans un tout autre paysage, Emmanuel Macron progresse toutefois d'environ cinq points et termine en tête dans plusieurs grandes villes, à Dijon notamment ou encore à Nevers et Chalon-sur-Saône.

Jean-Luc Mélenchon à 18,56 % reste en dessous de son score national. Il arrive largement en tête à Besançon à plus de 35% et près de cinq points devant Macron. Il est également en tête à Saint-Claude (39) dans quelques villes du pays minier de Sâone-et Loire.

Bourgogne-Franche-Comté : Zemmour en tête dans cinq communes

Ensuite, c'est la chute libre pour les autres candidats. La reconquête d'Éric Zemmour dépasse à peine les 7 %, comme au niveau national. Le candidat qui appelle à voter Le Pen le 24 avril arrive en tête dans quatre communes en Bourgogne : Le Meix et Flavigny-sur-Ozerain en Côte d'Or ; Morlet et Berzé-le-Chatel en Saône-et-Loire. Des petites communes. Il est également est en tête à Besnans en Haute-Saône à 32 % devant… Marine Le Pen (26%)

Les partis traditionnels sont en totale perdition. Valérie Pécresse dépasse tout juste les 5% malgré d'importants réservoirs de voix dans certains territoires comme dans le Haut-Doubs ou en Côte d'Or.

Mais la plus grosse claque en Bourgogne-Franche-Comté revient à la PS d'Anne Hidalgo : 1,76% des suffrages alors même que la région est dirigée par la socialiste Marie-Guite Dufay qui a été largement réélue en 2021. Un score "totalement immérité" a-t-elle déclaré tout en lançant un appel à Macron pour qu'il entende l'électorat de gauche.

Le maire PS de Dijon avait pour sa part choisi le vote Macron au 1er tour. Il appelle dans sans surprise au choix "de la responsabilité".

Une nouvelle campagne

Au second tour, selon les sondages,  l'écart Macron – Le Pen s'annonce plus serré au deuxième tour, avec un score compris entre 54% et 51% contre 46%-49%, selon des sondages réalisés dimanche après le premier tour. Il y a cinq ans, un quart de l'électorat n'avait pas voulu départager M. Macron et Mme Le Pen, et quatre millions de Français, soit près d'un inscrit sur 10, avaient préféré voter blanc ou nul. Qu'en sera-t-il dans 15 jours ?

Les deux candidats vont devoir mobiliser les électeurs alors que le premier tour, marqué par une abstention supérieure de quatre à six points de plus qu'il y a cinq ans, entérine la recomposition de l'échiquier politique, consacrant la relégation des deux partis de gouvernement de la Ve République, qui réalisent le pire score de leur histoire : Valérie Pécresse (LR) en dessous de 5% des suffrages, seuil de remboursement des frais de campagne, et Anne Hidalgo (PS) avec moins de 2%.

Chacun va donc tenter de récupérer les près de 22% d'électeurs qui ont choisi l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon. Le candidat a sans nul doute capitalisé sur le vote utile à gauche. Il a clairement appelé à ne pas voter extrême droite. "Il ne faut pas donner une voix à madame Le Pen!", a-t-il répété dimanche soir.

Emmanuel Macron convaincra-t-il les électeurs de l'écologiste Yannick Jadot (moins de 5%), du communiste Fabien Roussel (2/3%) ou encore d'Anne Hidalgo, qui ont rapidement appelé à "battre l'extrême droite" en votant Macron?

Et les sympathisants de droite suivront-ils la décision de Mme Pécresse de voter "en conscience pour Emmanuel Macron pour empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir" et "le chaos" qui selon elle en découlerait ?

"Personnellement, je ne voterai pas Emmanuel Macron au second tour", a prévenu le finaliste de la primaire LR Eric Ciotti, qui ne cache pas son amitié pour le candidat d'extrême droite Eric Zemmour, crédité de 7% au premier tour alors qu'il avait atteint jusqu'à 19% dans les sondages. Et ce n'est pas le seul…

Emmanuel Macron a déjà pris l'essentiel des voix des électeurs de la droite modérée. Il va désormais faire le grand écart pour convaincre les électeurs très à droite, mais aussi ceux de gauche.

"Au contact"

Le président-candidat repart dès ce lundi en terres lepénistes à Denain dans le Nord. Après une campagne jugée trop courte et prudente avant le premier tour, il sera mardi  dans le Grand-Est, à Mulhouse, et à Strasbourg qui a voté à plus d'un tiers Mélenchon.

Emmanuel dit "tendre la main à tous ceux qui veulent travailler pour la France", en appelant à fonder, au-delà des "différences", "un grand mouvement politique d'unité et d'action".

De son côté, Marine Le Pen a prévu lundi de réunir ses cadres à Paris pour faire le point sur la stratégie du second tour. Avant de tenir mardi une conférence de presse sur la "démocratie" et l'"exercice du pouvoir".

Sur le plan électoral, "le second tour ça va être l'anti-Macron" et il ne faut pas "réduire le réservoir de voix à LR ou Eric Zemmour", selon le président par intérim du RN Jordan Bardella. Marine Le Pen n'a d'ailleurs pas cité dimanche son rival Eric Zemmour, qui a appelé à voter pour elle.

Elle qui aspire à devenir la "présidente de tous les Français" a invité "tous ceux qui n'ont pas voté" pour Emmanuel Macron à la "rejoindre" pour la "grande alternance dont (la) France a besoin".

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