Procès Péchier : au tour des trois cas dans une autre clinique

Publié le 30/09/2025 - 14:01
Mis à jour le 30/09/2025 - 12:07

La cour d’assises du Doubs qui juge Frédéric Péchier examine à partir de mardi 30 septembre 2025 trois empoisonnements clés dans le procès-fleuve de l’ex-anesthésiste : les seuls parmi les 30 dont il est accusé qui ont eu lieu dans une autre clinique.

Fréderic Péchier © Elodie R.
Fréderic Péchier © Elodie R.

En 2009, le Dr Péchier, qui officiait jusqu’ici à la clinique Saint-Vincent de Besançon, passe à la Polyclinique de Franche-Comté dans la même ville. Il y restera du 1er janvier au 22 juin, six mois pendant lesquels trois patients feront un arrêt cardiaque lors de leur anesthésie.

  • Les patients, Bénédicte Boussard, Michel Voniez et Nicole Deblock, ont survécu tous les trois - le deuxième est décédé en 2023.

L’examen de ces trois cas, les seuls survenus hors de la clinique Saint-Vincent, est crucial pour ce procès hors normes qui doit durer jusqu’à mi-décembre. Car si Frédéric Péchier n’a jamais été vu en train de polluer des poches de perfusion, comme le martèle sa défense qui dénonce l’absence de preuve irréfutable, les enquêteurs relèvent qu’il est le seul praticien à avoir été présent dans les deux cliniques aux dates des arrêts cardiaques suspects.

Ces "évènements indésirables graves" en jargon médical, qui avaient commencé en 2008 à la clinique Saint-Vincent, y ont cessé lorsque l’anesthésiste est parti travailler à la Polyclinique... puis y ont repris lorsqu’il en est revenu.

A la Polyclinique, en revanche, aucun autre arrêt cardiaque n’a été recensé entre 2008 et fin 2016, en dehors des trois correspondant à l’époque où le Dr Péchier y travaillait.

"Je vais mourir" 

Jugé depuis le 8 septembre pour 30 empoisonnements dont 12 mortels entre 2008 et 2017, Frédéric Péchier encourt la réclusion criminelle à perpétuité. L’accusation le soupçonne d’avoir pollué des poches de perfusion de patients avec des produits anesthésiques ou du potassium pour nuire à ses collègues avec lesquels il était en conflit.

A l’issue de quatre semaines de procès, Frédéric Péchier a reconnu trois empoisonnements sur les quatre au sujet desquels il a été interrogé - alors qu’il rejetait cette thèse jusque-là - mais nie en être à l’origine.

Bénédicte Boussard, 41 ans le 7 avril 2009, devait être opérée de la vésicule biliaire lorsqu’elle a fait un arrêt cardiaque peu après avoir été anesthésiée. Frédéric Péchier est intervenu lors de sa réanimation. Michel Voniez, 47 ans à l’époque, devait subir une opération des vaisseaux sanguins. Il a fait un arrêt cardiaque inexpliqué, probablement causé, selon des experts, par une dose anormale d’un produit anesthésiant ou de potassium. Dans son cas comme dans celui de Mme Boussard, les produits utilisés pour l’anesthésie n’ont pas été analysés.

Ils l’ont été pour Nicole Deblock, qui avait 65 ans le 22 juin 2009. A peine le produit anesthésiant injecté en vue d’une opération de la vésicule biliaire, elle s’était plainte de douleurs à la poitrine et au bras, appelant au secours et s’exclamant "Je vais mourir". Restée plusieurs jours dans le coma, elle a été durablement affectée, vivant dans l’angoisse d’un nouvel accident cardiaque, avait indiqué son époux aux enquêteurs.

Des doses excessives d’adrénaline et de potassium ont été retrouvées dans sa poche de perfusion.

Frédéric Péchier n’était pas présent lors de la prise en charge des deux derniers patients, mais l’accusation estime qu’il a pu polluer les poches de perfusion dans les jours précédents.

(Source AFP)

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