"J'ai une conviction profonde", a déclaré, émue, Marie-José Péchier à la barre. "Fred, mon fils, clame depuis neuf ans son innocence et je le crois de tout mon coeur, je n'en ai jamais douté".
Frédéric Péchier, 53 ans, est retourné vivre chez ses parents après sa mise en cause dans cette affaire en 2017, quittant le domicile conjugal. Il a depuis divorcé. "On l'a vu dans des états pas possibles, d'alcoolisation, de désespoir, qui l'ont conduit à faire cette tentative de suicide", a décrit sa mère, revenant sur le geste de son fils qui, en 2021, alcoolisé, s'était jeté par la fenêtre de sa chambre après lui avoir dit "je n'en peux plus, je suis innocent". "Jamais, jamais, on n'a pu douter de son innocence", a-t-elle insisté.
Une enfance tranquille
Elle a assuré que Frédéric Péchier avait eu une "enfance tranquille", qu'il était "facile à vivre". Il a vécu chez eux jusqu'à ses 24 ans, avant de partir à Besançon pour ses études.
"À l'heure actuelle, Frédéric est un homme détruit. Il n'a pour lui que sa famille et l'amour inconditionnel de ses propres enfants qui se sont construits loin de lui", a déclaré sa mère. "Il aimait son métier, vraiment. Je ne le reconnais pas dans le portrait qu'on fait de lui", a-t-elle ajouté.
S'adressant aux parties civiles, cette infirmière retraitée a déclaré: "je suis moi-même une ancienne soignante. Je sais ce qu'est la douleur et la souffrance de perdre un être cher. Je comprends leur combat pour la vérité, mais nous aussi, nous avons besoin de la vérité".
D'autres membres de la famille attendus à la barre
D'autres membres de la famille Péchier, dont son père - qui était lui même anesthésiste- son ex épouse et une de ses filles doivent s'exprimer lundi devant la cour d'assises, après plusieurs semaines consacrées à l'étude des 30 empoisonnements, dont 12 mortels, qui lui sont reprochés.
Frédéric Péchier, qui comparaît libre, encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu d'ici au 19 décembre.
(AFP)


