Recherche autour d'un vaccin à ARN messager contre le cancer à Besançon

Publié le 10/03/2022 - 14:19
Mis à jour le 10/03/2022 - 14:19

Olivier Adotévi, professeur en oncologie au CHU de Besançon, travaille avec son équipe sur un projet de vaccin à ARN messager. Le projet a été retenu par la ligue contre le cancer qui a décidé de financer ses travaux à hauteur de 400.000 €.

Le projet de recherche du Professeur Olivier Adotévi de l’équipe INSERM à Besançon a été retenu pour un financement de 392.300 euros.  Les conseils d’administration des deux comités de la Ligue contre le cancer de Besançon et de Montbéliard ont décidé de porter la totalité de ce projet, en apportant chacun la moitié de la subvention nécessaire à sa réalisation.

Le soutien financier de la ligue nationale contre le cancer est "un gage d’excellence" selon le CHU de Besançon qui laisse "entrevoir un avenir prometteur, propice à l’émergence de nouveaux traitements efficaces, rendue possible grâce à l’ARN messager".

"Cette technologie permet d’envisager des stratégies thérapeutiques innovantes pour cibler les cellules cancéreuses, l’environnement qui favorise le développement des cancers ou encore activer l’immunité anticancéreuse" explique la ligue contre le cancer qui a décidé de financer six projets majeurs en ce sens sur le plan national. "Afin d’obtenir des résultats concrets pendant la durée des projets, sur trois à quatre ans, les équipes ont créé des consortiums restreints, mais alliant des compétences nécessaires et complémentaires (biologistes, immunologistes, chimistes…) maitrisant des technologies de pointe : nanoparticules lipidiques, spray nasal, pouvant délivrer les ARN messagers directement dans les tissus ciblés."

Avant même la pandémie mondiale, l'immunologiste Olivier Adotévi, s'intéressait déjà de près à l’ARNm. Pour que le vaccin soit réellement efficace, l'objectif est de limiter la dégradation des ARN messagers dans les cellules, appelé NMD (Nonsense-mediated mRNA Decay) permettant ainsi d’améliorer la stabilité du vaccin ARN. L'enjeu est pour les chercheurs de pouvoir, grâce à cette technologie, de revitaliser et soutenir les défenses immunitaires du patient avec une nouvelle génération de vaccin plus efficient dans la durée.

Le programme de recherche intègre l’équipe lilloise UMR Canther (CNRS 9020 – INSERM S1277) du Dr Fabrice Lejeune, qui travaille de concert avec deux chercheurs de l’UMR 1098 Right à Besançon, le Dr Aurélie Baguet et le Pr Michael Guittaut, spécialisés dans l’étude de ce mécanisme de dégradation des ARN.

Les six projets retenus par la ligue contre le cancer

  • Olivier Adotevi (INSERM UMR1098, Université de Franche-Comté, Établissement français du Sang, Besançon) : Vaccination thérapeutique contre le cancer colorectal en ciblant des antigènes de rétrovirus endogènes au moyen d’ARN messagers véhiculés par nanoparticules et protégés de la dégradation.
  • Sébastien Campagne (INSERM U1212, CNRS UMR 5320, Bordeaux) : Développement de deux petits ARN thérapeutiques capables de tuer les cellules leucémiques en ciblant une protéine spécifique via deux mécanismes distincts.
  • Julien Faget (INSERM U1194, Institut de recherche en cancérologie de Montpellier) : nouvelle approche de l’immunothérapie du cancer du poumon en combinant la vaccination thérapeutique et la stimulation de la réponse immunitaire antitumorale.
  • Marie-Dominique Galibert (CNRS UMR 6290, Université de Rennes, Institut de Génétique et Développement de Rennes) : Développement d’une approche inédite du traitement des mélanomes cutanés au moyen de petits ARN thérapeutiques ciblant l’activité de certains oncogènes.
  • Chantal Pichon (CNRS UPR 4301, Centre de biophysique moléculaire, Orléans) : Conception d’un vaccin ARN innovant pour stimuler la réponse immunitaire anticancéreuse au niveau des muqueuses (poumons, voies aérodigestives supérieures).
  • Palma Rocchi (Inserm U1068, CNRS UMR 7258, Univ. Aix-Marseille U105, Centre de recherche en cancérologie de Marseille) : Développement d’un traitement couplant ARN antisens et radiothérapie interne pour proposer une nouvelle alternative thérapeutique dans le traitement des cancers de la prostate résistants à la castration chimique.
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