Réforme des retraites : E. Philippe "disposé à retirer" l’âge-pivot du projet de loi

Publié le 12/01/2020 - 09:23
Mis à jour le 12/01/2020 - 08:45

Edouard Philippe s’est dit samedi 11 janvier 2020 « disposé à retirer », sous conditions, l’âge pivot de 64 ans du projet de réforme des retraites dans un courrier aux partenaires sociaux, un geste bien accueilli par les syndicats réformistes tandis que les opposants, qui ont battu le pavé partout en France, ont affiché leur détermination à maintenir la mobilisation.

Photo d'archive - Edouard Philippe ©Alexane Alfaro ©
Photo d'archive - Edouard Philippe ©Alexane Alfaro ©

"Je suis disposé à retirer du projet de loi la mesure de court terme que j'avais proposée, consistant à converger progressivement à partir de 2022 vers un âge d'équilibre de 64 ans en 2027", indique le Premier ministre dans ce courrier envoyé au lendemain de bilatérales avec les syndicats à Matignon, tout en maintenant le principe d'un âge d'équilibre dans le futur système universel par points.

Ce retrait est sous conditions : le Premier ministre propose qu'une "conférence de financement" soit réunie avec les partenaires sociaux pour "proposer les mesures permettant d'atteindre l'équilibre financier en 2027". Faute d'accord de cette conférence d'ici "la fin du mois d'avril 2020", le gouvernement prendra par ordonnance les mesures nécessaires pour atteindre cet équilibre en 2027, indique la lettre.

Un "compromis constructif et de responsabilité"

Emmanuel Macron a salué samedi soir un "compromis constructif et de responsabilité", a indiqué l'Elysée, précisant que le chef de l'Etat avait été "en lien constant" avec Edouard Philippe depuis que celui-ci a reçu les partenaires sociaux vendredi.

La CFDT, premier syndicat en France et favorable au système universel par points, avait fait une "ligne rouge" de cet âge pivot incitant les Français à partir à 64 ans en 2027 sous peine de se voir infliger un malus.

Dès l'annonce du gouvernement, la centrale a "salué" son retrait du projet de loi, "qui marque la volonté de compromis" de l'exécutif, indiquant qu'elle s'inscrira "dans la conférence de financement dont elle a proposé le principe".

"Le retrait de l'âge pivot est une bonne chose qui permet de discuter sereinement de l'équilibre", a abondé le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure. "Cela va permettre d'avancer sur le reste de la réforme, pour obtenir des compensations, des garanties, des avancées", a-t-il déclaré.

Son homologue de la CFTC, Cyril Chabanier, a également estimé qu'"un geste important a été fait par le gouvernement". "On a été entendu et on peut entrer aujourd'hui dans le processus de dialogue", a-t-il ajouté sur LCI.

Le Medef de son côté s'est dit satisfait et prêt à participer "pleinement" à la conférence de financement. Les autres organisations patronales, CPME et U2P, ont également salué la lettre du Premier ministre.

Du côté des opposants...

Dans le camp des opposant à la réforme, la CGT a affirmé dans un communiqué être "plus que jamais déterminée à obtenir le retrait" de la réforme, son secrétaire général Philippe Martinez estimant sur TF1 que "rien n'a changé dans le courrier du gouvernement".

C'est "un piège cousu de fil blanc", a réagi la CFE-CGC dans un communiqué, estimant que le projet "reste tel qu'il a toujours été" et vise à terme à "diminuer globalement le niveau des pensions".

Le numéro un de FO, Yves Veyrier a pour sa part indiqué sur BFMTV qu'il participerait à la conférence de financement : "J'irai partout où je pense défendre l'intérêt des salariés, même si j'ai des doutes sur le fait d'être entendu."

La lettre du Premier ministre est "d'abord une manoeuvre", a dénoncé Solidaires dans un communiqué, observant que "la règle d'or de l'équilibre est toujours là" et que le gouvernement "prévoit d'agir par ordonnances".

Nouvelle journée d'action

L'intersyndicale a appelé à une nouvelle journée interprofessionnelle de grèves et manifestations le 16 janvier, la 6e depuis le début du mouvement le 5 décembre.

Au 38e jour de mobilisation contre le projet de réforme, plusieurs dizaines de milliers de manifestants - 21.000 selon la préfecture, 150.000 selon la CGT - ont défilé dans la capitale. Un cortège émaillé de quelques dégradations et affrontements avec les forces de l'ordre, qui ont fait état de 19 interpellations à 18h45.

D'autres manifestations avaient lieu partout en France : entre 1500 à 2000 à Besançon, entre 3.200 (selon la police) et 15.000 personnes (selon la CGT) ont défilé à Lyon, 3.000 à 20.000 à Toulouse, 2.900 à 10.000 à Grenoble, 3.200 à 5.000 à Montpellier, 1.000 à 5.000 à Rennes.

Les autorités en ont compté 6.000 à Marseille, 2.900 à Caen, ou encore 1.200 à Tours. Au niveau national, le ministère de l'Intérieur en a recensé 149.000, la CGT 500.000.

"La détermination du gouvernement"

Le Premier ministre avait redit vendredi "la détermination du gouvernement" à présenter ce projet de système universel de retraite le 24 janvier en Conseil des ministres et de le soumettre à l'examen en séance publique à l'Assemblée nationale à compter du 17 février pour qu'il puisse être adopté avant l'été.

Le trafic SNCF reste perturbé ce week-end avec 80% des TGV, un TER sur deux et 40% des Transilien, tandis que la RATP évoque une "nette amélioration" par rapport aux derniers week-ends.

Maintien des blocages de raffineries

La CGT a appelé à maintenir le blocage des expéditions de carburants des raffineries jusqu'au 16 janvier inclus, et a déposé un préavis de grève "reconductible bloquante" à partir du 13 dans deux centres de la Banque de France qui traitent plus du quart des billets du pays.

(avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Dermatose nodulaire : à Besançon, Genevard appelle à un strict respect du protocole sanitaire

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pourrait tuer 10% des bovins en France si le strict protocole sanitaire en vigueur n'était pas respecté, a mis en garde samedi 6 décembre 2025 la ministre de l'Agriculture, venue défendre à Besançon le récent abattage d'un troupeau de 83 vaches dans le Doubs.

Dermatose nodulaire : la ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rendra ce samedi à Besançon

Pour rappel, un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans le Doubs le 28 novembre 2025 dans une exploitation de Pouilley-Français. La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est attendue ce samedi 6 décembre 2025 à Besançon pour faire un point sur la situation sanitaire dans le département à la préfecture du Doubs.

Municipale 2026 à Besançon : le syndicat de la filière des musiques actuelles adresse ses questions aux candidats

Dans la perspective des prochaines élections municipales des 15  et 22 mars 2026, le syndicat de la filière des musiques actuelles (SMA) souhaite engager un dialogue avec les diverses formations politiques. C’est pourquoi, il adresse un questionnaire aux candidats à l’élection municipale de Besançon…

83 vaches abattues à Pouilley-Français : LFI dénonce une “stratégie sanitaire dépassée et destructrice”

Suite à la décision du juge des référés du tribunal administratif de Besançon qui a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français, 83 vaches ont été abattues ce 2 décembre 2025 en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse. Ce même jour, de nombreux agriculteurs s’étaient réunis pour s’opposer à cette décision. La France Insoumise du Doubs a souhaité réagir.

La Ville de Besançon repense le stationnement en centre-ville pour les professionnels

VIDÉO • Parmi les points à l’ordre du jour du prochain conseil municipal de Besançon qui aura lieu jeudi 4 décembre 2025, les élus auront à se prononcer sur plusieurs sujets, dont celui concernant le stationnement des artisans et des professionnels de santé dans le centre-ville bisontin. 

La Bourgogne–Franche-Comté organise ses premières Assises régionales de l’International

Les premières Assises régionales de l’International se sont tenues le 2 décembre 2025 à Dijon, réunissant plus de 140 participants issus d’entreprises, d’universités, d’associations, de collectivités et de la société civile.

Municipales 2026 : Nicole Friess mènera la liste “Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs” à Besançon

Nicole Friess a annoncé samedi 29 novembre 2025 par voie de communiqué qu’elle conduira la liste "Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs" lors des prochaines élections municipales à Besançon. La candidate inscrit cette démarche dans une volonté de porter un programme centré sur la défense du monde du travail.

Marché de Noël à Besançon : LFI dénonce “la logique du profit”

La France insoumise (LFI) Besançon exprime ses préoccupations quant au changement d’organisation du marché de Noël, place Granvelle. Dans un communiqué du 28 novembre, journée d’ouverture des festivités, le parti réagit aux inquiétudes formulées par certains exposants concernant le coût des chalets et les conditions d’accueil.

Face aux menaces russes, Emmanuel Macron va présenter un service militaire nouvelle génération

Emmanuel Macron doit présenter jeudi 27 novembre 2025 dans les Alpes un nouveau service militaire volontaire, plus long et nettement plus militarisé que le service national universel (SNU). L’objectif affiché : renforcer les capacités des armées face à la montée des menaces russes et constituer un vivier de jeunes mobilisables en cas de conflit.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.88
pluie modérée
le 07/12 à 12h00
Vent
4.92 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
93 %