Sortie "organisée" de l'état d'urgence sanitaire le 11 juillet : vers un feu vert du Parlement

Publié le 02/07/2020 - 08:25
Mis à jour le 02/07/2020 - 07:58

Le Parlement doit adopter définitivement jeudi 2 juillet 2020 le projet de loi organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire le 11 juillet, avec de possibles restrictions jusqu’à l’automne, assimilées par les oppositions à un prolongement en « trompe l’oeil » de ce régime d’exception.

© D poirier ©
© D poirier ©

Le Sénat, dominé par l’opposition de droite, doit se prononcer une dernière fois dans la matinée et risque fort de rejeter le texte d’emblée, avant un ultime vote de l’Assemblée dans la soirée, qui vaudra adoption définitive.

Entré en vigueur le 24 mars face à l'épidémie de Covid-19, l'état d'urgence sanitaire, qui permet de restreindre certaines libertés publiques, avait été prolongé en mai jusqu'au 10 juillet.

Le gouvernement entend y mettre fin, à l'exception de la Guyane et Mayotte où il sera prolongé "jusqu'au 30 octobre inclus", car le virus y circule encore activement, et même très activement en Guyane où le pic de l'épidémie est prévu "mi-juillet-fin juillet". Pour le reste du pays, le texte permet pendant la même période des restrictions sur la circulation des personnes, l'accueil du public dans certains établissements ou les rassemblements.

Défendant "une ligne de crête", "seule alternative" entre une "sortie sèche" de l'état d'urgence et une prorogation, le gouvernement a martelé le besoin de "vigilance" face au risque d'une "deuxième vague meurtrière" du virus.

Pour le ministre de la Santé Olivier Véran, l'essentiel de l'état d'urgence sanitaire "disparaît", mais "ne pas conserver certaines mesures, ce serait faire comme si les risques de redémarrage (de l'épidémie) n'existaient pas".

S'il fallait décider un nouveau confinement, tel celui mis en place à partir du 17 mars, le gouvernement devrait de fait de nouveau décréter un état d'urgence sanitaire.

"Canada dry"

Les restrictions aux libertés, jugées trop strictes par le Sénat, ont empêché un accord avec les députés la semaine dernière. La chambre haute avait réduit la portée des restrictions, en permettant notamment au gouvernement de "réglementer" la circulation des personnes, tout en excluant la possibilité d'interdiction. Elle avait voté le texte tel que modifié, avec notamment le soutien des élus LR, la gauche s'opposant pour sa part à un texte en "trompe l'oeil" qui revient à "prolonger l'état d'urgence".

Les députés ont ensuite réintroduit la possibilité d'interdire la circulation ou d'ordonner la fermeture provisoire d'établissements dans certaines parties du territoire dans lesquelles est constatée une circulation active du virus. Le texte permet en outre d'imposer des tests pour les personnes se déplaçant en avion entre les territoires ultramarins et l'hexagone.

La rapporteure Marie Guévenoux (LREM) a plaidé mardi en nouvelle lecture à l'Assemblée qu'il ne fallait pas être "démuni", et pouvoir réagir rapidement de façon "ciblée" face à des "clusters". Mais les oppositions de droite comme de gauche ont renouvelé leurs critiques d'un état d'urgence "qui ne dit pas son nom" au-delà du 10 juillet, une forme de "zone grise".

"Il faut savoir dire stop", a plaidé Philippe Gosselin (LR) fustigeant un projet de loi "Canada dry", qui "prétend mettre fin à l'état d'urgence" mais en réalité en organise "une vraie fausse sortie", l'UDI formulant aussi des réticences.

Craignant des restrictions au droit de manifester, l'insoumis Eric Coquerel a accusé la majorité d'"utiliser cette loi pour maintenir nos libertés en quarantaine".

Un "procès d'intention" injustifié pour la majorité, qui a défendu un texte "équilibré" et "périssable". "On peut convoquer le virus (...) et le sommer de dire si oui ou non il est encore là, mais je ne suis pas sûr qu'il vienne nous voir", a observé Guillaume Vuilletet (LREM), défendant ce dispositif transitoire face à une "réalité qui évolue".

Le projet de loi permet également la prolongation de la conservation de certaines données collectées par les systèmes d'information de santé. Elle sera restreinte à la seule finalité de surveillance épidémiologique et de recherche, sans identification des personnes.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Municipales à Besançon : le Rassemblement national et Némésis main dans la main pour soutenir Jacques Ricciardetti

Trois élu(e)s du Rassemblement national ainsi que la présidente du collectif féministe d’extrême droit Némésis animeront une rencontre publique dans la cadre des élections municipales vendredi 26 septembre 2025 à la salle de la Malcombe à Besançon.

À Besançon, l’eau de la piscine Mallarmé bientôt réutilisée pour arroser le complexe Léo Lagrange ?

VIDEO • Afin de respecter les normes sanitaires, la piscine Mallarmé voit partir chaque jour des litres et des litres d’eau dans les égouts… Et cela depuis des années. Une aberration pour la municipalité, notamment face à la multiplication des épisodes de sécheresse. Elle propose ainsi d’installer deux cuves de 2.000 m2 chacune pour récupérer l’eau et arroser le complexe Léo Lagrange. Le projet sera soumis au vote des élus lors du Conseil municipal du 18 septembre 2025.

Jurisprudence relative aux congés payés : le sénateur Olivier Rietmann écrit au Premier ministre

À la suite de la décision de la Cour de Cassation relative à la récupération de congés payés durant un arrêt maladie, le sénateur de la Haute-Saône, président de la délégation aux entreprises, Olivier Rietmann, a écrit au Premier ministre le 12 septembre dernier pour alerter sur les dangers économiques de la nouvelle législation. 

Christophe Grudler à Berne pour un partenariat visant à améliorer “la vie des citoyens des deux côtés de la frontière”

Christophe Grudler (Mouvement Démocrate / Renew Europe), rapporteur du Parlement européen sur les relations avec la Suisse, sera en mission officielle à Berne (Suisse) les 11 et 12 septembre 2025, dans le cadre d’une délégation de la Commission des affaires étrangères (AFET) du Parlement européen.

Sébastien Lecornu, nouveau Premier ministre, promet des “ruptures”

Des "ruptures" dans "la méthode" mais aussi sur "le fond" : pour sa première prise de parole depuis sa nomination mardi soir, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a lancé un message aux Français et aux oppositions mercredi 10 septembre 2025 lors de sa prise de fonctions afin de trouver un compromis permettant la formation d'un gouvernement et l'adoption d'un budget.

10 septembre : pas de jour chômé et rémunéré pour les agents de la Ville de Besançon

Le 5 septembre dernier, l’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SUD et UNSA avait interpellé la maire de Besançon pour lui demander une journée chômée et rémunérée pour tous les agents de la ville lors de la journée de mobilisation du 10 septembre 2025. Une demande à laquelle Anne Vignot a répondu par la négative le 8 septembre 2025. Une réponse qui déçoit mais "ne surprend pas" les syndicats. 

“Pot de départ” de François Bayrou à Besançon : prochaine mobilisation le 10 septembre

Ce lundi 8 septembre à 20h, plus de 200 personnes se sont retrouvées place du 8 Septembre à Besançon, pour marquer la fin du mandat de François Bayrou et de son gouvernement, écartés après le vote de confiance. L’occasion, pour les participants, de "fêter" ce départ mais aussi de préparer la mobilisation prévue le 10 septembre.

Rebondissement : Raphaël Enthoven maintenu au festival Livres dans la boucle

Le 4 septembre, Grand Besançon Métropole annonçait avoir retiré Raphaël Enthoven de la programmation du festival littéraire Livres dans la boucle prévu du 19 au 21 septembre 2025. Cette décision faisait suite à une prise de position du Parti communiste local, qui avait dénoncé certains propos de l’écrivain et philosophe sur Gaza publiés sur X. Mais ce lundi 8 septembre, la présidente de GBM, Anne Vignot, a finalement déclaré par voie de communiqué que Raphaël Enthoven serait maintenu dans la sélection du festival.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 24.88
ciel dégagé
le 18/09 à 15h00
Vent
0.87 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
48 %