Y-M Dahoui soutient V. Peillon : "le seul des candidats à obéir à cette exigence de clarté"

Publié le 29/12/2016 - 10:56
Mis à jour le 01/01/2017 - 19:44

L’adjoint au maire de Besançon en charge de l’éducation, Yves-Michel Dahoui, soutient la candidature à la primaire de la gauche de Vincent Peillon, ex-ministre de l’Éducation. Il est même le mandataire du candidat PS dans le Doubs. Nous lui avons demandé ce qui le séduisait le plus dans les idées de Vincent Peillon… 

 ©
©

Interview

Pourquoi soutenir Vincent Peillon pour l'élection primaire de la gauche ? Quels sont les propos qui vous séduisent le plus ? 

"Tous d'abord, si je suis le mandataire de Vincent Peillon sur le plan départemental, je ne suis pas pour autant le seul à le soutenir... Le temps n'est toutefois pas encore à la publication de comités de soutiens, car si quelques-uns, dont je fais partie, sont d'ores et déjà déterminés, un très grand nombre de nos concitoyens, notamment hors des partis politiques, attendent les débats pour faire leurs choix, ce qui est très compréhensible. Cela vaut pour Vincent Peillon, mais aussi pour les autres candidats dont certains n'ont pas encore fait connaître leurs mandataires." 

Selon vous, qu'a-t-il de plus que Manuel Valls ou encore Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Jean-Luc Bennhamias, François Rugy, Sylvia Pinel, soit les 6 autres candidats retenus à la primaire de la gauche ? 

"Ce que Vincent Peillon a de plus que les autres candidats c'est en premier lieu, selon moi, sa capacité de rassemblement ! Car l'enjeu essentiel n'est pas de gagner les primaires, ce qui est évidemment une première étape, mais c'est de disposer ensuite d'une personnalité en mesure, par sa capacité de rassemblement, de gagner les élections présidentielles !...Or entre les candidats qui tirent sans nuances sur des gouvernements auxquels ils ont appartenu la veille et ceux qui n'ont cessé d'attiser les divisions par des provocations successives et des ruptures inacceptables avec notre socle de valeurs communes, il faut s'imposer une exigence de clarté, de raison et de justice. En ce sens, Vincent Peillon est le seul des candidats, il en a la crédibilité,  à obéir à cette exigence de clarté et à tracer une voie "médiane", équilibrée, juste, "raisonnée", susceptible d'opérer le plus large rassemblement de tous les républicains de progrès pour le premier tour des élections présidentielles. C'est ainsi que Vincent Peillon souligne à juste titre, dans le bilan de François Hollande, que le déficit public a été réduit de 100 milliards à 60 milliards, les comptes sociaux ont vu leurs déficits divisés par deux depuis 2011, les entreprises ont retrouvé des marges. Cela a été fait sans abîmer notre modèle social et même en lui permettant de nouvelles avancées.

Après des années de destruction d’emplois et d’affaiblissement des services publics, la gauche a permis des recrutements dans la fonction publique, professeurs, policiers, gendarmes, de préserver notre modèle social  et même la conquête de nouveaux droits : remboursement de la contraception pour les mineures, remboursement de l’IVG, augmentation de la garantie jeunes, droit de partir à la retraite pour ceux qui ont commencé à travailler tôt, le mariage pour tous… L’augmentation des bourses étudiantes, l’augmentation de l’allocation de rentrée scolaire, l’encadrement des loyers, l’amélioration des carrières des enseignants, en particulier des professeurs des écoles primaires, des moyens nouveaux pour l’éducation prioritaire, la pérennisation des emplois d’auxiliaire de  vie scolaire ont été réalisés. 

Il faut être fier de ce bilan, mais pour autant cela n'interdit pas, pour Vincent Peillon la lucidité ou les regrets : 

  • Le premier concerne d’abord la stratégie politique. Cela a été une erreur de ne pas savoir accueillir les démocrates de François Bayrou, qui pourtant avait fait son choix dans la clarté et appelé à voter pour François Hollande. Nous n’avons pas su non plus associer la Gauche, et nous avons perdu les écologistes. Le Gouvernement s’est appuyé sur une base de plus en plus étroite au sein même du Parti socialiste dont des sensibilités entières ont été exclues. Enfin , dans la préparation de la loi travail, c’est une faute  de ne pas avoir su associer suffisamment en amont les partenaires  sociaux et d’avoir brutalisé le Parlement par l’utilisation du 49.3.
  • Le second concerne ensuite la bataille idéologique. À l’étroitesse de cette base politique, s’est ajouté le fait de ne pas avoir su imposer nos thèmes et les grands engagements de notre action – école, social, industrie, consommation, logement, jeunesse.  Nous nous sommes trop laissés entraîner sur le terrain de nos adversaires : de la question des Roms à une conception identitaire de la laïcité, du soutien à des arrêtés sur le burkini ou à des propos tenus à l’étranger contre ceux qui faisaient preuve de générosité à l’égard des réfugiés. 

Ensuite, des erreurs de fond ont été commises, qui auraient dû être évitées. On peut regretter de n’avoir pas su exiger des contreparties dans le cadre du pacte de responsabilité aux entreprises, d’avoir sous- estimé l’appréhension de la hausse de la fiscalité pesant sur les ménages les plus modestes et les classes moyennes. Nous avons eu tort de reculer sur l’écotaxe. Il a été malheureux de se fourvoyer, par rapport aux principes fondamentaux de la citoyenneté républicaine, dans le débat sur la déchéance de la nationalité. C'est ce discernement qui donne à Vincent Peillon, dans le cadre de ces primaires, ce rôle central par sa crédibilité à sonner l'heure, le moment venu, du rassemblement."

Si Vincent Peillon était élu candidat officiel du parti socialiste, pensez-vous qu'il serait un réel barrage face à la droite ou au FN ? 

Contrairement à ce qu'annoncent certains pronostiqueurs, qui ont démontré leur fiabilité relative...., tout est encore possible ! Fillon se prend constamment les pieds dans le tapis, empêtré dans des promesses effectuées pour séduire les plus extrémistes de son camp. Quant à Mélenchon et Macron, Vincent Peillon, par son analyse lucide du bilan de ce quinquennat, et la force d'un projet cohérent, paraît le plus à même de les convaincre de la nécessité d'un rassemblement face au danger historique d'un Front national aux portes du pouvoir." 

Quelles sont les propositions "fortes" de Monsieur Peillon selon vous ? 

"Concernant les propositions, même si le programme complet proposé par Vincent Peillon ne sera dévoilé que le 3 janvier 2017, on peut d'ores et déjà évoquer quelques "idées forces" telles que : 

  • Un bouclier fiscal pour les foyers les plus démunis de manière à ce que l'augmentation des charges liées à la fiscalité n'obère pas le minimum nécessaire pour continuer à vivre dans des conditions décentes
  • la mise en œuvre d'un plan d'exportation pour les Entreprises françaises
  • sur le plan institutionnel, une véritable rénovation démocratique avec un renforcement du rôle du parlement qui doit être respecté
  • la redéfinition d'un nouveau projet européen axé sur une Europe des peuples, en y intégrant une dimension sociale, culturelle.
  • la prise en compte d'une écologie durable

Il ne s'agit évidemment pas d'une liste exhaustive et il convient d'inviter celles et ceux qui souhaitent s'intéresser à la démarche de Vincent Peillon à se reporter à sa "lettre aux Français", qui constitue un discours clair, cohérent, structuré, sans petite phrase assassine ou polémique, et au projet, tout aussi cohérent, qui sera dévoilé au tout début du mois de janvier."

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Budget 2025 : pas de nouveaux impôts ni de taxe sur les retraites 

Le ministre de l’Économie Éric Lombard cherche, ce jeudi 23 janvier, à rassurer les retraités. Ceux qui perçoivent une pension de plus de 2.000€ mensuels s’inquiétaient d’une nouvelle taxe. Il y a quelques jours, la ministre de l’Emploi, avait émis l’idée de les soumettre à une contribution pour financer la protection sociale. Ce jeudi, le ministre de l’Économie réfute ce projet, soulignant que le gouvernement "n’augmentera pas les impôts des familles, des ménages et des retraités, c’est une confirmation et un engagement pour cette année"

Le sénateur Longeot dénonce “l’immobilisme du gouvernement” face à l’exclusion des collectivités du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles

Jean-François Longeot, sénateur du Doubs et président de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, a interpellé le gouvernement ce vendredi 22 janvier 2025 sur la situation alarmante des collectivités territoriales face à l’augmentation des risques climatiques.

Budget 2025 : inquiétudes autour de la recherche et de l’enseignement supérieur soulevées par Jacques Grosperrin

Dans un contexte budgétaire tendu, la préservation des secteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur reste "un enjeu stratégique majeur" pour la France. Lors du débat sur le projet de loi de finances au Sénat, le sénateur du Doubs LR Jacques Grosperrin a exprimé sa préoccupation après une rencontre avec Macha Woronoff, présidente de l’université de Franche-Comté.

Le ras-le-bol des habitants de la rue Battant : ”Ici, tout est cadré pour que ça se passe mal !”, la Ville s’en défend

Depuis deux ans, des riverains de la rue Battant disent accumuler les mauvaises expériences et se sentent délaissés par la Ville de Besançon. Insécurité, vente d’alcool tardive, nuisances sonores et odorantes… Malgré plusieurs sollicitations auprès des services de la municipalité, rien ne serait proposé, encore moins mis en place pour rendre cette rue plus agréable au quotidien, de jour comme de nuit. Nous avons rencontré Sylvain, co-animateur d’un comité de voisins, qui ne sait plus quoi faire pour changer les choses. Nous avons également échangé avec Damien Huguet, adjoint de quartier.

Fusillades à Besançon : les élus communistes demandent un deuxième commissariat

Dans un communiqué du 19 janvier 2025, Hasni Alem, au nom des élu(e)s communistes au conseil municipal de Besançon, apporte son soutien aux victimes des fusillades à Besançon et Avanne-Aveney, salue le déploiement de CRS dans la ville, et demande la création d’un deuxième commissariat de police pour "avoir les effectifs nécessaires".

Lutte contre le trafic de drogue à Besançon : Anne Vignot demande ”un véritable arsenal réglementaire et des moyens humains”

Dans un communiqué du vendredi 17 janvier 2025, la maire de Besançon Anne Vignot réagit à la dernière attaque en date du 15 janvier sur la vitrine d’un barber shop rue Rivotte à Besançon. Très probablement en lien avec le trafic de drogue, la maire dit vouloir s’attaquer au problème complexe international qu’est le narco-trafic avec autre chose que des solutions qu’elle qualifie de ”simplistes”. Explications.

Christophe Grudler accompagne Emmanuel Macron au Liban

Le député européen Christophe Grudeler (Renew Europe – MoDem), rapporteur permanent pour le Liban au sein de son groupe politique Renew Europe, accompagne le président de la République Emmanuel Macron et son représentant personnel Jean-Yves Le Drian lors d’une visite officielle à Beyrouth ce vendredi 17 janvier 2025.

Motion de Censure : pour Myriam El Yassa, le PS reste “dans l’opposition au gouvernement Bayrou”

Dans un communiqué du 16 janvier 2025, la première secrétaire fédérale du Parti socialiste du Doubs réagit à la motion de censure déposée jeudi dernier contre le gouvernement de François Bayrou. Dans celui-ci, elle explique que si le PS appelle à « préserver la démocratie et le dialogue social face aux enjeux du gouvernement Bayrou », il reste cependant « dans l’opposition au gouvernement Bayrou ».

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 7.97
couvert
le 25/01 à 00h00
Vent
1 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
88 %