Amiante à l'hôpital de Pontarlier : l'établissement et sa directrice reconnus coupables

Publié le 08/09/2017 - 14:35
Mis à jour le 07/05/2019 - 16:01

Ce vendredi 8 septembre 2017, le tribunal de grande instance de Besançon a reconnu coupables et condamné l’hôpital de Pontarlier et sa directrice au moment des faits pour mise en danger de la vie d’autrui et manquements aux obligations de sécurité.  La justice a estimé que l’établissement de santé et son ancienne directrice  avaient exposé 23 salariés à l’amiante, un matériau hautement cancérigène,  lors d’un chantier de rénovation en février et mars 2012. L’hôpital n’exclut pas de faire appel. 

 ©
©

C'est une première. La première fois qu'un tribunal condamne pénalement à titre personnel un directeur d'établissement de santé dans un dossier d'amiante. Plusieurs agents auraient été exposés à des poussières contenant de l'amiante entre février et mars 2012 lors de travaux réalisés au 4e étage du bâtiment B du centre hospitalier intercommunal de Haute-Comté. L'agent qui a extrait les 900 kilos des 60m2 de planque de faux plafonds était bien protégé. Mais les agents qui jouxtaient le chantier ne l'étaient pas. 

"Une faute inexcusable"

Selon les salariés constitués en parties civiles, la direction leur a fait prendre des risques en leur cachant qu'il y avait de l'amiante, pour réaliser une économie de 10.000 à 15.000 euros. "Une faute inexcusable", selon la procureure de Besançon, Edwige Roux-Morizot, qui avait requis 4 mois de prison avec sursis et 2.000 € d'amende à l'encontre de l'ancienne directrice, et plus de 10.000 € d'amende à l'encontre de l'hôpital, estimant qu'ils "n'avaient pas protégé les salariés". 

  • La directrice a été finalement condamnée 5.000 € d’amende délictuelle et 2.300 € d’amende contractuelle, avec sursis. L'hôpital de Pontarlier écope de 10.000 € et 2.300 € d’amende avec sursis également.

Dans un communiqué, l'hôpital de Pontarlier estime que cette décision est incompréhensible. "Cette condamnation, en l’absence de victime et d’exposition avérée, est incompréhensible (…)

Premièrement, le centre hospitalier a dû se fonder sur des expertises contradictoires dont deux indiquaient que les plafonds concernés n’étaient pas amiantés – la troisième expertise ayant été effectuée selon un protocole discutable aurait dû être écartée.

Deuxièmement en l’absence de mesures d’empoussièrement rien ne permet d’attester que de l’amiante ait été présente dans l’unité en question ni même que les salariés qui sont intervenus dans cette unité ont été exposés à une quelconque poussière amiantée.

Troisièmement, les dalles de faux plafonds ont été fabriquées par l’entreprise Armstrong Europe, laquelle n’a jamais produit de faux plafonds contenant de l’amiante (…)  Le tribunal n’en a pas tenu compte" déplore l'hôpital qui se donne quelques jours de réflexion pour décider ou non de faire appel.

 Le CHI s'étonne par ailleurs de la condamnation de l'ancienne directrice à titre personnel. "Elle a agi strictement dans le cadre de ses fonctions et en application de la réglementation alors en vigueur. Cette décision va ainsi à l’encontre de décennies de jurisprudence sur la responsabilité pénale des fonctionnaires et des établissements publics de santé. Il s’agit d’une première au niveau national et sans doute le début d’une longue série qui ne manquera pas de concerner également les collectivités locales ainsi que leurs élus…

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Le parquet de Besançon fait appel après la relaxe de Jean-Louis Fousseret et d’Alexandra Cordier

Le parquet de Besançon a annoncé, ce vendredi 7 novembre, sa décision de faire appel du jugement ayant conduit à la relaxe de l’ancien maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, et de son ex-collaboratrice, Alexandra Cordier. Tous deux étaient poursuivis pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics dans une affaire datant de 2019.

Jean-Louis Fousseret et Alexandra Cordier relaxés par le tribunal correctionnel de Besançon

Le parquet de Besançon avait été saisi en juillet 2024 d’un signalement de la procureure financière de la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche Comté. Ce signalement a été effectué à l’issue du contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Besançon, qui a révélé des faits susceptibles, selon la procureure, de constituer une prise illégale d’intérêt et un détournement de fonds publics. Le tribunal correctionnel de Besançon a relaxé Alexandra Cordier et Jean-Louis Fousseret ce 5 novembre 2025.

Procès Péchier : après les arrêts cardiaques, la cour sur la piste du crime par hémorragie   

"L'empoisonneur" a-t-il voulu changer de méthode pour moins attirer l'attention? Au procès de l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, les assises du Doubs ont commencé jeudi 23 octobre 2025 à examiner deux cas qui dénotent parmi les 30 retenus au total : les patients concernés n'ont pas subi un arrêt cardiaque, mais une hémorragie massive.

Procès Péchier : l’ex-anesthésiste n’hésite pas à enfoncer l’une de ses collègues

Empoisonner des patients au bloc opératoire pour nuire à l'anesthésiste chargée de les endormir? "C'est délirant", a balayé mercredi 22 octobre 2025 devant la cour d'assises de Besançon l'accusé Frédéric Péchier, sans cacher pour autant son peu d'estime pour la collègue concernée.

Nicolas Sarkozy est arrivé à la prison où il sera incarcéré, une première historique

L'ancien président Nicolas Sarkozy a quitté mardi matin son domicile pour se rendre à la prison parisienne de la Santé pour y être incarcéré, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Une demande de mise en liberté a d'ores et déjà été déposée par ses avocats.

Au procès Péchier, une anesthésiste “dévastée” par l’arrêt cardiaque de ses patients

Autrefois "pétillante", elle a quitté la clinique "dévastée" après l'empoisonnement présumé de sept de ses patients: le "lourd tribut" payé par une ancienne collègue de Frédéric Péchier, qu'il aurait en outre voulu évincer, a été au centre des débats lundi 20 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Disparues de l’A6 : le troisième homme suspecté du meurtre d’une adolescente en 1990 remis en liberté

Le troisième homme mis en examen pour le meurtre et le viol d'une adolescente de 13 ans en 1990 en Saône-et-Loire, l'une des affaires du dossier des disparues de l'A6, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué lundi 20 octobre 2025 le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.

Montbéliard : un an ferme pour des menaces contre un chroniqueur de CNews

Un homme de 29 ans, déjà condamné pour apologie du terrorisme, a écopé de deux ans de prison, dont un ferme, pour de multiples menaces adressées, via le réseau X, au chroniqueur de CNews Erik Tegnér, à qui il reprochait ses positions sur le conflit à Gaza, a indiqué mercredi 15 octobre 2025 à l'AFP le procureur de Montbéliard (Doubs).
 

Procès Péchier : l’accusé admet un nouvel empoisonnement mais dont il n’est pas responsable

L'empoisonnement est la seule explication possible à l'arrêt cardiaque suspect d'un patient au bloc opératoire en 2009, a admis lundi 13 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, qui a continué toutefois à nier fermement en avoir été à l'origine.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 11.76
nuageux
le 07/11 à 18h00
Vent
1.2 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
76 %