"L'annonce de la fusion d'Alstom et de Siemens a suscité de vives inquiétudes sur l'ensemble de notre territoire et notamment pour la région Franche-Comté avec deux entreprises importantes : celle de Belfort, site historique de l'entreprise, et celle d'Ornans dans le Doubs. Après les difficultés de l'entreprise l'automne dernier, la nouvelle de cette fusion nous rend particulièrement vigilants.
L'Etat français ne peut laisser cette fusion se réaliser sans prendre des garanties pour la pérennité de ce fleuron industriel national ainsi que pour le maintien des emplois sur notre territoire. Ainsi, Monsieur le ministre, la possibilité de l'Etat français de racheter jusqu'au 17 octobre 2017 les 20% des actions prêtées par Bouygues doit être saisie par le gouvernement.
Nous sommes attachés à nos fleurons industriels et je ne doute pas que l'achat par l'Etat des actions d'Alstom prêtées par Bouygues permettrait d'envisager plus sereinement cette fusion, de la sécuriser et d'éviter à moyen et long terme tout risque de démantèlement progressif.
La création d'une grande entreprise ferroviaire européenne ne peut se faire que si les Etats sont parties prenantes à l'exemple d'Airbus, pour ne citer que lui Aussi, je vous demanderais de bien vouloir tout mettre en œuvre pour maintenir la pérennité des entreprises Alstom avec notamment l'achat des 20% des actions prêtées à l'Etat à l'heure actuelle par Bouygues.
Pour que la création d'un géant européen des transports ferroviaires ne tourne pas au désavantage de nos sites industriels, l'interventionnisme de l'Etat est plus que jamais nécessaire".
(Courrier adressé à Bruno Le Maire par Martial Bourquin)