Biden à Genève pour une rencontre avec Poutine lourde d'enjeux

Publié le 16/06/2021 - 08:45
Mis à jour le 16/06/2021 - 08:19

Après les messages d’unité avec les alliés, le tête-à-tête avec Vladimir Poutine: Joe Biden est arrivé mardi en Suisse à la veille d’une rencontre qui s’annonce particulièrement délicate avec son homologue russe.

Joe Biden ©Gage Skidmore from Peoria, AZ, United States of America ©
Joe Biden ©Gage Skidmore from Peoria, AZ, United States of America ©

Le président américain s’est posé à Genève dans l’après-midi après une longue tournée pour rassurer les grands alliés de Washington et marteler que les Etats-Unis étaient de retour à la table du multilatéralisme: G7 en Angleterre, sommet de l’Otan et avec l’Union européenne à Bruxelles.

"Notre alliance est solide. L'Otan est unie et les Etats-Unis sont de retour", a résumé M. Biden avant de quitter Bruxelles, où les deux grands blocs économiques ont pu convenir d'une trêve pour régler le conflit Airbus/Boeing, vieux de 17 ans, qui empoisonnait leurs relations.

A l'égard de l'homme fort du Kremlin, le locataire de la Maison Blanche a adopté un ton résolument ferme ces derniers jours, promettant de dire sans détour quelles sont ses "lignes rouges".

"Nous ne cherchons pas le conflit avec la Russie, mais nous répondrons si la Russie continue ses activités", a-t-il prévenu.

Temps fort de son premier déplacement à l'étranger, ce sommet est lourd d'enjeux pour Joe Biden. Il est le cinquième président américain que Vladimir Poutine va côtoyer depuis son arrivée au pouvoir fin 1999.

Dans un entretien à la chaîne américaine NBC, ce dernier a dit espérer que le président démocrate se montre moins impulsif que son prédécesseur républicain. Mais il a aussi saisi l'occasion pour souligner combien Donald Trump était, selon lui, un homme "talentueux".

Ukraine, Bélarus, sort de l'opposant russe emprisonné Alexeï Navalny, cyberattaques: les sujets de discorde sont nombreux et les discussions s'annoncent âpres et difficiles.

La Maison Blanche a volontairement fixé la barre assez bas: pas de grandes annonces à attendre mais un objectif dans la durée: rendre les relations entre les deux pays plus "stables et prévisibles".

Lors du sommet du G7, en Cornouailles, Joe Biden a même laissé poindre une forme de fatalisme aussi. "Parce qu'il est Poutine", a-t-il répondu à une question sur l'inefficacité des avertissements et des sanctions contre Moscou.

Du point de vue de Vladimir Poutine, les experts s'accordent à dire qu'il a déjà eu ce qu'il voulait: la tenue du sommet comme illustration de l'importance de la Russie, son leitmotiv depuis deux décennies au pouvoir.

Hôte de ce sommet, le président suisse, Guy Parmelin, veut espérer.

"Le monde a derrière lui 18 mois d’une pandémie qui l’a frappé terriblement. La rencontre de Genève représente une chance pour les présidents des Etats-Unis et de la Russie d'infuser un peu plus d'optimisme, un peu plus d’espoir dans la politique mondiale", a-t-il déclaré lors d'un point de presse, succédant à une entrevue avec M. Biden.

5 heures de discussions

Les deux dirigeants s'exprimeront chacun de leur côté mercredi à l'issue de leur rencontre, aucune conférence de presse commune n'est prévue.

Celle qui avait suivi la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Helsinki en juillet 2018 est encore dans tous les esprits à Washington.

Dans un étrange exercice, qui avait suscité un tollé jusque dans son camp, le président républicain avait semblé accorder plus de valeur aux propos de l'ancien homme fort du KGB qu'aux conclusions unanimes des agences de renseignement américaines sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016.

Joe Biden et Vladimir Poutine se retrouveront à la Villa La Grange, une magnifique bâtisse du XVIIIe siècle, posée au coeur de la ville et de son plus grand parc avec une vue imprenable sur le lac Léman.

Selon le Kremlin, les discussions, qui débuteront à 13H00 (11H00 GMT) devraient durer entre 4 et 5 heures.

Au programme: une rencontre en format réduit (les présidents américain et russe ainsi que les chefs de la diplomatie américaine et russe, Antony Blinken et Sergueï Lavrov), avant une séance de travail élargie.

La ville est sous haute sécurité, mais un tout petit groupe de manifestants a voulu apporter son soutien à Alexeï Navalny, aujourd'hui emprisonné après avoir failli mourir d'un empoisonnement qu'il accuse le Kremlin d'avoir fomenté.

Nombre d'entre eux arboraient des t-shirts frappés de "Free Navalny" et scandaient: "Une russie sans Poutine".

(AFP)

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