Bourgogne-Franche-Comté : 8.300 entreprises créées fin 2022, meilleur score depuis ces dix dernières années

Publié le 06/04/2023 - 17:15
Mis à jour le 16/04/2023 - 22:15

Lors d'une conférence de presse jeudi 6 avril, le directeur régional adjoint de l'Insee Bourgogne-Franche-Comté, Christophe Basso a présenté une étude réalisée avec l'Ursaaf et la Dreet sur la conjoncture nationale et régionale, ainsi que le taux d'emploi et de chômage dans la région au cours du quatrième trimestre 2022. Près de 8.300 entreprises ont été créées en Bourgogne-Franche-Comté, un niveau qui n’avait encore jamais été atteint au cours des dix dernières années en un seul trimestre.

994.100 emplois créés en Bourgogne-Franche-Comté

En Bourgogne-Franche-Comté, l’activité continue à progresser au quatrième trimestre, mais sur un rythme moins soutenu que durant l’été. L’emploi salarié régional se stabilise. Il marque le pas dans le secteur privé, mais reste à un niveau élevé. "La Bourgogne-Franche-Comté comptabilise 994.100 emplois salariés au quatrième trimestre 2022, c'est le niveau le plus haut observé depuis ces cinq dernières années". L’industrie ne gagne plus d’emplois. En revanche, l’hébergement-restauration affiche un rebond de son emploi permanent comme intérimaire. Les défaillances d’entreprises augmentent mais demeurent contenues, alors que le rythme des créations d’entreprises se tasse.

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Figure 2 ©

L’hébergement-restauration s’oriente à la hausse

Le ralentissement de l’emploi salarié concerne la quasi-totalité des secteurs. Dans un contexte où les incertitudes économiques demeurent fortes, le recours à l’intérim continue de progresser au quatrième trimestre mais à un rythme moins soutenu, +1,4 % après +2,8 %. En croissance continue depuis début 2020, le secteur de la construction gagne peu d’emploi ce trimestre (+0,1 %). Ce secteur s’appuie sur l’intérim pour ajuster ses effectifs et conserver un certain dynamisme. Ses effectifs intérimaires augmentent de 3,5 % alors que ses emplois permanents stagnent.

Les services marchands hors intérim se stabilisent. L’évolution de l’emploi dans l’hébergement-restauration se démarque avec une hausse de 0,9 % ce trimestre après une baisse de 1,1 %. Il confirme le dynamisme de son emploi avec une forte augmentation de ses effectifs intérimaires (+13,2 %). La situation s’oriente à la baisse dans le commerce (-0,2 %). De même les transports et les services aux entreprises sont en repli de respectivement 0,6 % et 0,2 %."Le tertiaire non marchand est le plus gros employeur de la région avec 347.400 emplois" précisait le directeur régional.

L’emploi industriel résiste 

Après deux trimestres de croissance, l’emploi industriel se stabilise dans un contexte de hausse des prix. Le secteur de l’industrie agro-alimentaire poursuit sa progression (+0,7 %), soit près de 200 emplois supplémentaires. Cela compense les pertes d’emplois dans la fabrication de matériels de transport (-0,9 %). Encore fortement impacté par les tensions sur les chaînes d’approvisionnement, ce secteur perd des salariés permanents ce trimestre, mais la hausse des effectifs intérimaires y est forte (+7,9 %).

L’emploi frontalier se renforce encore

Avec près de 44.000 bourguignons-francs-comtois travaillant en Suisse au quatrième trimestre 2022, le nombre de frontaliers atteint un nouveau record historique. Grâce à un taux de chômage de 2,2 %, une forte reprise économique après la crise sanitaire et des salaires élevés, la Suisse est particulièrement attractive. Le nombre de travailleurs frontaliers augmente pour le sixième trimestre consécutif dans la région. Cette hausse de 940 navetteurs (+2,6 %) est néanmoins légèrement plus faible que celle des deux trimestres précédents.

Durant l’année 2022, plus de 3 800 navetteurs supplémentaires habitant dans la région rejoignent la Suisse, soit une hausse de 9,6 %. Cette progression annuelle est la plus importante depuis 2012. Tous les départements frontaliers profitent de cet essor. Les frontaliers résidant dans le Doubs représentent sept travailleurs sur dix. Ils progressent de 8,7 % en un an. La hausse est encore plus importante dans le Jura (9,0 %) et le Territoire de Belfort (15,6 %).

En Suisse, les cantons de Vaud, de Neuchâtel et du Jura concentrent neuf navetteurs issus de la région sur dix. Sur la fin de l’année, le canton du Jura gagne 4,1 % de travailleurs supplémentaires, le canton de Vaud 2,3 % et celui de Neuchâtel 2,0 %. En 2022, 15 % de navetteurs frontaliers supplémentaires sont allés travailler dans le canton du Jura, plus de 8 % dans les ceux de Vaud et de Neuchâtel. Cette augmentation des frontaliers s’explique notamment par la forte demande dans les secteurs de l’ho?tellerie- restauration, de l’industrie, de l’informatique, de la construction, de la santé et de la logistique.

Le taux de chômage est toujours au plus bas

Au quatrième trimestre 2022, 6,3 % de la population active est au chômage en Bourgogne-Franche-Comté, un taux inférieur de 0,9 point au niveau national (figure 3). Il se situe à un niveau bas, équivalent à celui précèdent la crise de 2008 (6,2 % au premier trimestre 2008). Le taux de chômage reste stable ce trimestre dans la région, tout comme au niveau national (-0,1 point). La Bourgogne-Franche-Comté demeure la cinquième région la moins touchée par le chômage, derrière la Bretagne, les Pays de la Loire, la Corse et Auvergne-Rhône-Alpes.

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Le Territoire de Belfort reste le seul département de la région où le taux de chômage (8,1 %) est plus élevé qu’au niveau national. Il est à l’inverse particulièrement bas dans le Jura (5,2 %) et en Côte-d’Or (5,7 %). Il avoisine la moyenne régionale dans les autres départements, allant de 6,3 % en Haute-Saône à 6,8 % dans la Nièvre.

Au niveau des zones d’emploi, le taux de chômage est stable ou baisse légèrement ce trimestre. Celle de Montbéliard est la plus touchée par le chômage dans la région (9,0 %), mais elle connaît la baisse la plus marquée (-0,3 point). À l’inverse, la zone d’emploi de Beaune est la plus épargnée avec 4,3 %. Les zones de Pontarlier et Lons-le-Saunier ont également des taux de chômage largement inférieurs à la moyenne régionale, respectivement 4,5 % et 5,0 % (figure 4).

Sur un an, le taux de chômage est stable dans la région. Au niveau national, il se replie de 0,3 point sous l’effet d’une dynamique de l’emploi plus vive que celle de la population active. L’évolution est contrastée entre les départements de la région. Il baisse nettement dans le Territoire de Belfort et le Doubs (-0,5 point) et augmente en Saône-et-Loire et dans la Nièvre de respectivement +0,3 et +0,5 point.

Les créations d’entreprises atteignent des records

Au quatrième trimestre, 8 300 entreprises ont été créées en Bourgogne-Franche-Comté. "Ce niveau n’avait encore jamais été atteint au cours des dix dernières années en un seul trimestre" a-t-il précisé. Toutefois, le rythme des créations ralentit, avec une hausse de 3,3 % ce trimestre contre +10,3 % au troisième trimestre (figure 5). Représentant plus de la moitié des créations d’entreprise, les micro-entreprises demeurent le moteur de cette hausse avec +7,1 %, malgré une progression inférieure à celle du trimestre précédent (+10,7 %). À l’inverse, le nombre de créations de sociétés baisse de 2,5 % ce trimestre.

Sur un an, le volume total des créations d’entreprises recule dans la région (-0,5 %) alors qu’il continue d’augmenter en France. En Bourgogne-Franche-Comté, comme dans les autres régions françaises, les secteurs des transports, de l’entreposage et du commerce sont concernés par un repli marqué des créations. "C'est une composante importante de la création d’entreprise depuis la crise sanitaire, le retournement de tendance dans les services de coursiers et de livraison à domicile ainsi que dans la vente à domicile ont orienté les créations à la baisse dans ces secteurs".

Figure 5 ©

En 2022, le nombre de défaillances d’entreprises progresse sans atteindre toutefois les niveaux pré-crise Covid. Débutée à l’automne 2021, la remontée du nombre de défaillances se poursuit. Sur l’ensemble de l’année 2022, on dénombre 1 470 défaillances dans la région soit quasiment 50 % de plus qu’en 2021 (figure 6). La même tendance s’observe au niveau national. Les faibles défaillances d’entreprises depuis mars 2020 ont fait craindre un phénomène de « rattrapage » à mesure que les aides de l’Etat disparaissaient. Néanmoins, le nombre de défaillances fin 2022 reste à un niveau nettement inférieur à celui de 2019 en Bourgogne-Franche-Comté (-24,5 %), comme en France (-19,3 %).

Figure 6 ©

L’activité dans le bâtiment pâtit de la fin de certaines mesures de soutien

En Bourgogne-Franche-Comté comme en France, l’année 2022 s’est caractérisée par une évolution très heurtée des autorisations de logements. Un nombre élevé d’autorisations a ainsi été enregistré sur le premier semestre du fait de comportements d’anticipation liés à la fin de mesures telles que l’aide à la relance de la construction durable. Par conséquent, les autorisations sont en repli fin 2022, -2,2 % comparé à 2021.

L’activité dans le bâtiment reste néanmoins soutenue dans la région par les travaux d’entretien-amélioration des bâtiments et par les mises en chantier de logements. Le nombre de logements commencés sur l’année 2022 atteint 11.400, soit 5,6 % de plus qu’au cours de l’année 2021. À l’inverse, au niveau national, le nombre de mises en chantier baisse de 5,2 % comparé à l’année précédente.

La fréquentation hôtelière se replie en fin d’année

Au quatrième trimestre 2022, le nombre de nuitées en Bourgogne-Franche-Comté s’établit à un peu plus de 1,4 million, soit une baisse de 5,2 % par rapport au même trimestre de 2019. Dans le même temps, l’activité hôtelière progresse de 1,4 % en France métropolitaine. Le retour au niveau d’avant-crise observé cet été (+1,3 %) ne s’est pas confirmé cet automne dans la région. Comparés à 2019, les touristes résidant en France comme ceux résidant à l’étranger sont moins venus dans la région cet automne. La fréquentation de la clientèle résidente, qui représente huit nuitées sur dix, recule de 40.800 nuitées au quatrième trimestre 2022 par rapport à la même période de 2019. Cette baisse de -3,4 % est la plus forte des treize régions métropolitaines.

Avec un recul de 38.700 nuitées (-11,5 %), la clientèle non résidente représente la moitié de la baisse de la fréquentation dans la région. La Bourgogne-Franche-Comté subit toujours la quasi-absence de la clientèle chinoise. Les nuitées européennes sont en revanche en hausse de 15 %, portées par les visiteurs belges (+25 %), britanniques (+29 %) et néerlandais (+35 %).

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Au niveau départemental, la baisse est générale sauf dans le Jura où les nuitées progressent de 2 %. Avec 33.300 nuitées de moins, la fréquentation diminue nettement en Côte-d’Or, département le plus touristique de la région. Il bénéficie d’une légère hausse de sa clientèle résidente (+0,7 %) mais perd de nombreuses nuitées non résidentes (-20 %). Le recul global est particulièrement marqué en Haute-Sao?ne (-15 %) et dans une moindre mesure dans le Doubs (-9 %).

Le chiffre d’affaires du tourisme demeure globalement au-dessus de son niveau d’avant-crise cet automne en Bourgogne-Franche-Comté (figure 7). Ainsi dans l’hôtellerie en décembre 2022, le chiffre d’affaires est supérieur de 6 % à son niveau de décembre 2019. La variation du chiffre d’affaires est en deçà de l’inflation du secteur (+14,5 %) sur la même période, le volume d’activité est donc en repli.

De même dans la restauration, le chiffre d’affaires est supérieur de 9,0 % à son niveau de fin 2019. Néanmoins, cette évolution positive est également à nuancer du fait de la forte inflation, +9,0 % en décembre 2022 par rapport à fin 2019. Cette hausse du chiffre d’affaires est donc atténuée par l’inflation et ne se traduit pas par un surcroît d’activité.

Sur un an, le secteur privé gagne 5.800 emplois

Sur un an, l’emploi progresse de 0,5 % en Bourgogne-Franche- Comté, soit 5.400 emplois supplémentaires. Cette croissance est portée en totalité par le secteur privé. Il gagne 5.800 emplois alors que le secteur public en perd 400. L’emploi dans la région dépasse de plus de 15.900 son niveau d’avant-crise, notamment grâce à une forte hausse des contrats d’alternance.

Avec 4.400 emplois supplémentaires en un an, le secteur des services marchands hors intérim est le principal contributeur à cette expansion. Les services aux entreprises, l’hébergement- restauration et les services aux ménages contribuent à eux trois à plus de 80 % de la croissance de l’emploi des services marchands. Malgré la reprise observée depuis le milieu d’année, le secteur intérimaire ne retrouve pas ses effectifs de fin 2021. Il en perd 1,6 % en 2022. L’industrie gagne près de 800 emplois sur un an (+0,5 %), soutenue par la croissance de l’emploi dans l’agro- alimentaire (+1,4 %) et la fabrication de biens d’équipement (+1,1 %). Cependant le secteur de la fabrication de matériels de transport voit ses effectifs baisser de 2,3 %.

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