La jeune femme, âgée 20 ans, avait raconté mercredi devant le cour la nuit du meurtre de Théo Decouchant, 23 ans, et son passage à l'acte, le 29 novembre 2021. Ce soir-là, elle invite ce prétendant à passer la soirée chez elle, dans une petite commune de Haute-Saône, entre Vesoul et Besançon. Elle repousse ses avances, mais ils s'endorment ensemble dans son lit.
Dans la nuit, elle est réveillée par ses caresses, qu'elle repousse. "Il m'a dit: +Tu couches avec d'autres gars, pourquoi tu veux pas avec moi ?+ Ca m'a renvoyé que j'étais une fille facile" et "j'ai complètement déraillé", a confié la jeune femme devant la cour d'assises de la Haute-Saône. Elle saisit alors un couteau de cuisine, le poignarde au ventre, avant de l'achever en l'étranglant avec une cordelette.
"Il y a deux Camille : celle de la vie réelle et celle des réseaux sociaux"
"Le seul moment où elle dit non, elle a en face d'elle quelqu'un qui ne l'entend pas", analyse son avocate, Catherine Bresson. "Il y a deux Camille : celle de la vie réelle et celle des réseaux sociaux", où elle s'est créée une vie reluisante. Ce soir-là, "la Camille qui ne vit que pour les réseaux sociaux et pour les autres (...) se prend en face la réalité : je suis une fille facile", poursuit l'avocate qui voit ici une possible raison du passage à l'acte.
Le lendemain, même si elle n'a pas le permis de conduire, elle prend la voiture de sa victime et sa carte bleue pour faire de nombreux achats et aller retrouver un nouvel amant à Bordeaux. Elle continue ensuite sa vie comme si de rien n'était.
Elle dit vouloir fuir, mais un accident de voiture alors qu'elle est ensuite en route pour Paris met un terme à sa cavalcade et elle rentre finalement chez elle, où la police débarque une semaine après le meurtre et découvre le corps de Théo Decouchant emballé dans des sacs poubelle, caché dans un placard à balais.
(Source AFP)