Commissariat de Planoise : Retailleau pas au courant, la maire de Besançon dénonce un abandon de l’État

Publié le 02/10/2025 - 16:05
Mis à jour le 02/10/2025 - 16:15

VIDÉO • Ce jeudi 2 octobre 2025, la maire de Besançon Anne Vignot a dénoncé un abandon de l'État concernant la construction du commissariat de Planoise après avoir reçu un courrier du ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau le 25 septembre dernier. Elle a tenu à convier la presse pour faire part de son mécontentement sur le site de ce qui aurait dû être le futur commissariat. 

C’est en lieu et place d’où aurait dû se trouver le futur (ex ?) commissariat de Planoise que la maire de Besançon a convié la presse ce jeudi 2 octobre 2025. La raison de ce rendez-vous ? Un courrier "inadmissible" selon les mots de l’édile, reçu du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau qui a eu le don de mettre le feu aux poudres. Lettre à la main, Anne Vignot, a lu le courrier reçu le 25 septembre dernier. Dans une dizaine de lignes à peine, le ministre remercie la maire d’avoir attiré son attention sur le projet de nouveau commissariat de police à Planoise et lui fait savoir qu’il transmettait sa correspondance au directeur général de la police nationale et au préfet du Doubs pour un "examen approprié de la requête". 

Le courrier du ministre Bruno Retailleau reçu le 25 septembre 2025 par la Ville de Besançon. © Élodie R.

Dans ces quelques lignes, loin d’y voir le soutien tant attendu de l’État pour lutter contre l’insécurité et le trafic de stupéfiants, la maire de Besançon y a surtout vu un courrier qui laissait sous-entendre que le ministère de l’Intérieur "n’avait jamais entendu parler du commissariat". 

Pour l’élue, "c’est comme si les dossiers n’avaient jamais existé. Comme si son ministère lui-même n’avait jamais travaillé, alors que nous, on a des plans" insiste-t-elle. "On nous demande d’être réactifs, efficaces et là ils mettent des années de travail par terre" a-t-elle encore ajouté.

Un manque de transparence concernant les effectifs de police

La Ville avait pourtant eu le sentiment d’avoir été entendu lorsqu’elle avait vu les effectifs de police revus à la hausse. Mais l’édile pointe là aussi un manque de transparence, vécu par "tous les élus de France" sur les effectifs de police mis à disposition sur le territoire. "On sait combien de nouveaux arrivent, mais pas combien partent", a-t-elle résumé. 

Elle rappelle qu’un travail avait déjà été mené avec Yves Cellier, l’ancien directeur interdépartemental de la police nationale. L’implantation du bâtiment avait même été décidée avec l’ancien préfet du Doubs Jean-François Colombet, celui-ci devait voir le jour au niveau actuel du carrefour de la rue de Champagne. En juin 2023, une réunion technique avait été menée avec Actya, la préfecture et le Service immobilier du ministère de l’Intérieur (SGAMI). Puis en mars 2024 il avait finalement été décidé, après analyse, que ce serait bien le SGAMI et donc l’État qui prendrait en charge la construction du commissariat. "Depuis nous n’avons aucune nouvelle", a résumé la maire. Jusqu’à la réception de ce fameux courrier du 25 septembre. 

© Élodie R.

Rappelant les propos de Gérald Darmanin qui avait soutenu en février 2024 lors de sa visite à Besançon en tant que ministre de l’intérieur que la Ville aurait son deuxième commissariat, la maire dénonce aujourd’hui le fait que "l’État fait des fausses annonces et ne tient pas ses promesses", allant jusqu’à évoquer un réel sentiment "d’abandon". 

"On est en train de subir un flot d’annonces des gouvernements successifs qui nous promettent des moyens que nous ne voyons jamais arriver", a ajouté l’élue qui a également abordé la question des fameuses caméras de sécurité. Celles-là mêmes que Darmanin s’était engagé à financer à hauteur de 70%.

Urgent que "l'État tienne ses promesses"

Là encore, pour la maire, des précisions s’imposent. Lorsqu’il est question d’installer des caméras de surveillance, "un dialogue avec la police et le procureur se met en place" afin de déterminer les lieux d’installation opportuns. Et ensuite la commune installe les caméras puis "on envoie la facture". Autrement dit, plutôt que d’être réellement "pris en charge", une partie des travaux est en réalité "remboursés par l’État" une fois ceux-ci réalisés. Et le remboursement ne concernerait en réalité "que la caméra elle-même, or on sait bien que ce qui coûte le plus cher c’est l’implantation, les connexions etc. Ceux-ci restent à la charge de la commune".

Pour autant, Anne Vignot ne tire pas un trait sur ce deuxième commissariat. En colère face à ce "recul", elle insiste "on ne peut pas nier le travail qui a été fait" et rappelle qu’il ne manque que deux choses à ce projet pour qu’il puisse voir le jour "un financement et un permis de construire". Pour cela, il est urgent "que l’État tienne ses promesses" a rappelé Anne Vignot dans notre vidéo. 

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