Crise du logement : les professionnels de l’immobilier adressent une lettre ouverte au chef de l'Etat

Publié le 17/05/2023 - 16:38
Mis à jour le 18/05/2023 - 07:20

Face à la crise du logement, l’exécutif fait face à l’agacement de plus en plus grand des professionnels, qui dénoncent lundi 15 mai 2023 ses "atermoiements" dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron.

"L’heure n’est plus aux constats, aux atermoiements ni aux hésitations", attaquent d’emblée les présidents des principales fédérations patronales de la construction et de l’immobilier (FFB, Pôle Habitat, Fnaim, FPI, Unis). 

"Quand l’État prendra-t-il la véritable mesure du risque de bombe économique, sociale et sociétale que représente la crise du ‘pouvoir d’habiter’ à laquelle font face nos concitoyens ?", demandent-ils.

Le rythme de la construction de logements neufs a dégringolé ces derniers mois, victime du renchérissement des coûts de construction et des difficultés d’accès au crédit. Et le nombre de ménages en attente d’un logement social n’a jamais été aussi élevé (2,42 millions).

"Nous savons que nous ne serons pas entendus", Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Censé répondre à ces problématiques à l’issue de plusieurs mois de concertation avec les acteurs, le volet Logement du Conseil national de la refondation (CNR) devait rendre le 9 mai ses conclusions, très attendues, mais la restitution a été reportée au 5 juin, "en raison d’une contrainte d’agenda" selon le ministère.

"C’est l’incompréhension la plus totale. Nous avons planché pendant quatre mois, nous avons été bons élèves. Nous savons que nous ne serons pas entendus", déclare à l’AFP, dépité, Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Une nouvelle "conférence des parties" ?

Emmanuel Macron n’a pas arrangé les choses. Dans une interview à Challenges publiée le 10 mai, le président de la République a appelé à une nouvelle "conférence des parties" pour répondre à la crise du logement.

"On ne peut tout attendre de la réforme gouvernementale", a dit le chef de l’État, fustigeant "un système de sur-dépenses publiques pour de l’inefficacité collective".

"Nous attendons désormais non plus une énième concertation, mais l’expression d’une volonté présidentielle claire et ambitieuse ainsi que des mesures chiffrées, un calendrier de mise en oeuvre rapide et des moyens financiers adaptés aux enjeux", lui répondent les fédérations patronales.

"Après tout ce qui a été fait, les commissions, colloques, comités, assises, débats… sur le logement, je crois qu’aujourd’hui, tout le monde a donné ce qu’il avait à donner comme propositions, et il faut décider parce que l’urgence est là", peste Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment.

"Nous n’avons aucune proposition", Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, représentant les bailleurs sociaux.

"L’exaspération, en effet, est générale parce que la situation du logement est très mauvaise", affirme Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, qui représente les bailleurs sociaux. "On a un sentiment d’embolie de l’ensemble de l’accès au logement, et en face, nous n’avons aucune proposition, aucune perspective, aucune réponse. Et ça explique en partie ces réactions".

"On ne sait pas pourquoi, aussi bien au ministère du Logement qu’un peu partout, on est d’accord avec nous, mais au niveau du président de la République, ça bloque", rapporte Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), qui voudrait "lui faire comprendre qu’il est dans l’erreur : le logement rapporte".

"Nous ne découvrons pas les difficultés actuelles et le gouvernement est pleinement mobilisé depuis plusieurs mois", a dit le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, dans une déclaration transmise à l’AFP. La restitution des propositions du CNR Logement "permettra à la fois de formuler des solutions immédiates" et "des réponses structurelles", ajoute-t-il.

(Avec AFP)

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