Récusant les termes de "mauvais élève de l'Europe", M. Moscovici a reconnu "qu'en matière de déficit, la France a une performance qui est loin d'être la meilleure de la zone euro". "Oui, il y a des réformes qui sont faites, et je veux le souligner ici, indéniablement, la loi Macron c'est une réforme importante, la réforme territoriale", a déclaré M. Moscovici.
Importante, mais pas suffisante?
"Il faut continuer", a-t-il confirmé. "Je n'entrerai pas dans ce catalogue", a ajouté Pierre Moscovici, interrogé sur le type de réformes à mener, "je dirais simplement que le 18 février, il y a peu de jours, le gouvernement a adopté une communication en conseil des ministres qui indique ce que sont les grandes têtes de chapitre, et effectivement il y a le dialogue social, il y aura sans doute des réformes à prendre sur le marché du travail, mais encore une fois ce n'est pas à la Commission de dicter à la France son comportement", a-t-il poursuivi.
Dans un entretien au Figaro mercredi 11 mars 2015, l'ancien ministre français juge que l'effort de réformes en France est "indéniable" mais "pas suffisant pour réduire les déséquilibres de l'économie". Il y réitère son appel à un "plan de réformes détaillé, ambitieux", un "agenda législatif en somme, qui précisera quand et comment les réformes seront présentées, au Conseil des ministres et puis au Parlement". Interrogé à la radio sur de possibles sanctions à venir, M. Moscovici a rejeté les accusations de "laxisme", jugeant la décision d'octroyer un nouveau délai, "juste" par rapport aux règles européennes.
Eviter les sanctions
"Sanctionner est une erreur. De la part de la Commission, cela montrerait qu'elle ne réussit pas à convaincre, et de la part du gouvernement, cela montrerait qu'il ne réussit pas à réformer. Donc on va essayer d'éviter les sanctions, mais je suis obligé de dire, comme gardien des règles européennes, qu'elles existent", a-t-il déclaré. Les ministres européens des Finances ont approuvé mardi 10 mars la recommandation de la Commission européenne accordant à la France deux années supplémentaires, soit jusqu'en 2017, pour ramener son déficit public sous la barre des 3% du PIB, malgré quelques grincements de dents de ses partenaires.
La France doit désormais ramener son déficit à 4% cette année, 3,4% l'an prochain et 2,8% en 2017. "C'était la trajectoire que la France s'était fixée à elle-même", a commenté en marge de la réunion le ministre des Finances, Michel Sapin, qui s'est réjoui que les deux approches "convergent".