Le Schéma directeur de gestion intégrée des eaux pluviales (SDGIEP), confié au bureau d’études SEPIA Conseils, a nécessité 24 mois de travail et la construction d’un modèle hydrologique et hydraulique à l’échelle des 68 communes du Grand Besançon.
Ce schéma se décline en trois volets :
- Adapter la gestion des eaux pluviales aux enjeux d’évolution du territoire ;
- Réduire les désordres existants ;
- Accompagner les acteurs du territoire et instaurer une gouvernance adaptée.
Le volet 1, relatif au zonage pluvial, sera débattu lors du prochain conseil communautaire. Ce zonage, adossé au futur Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), cartographie les zones de ruissellement et fixe des règles pour favoriser l’infiltration locale des eaux de pluie.
Anticiper les effets du changement climatique
Depuis le 1er janvier 2018, GBM détient la compétence ”gestion des eaux pluviales”. Pour Christophe Lime, l’enjeu est d’anticiper : ”Aujourd’hui, on a un certain nombre de points noirs inondables et qui vont s’accentuer avec le changement climatique. Ce qu’on prend comme décision aujourd’hui, c’est anticiper sur l’avenir.”
La stratégie vise à réduire le ruissellement, favoriser la recharge des nappes phréatiques et limiter les conséquences humaines et matérielles des épisodes orageux. ”L’objectif, c’est de passer les paliers de sécheresse et de recharger les nappes”, souligne Christophe Lime.
Des solutions d’aménagement alternatives
Le schéma promeut une gestion dite ”intégrée”, fondée sur des aménagements naturels : noues d’infiltration végétalisées, jardins de pluie, chaussées perméables ou réservoirs. Ces dispositifs, souvent moins coûteux que des réseaux enterrés, contribuent à la prévention des inondations, à la biodiversité urbaine et au rafraîchissement des espaces publics.
”Les règles qui sont proposées sont des leviers d’action pour apporter des solutions d’adaptation à ces changements irréversibles que nos espaces urbains doivent affronter”, indique le vice-président.
Des contraintes à venir pour les permis de construire
L’intégration du zonage pluvial au PLUi rendra ces prescriptions opposables aux autorisations d’urbanisme. Christophe Lime précise : ”Lorsque ce sera dans le PLUi, ce sera des obligations. Des contraintes supplémentaires seront demandées lors d’une demande de permis de construire. Ce sera embêtant à court terme, mais à long terme, il y aura moins de difficultés.”
Le règlement prévoit que l’eau de pluie soit infiltrée sur la parcelle ou à proximité, sauf exceptions liées aux contraintes géologiques ou de pollution. Les outils de dimensionnement des ouvrages seront mis à disposition des pétitionnaires, et les grands projets devront présenter un dossier technique validé par GBM.
Une dizaine de “points noirs” identifiés
Une dizaine de secteurs du territoire fait déjà l’objet d’une surveillance particulière tels que Boussières, Vaire, Morre, Pugey, Saône, et plus récemment Devecey. ”On a tout géolocalisé, on arrive à voir où il y a des zones de risques”, assure le vice-président.
L’épisode pluvieux du 1er octobre 2024 à Devecey, où des inondations ont touché des habitations, ”illustre la nécessité d’actions ciblées”, conforte-t-il. Une étude complémentaire sera lancée sur ce secteur. ”D’autres évènements interviendront certainement à l’avenir sur des zones qui n’ont pas encore connu d’inondation”, nous précise-t-on.
Une démarche concertée avec les communes
Les cartes du zonage pluvial ont été présentées et validées par les maires, assure la présidente de Grand Besançon Métropole. ”C’est notre responsabilité de mettre au courant les maires, mais ce sont aux maires d’informer les habitants”, a souligné Anne Vignot.
Cette concertation vise à faciliter l’appropriation des enjeux locaux et à préparer les communes à l’application des nouvelles règles. GBM envisage également de passer des conventions avec des agriculteurs ou propriétaires pour utiliser certains terrains comme zones d’expansion des crues.


